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HALIFAX- Connor Bedard l'a finalement, son moment au Championnat mondial junior.
La séquence qui restera gravée dans l'imaginaire collectif, et qui tournera en boucle sur les réseaux de télévision chaque fois que l'on abordera l'incroyable prestation qu'il est en train d'offrir sous nos yeux. Il y a eu l'arrêt miraculeux de Mason McTavish, cet été, et on parlera désormais du fameux but de Bedard en prolongation en quarts de finale face à la Slovaquie.

« Honnêtement, j'en ai joué des matchs de hockey dans ma vie, et celui-là, c'est le meilleur que j'ai vécu, a lancé l'attaquant québécois Joshua Roy. Je ne suis pas un gars stressé habituellement, mais disons que j'avais hâte que quelque chose se passe en prolongation.
« Connor bourdonnait, et bourdonnait. À un moment donné, je ne sais pas trop comment il a fait ça, mais il l'a juste mis dedans. »
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C'est pas mal la meilleure façon de décrire cette folle séquence. Après avoir passé la majeure partie des cinq dernières minutes du match, et des cinq premières de la prolongation, sur la patinoire, la jeune vedette de 17 ans a décidé que le suspense avait assez duré.
Il a dansé entre deux adversaires avant de déculotter le gardien Adam Gajan pour semer l'hystérie dans un Scotiabank Centre, où la tension était à son comble.
« La façon dont il est en mesure de vendre ce tir et de se donner du temps pour effectuer la feinte, ça ne s'enseigne tout simplement pas, a commenté l'entraîneur Dennis Williams. Il y a beaucoup de travail derrière ça. La plupart des joueurs auraient tenté de tirer, mais il a fait cette feinte de plus et ç'a fonctionné. »
Comme si Bedard avait pratiqué cette séquence des dizaines, voire des centaines de fois. Quand est arrivé le moment de la répéter sous haute tension, devant des milliers d'amateurs sur le bout de leur siège, le petit attaquant n'a fait ni une, ni deux. Il a fait ce qu'il fait de mieux : la différence.
« Ça reste du hockey, je suis sur la glace et je fais ce que j'aime, a expliqué le principal intéressé. C'est sûr que le moment était gros, mais c'est un jeu, un tir, que j'ai répété des millions de fois dans mon sous-sol, et tout seul sur la patinoire à l'entraînement. La répétition, c'est la clé pour moi. »

Ç'a effectivement eu l'air aussi facile que ça. De l'autre côté, les Slovaques avaient encore de la misère à croire que ce jeu s'était vraiment produit sous leurs yeux. Ils avaient réussi à le « limiter » à un but et une aide avant ça, mais ils n'ont pu que constater les dégâts en prolongation.
« Je crois qu'il vient d'un autre monde », a simplement résumé le défenseur Simon Nemec, qui lui a livré une furieuse opposition tout au long de la soirée. Les vrais reconnaissent les vrais.
« Il continue d'impressionner tout le monde soir après soir, a renchéri Roy. Il travaille fort aussi. Il s'applique à la tâche depuis le début. Ce qui est impressionnant, c'est qu'il est humble. Il n'est pas au-dessus de ses affaires. C'est le meilleur joueur du tournoi, et il n'a jamais parlé de ses points. »
« Il y a une raison pour laquelle on joue au hockey, et c'est pour des émotions comme celles-là, a conclu l'attaquant Nathan Gaucher. Connor nous a sauvés avec un but électrisant. Je n'ai plus de mots pour décrire ce gars-là! »