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Roberto Luongo aimait se payer du bon temps avec ses coéquipiers, mais il n'entendait jamais à rire quand c'était le temps de passer aux choses sérieuses.

« Il répondait toujours présent, laisse tomber Alexandre Burrows. J'ai toujours connu Roberto comme un farouche compétiteur, désireux de constamment s'améliorer et d'être le meilleur. Il était mauvais perdant dans tout, que ce soit dans les entraînements, au 'ping pong' ou aux cartes. »
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Luongo s'apprête à entrer au Temple de la renommée du hockey et il aura marqué l'histoire pour avoir été le dernier gardien-capitaine de son équipe. Il a campé officieusement le titre à la suite de la nomination des Canucks le 30 septembre 2008, même si la LNH n'autorisait pas aux gardiens d'agir comme capitaine sur la glace. Willie Mitchell et Mattias Ohlund s'acquittaient de la tâche, et Luongo arborait le 'C' sur son masque. Il a finalement délaissé le poste le 13 septembre 2013. Henrik Sedin lui a succédé.
« Il répondait à tous les critères en matière d'habitudes de travail, de persévérance et du désir de vaincre au moment où les dirigeants et l'entraîneur Alain Vigneault ont décidé de lui confier le 'C' », avance Burrows.
« Mais en pratique, c'était plus compliqué pour un gardien de s'acquitter de la tâche, soumet-il. C'est le joueur le plus dans sa bulle. Il ne peut pas tout voir ce qui se passe sur la glace ou au banc des joueurs parce qu'il doit se concentrer pour que rien ne passe dans son quatre par six.
« C'était également une grande responsabilité à l'extérieur de la glace, envers les médias et les partisans, a fait remarquer Burrows. On parle de Montréal et de Toronto comme de grands marchés, mais Vancouver n'est pas loin derrière. Les Canucks sont la principale attraction en ville. 'Bobby Lu' était souvent appelé à répondre aux questions des journalistes après les matchs et ça le mettait dans une position difficile. S'il critiquait la performance de l'équipe, c'était comme s'il disait que ses coéquipiers l'avaient mal défendu. Un attaquant comme Nick Suzuki peut dire aux journalistes que les Canadiens ont mal joué et que les gars doivent être meilleurs défensivement. Les mêmes reproches venant d'un gardien, ça pouvait partir en vrille et ça l'agaçait un peu. La dynamique n'était pas commode et il en a eu assez. Ç'aurait pu fonctionner dans un marché moins scruté à la loupe, mais on a modifié le règlement. »
Une tache
La seule ombre au tableau dans une carrière bien remplie pour Luongo et pour les jumeaux Sedin, c'est l'absence d'une conquête de la Coupe Stanley.
Les Canucks sont passés on ne peut plus proches de la remporter en 2011, en s'inclinant au septième affrontement de la finale face aux Bruins de Boston.
« Ç'aurait changé beaucoup de choses, admet Burrows. Si nous pouvions modifier l'histoire, on se sacrerait champions en 2011. On souhaiterait toujours gagner, mais il faut parfois faire abstraction du résultat pour bien apprécier le parcours qui nous y a menés.
« Ç'a été des années inoubliables. Nous avions de bonnes équipes. Sur une séquence de cinq ans, nous n'avons pas raté les séries. Nous avons trop souvent eu les Blackhawks de Chicago dans les pattes dans leurs grosses années. Après la défaite crève-cœur en 2011, nous avons de nouveau gagné le trophée des Présidents, mais nous nous sommes fait surprendre au premier tour par les Kings de Los Angeles, qui ont gagné la Coupe cette année-là », renchérit-il.
« Ç'a tout de même été des années vraiment agréables. Nous étions un groupe très soudé. Tout le monde s'entendait à merveille. Avec Roberto et Max (Maxim Lapierre), un autre francophone qui était avec l'équipe, nous avions beaucoup de 'fun'. »