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Plus la date limite des transactions approche, plus il devient difficile de lire dans les pensées de Marc Bergevin ou de tenter de déceler certaines informations entre les lignes. Le directeur général des Canadiens de Montréal s'est transformé en véritable joueur de poker. Ne lui manque que les verres fumés.

C'est ce qui lui a permis de se présenter devant les médias, jeudi, et d'affirmer haut et fort qu'il serait presque impossible de réaliser une transaction en raison des contraintes salariales de l'équipe. Le lendemain, on annonçait que le Tricolore avait mis la main sur l'attaquant Eric Staal, des Sabres de Buffalo, en retour de deux choix au repêchage.
« Quand je vous ai parlé jeudi, j'ai essayé d'être le plus honnête et transparent possible, a argué Bergevin, samedi. Ce n'est pas dans le meilleur intérêt de l'équipe d'exposer tout ce que nous essayons de faire. Il y avait deux autres équipes dans la course pour Staal. Il y a des gens qui écoutent ce qu'on dit autour de la Ligue.
« Tout ça est arrivé très rapidement. Nous avions eu des conversations avec les Sabres, il y a quelque temps, mais la quarantaine obligatoire de 14 jours compliquait les choses. C'est devenu plus facile quand elle a été réduite à sept jours. Je me devais d'être prudent. »
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Peu importe les cachoteries, le résultat est le même. Le CH vient d'ajouter un centre d'expérience de 36 ans, qui a une conquête de la Coupe Stanley à son actif. Il viendra épauler les jeunes Nick Suzuki, Jesperi Kotkaniemi et Jake Evans dans un rôle qui reste encore à déterminer.
Son arrivée sera sans doute aussi bénéfique pour Phillip Danault, qui, malgré ses 28 ans, n'a encore que 16 rencontres éliminatoires à son actif - dont 10 l'été dernier.
« Nous étions vulnérables au chapitre de l'expérience au centre, a commenté le patron. Eric n'est plus le joueur qu'il était à 25 ans, mais il a beaucoup d'expérience. Il a quand même récolté 47 points en 66 matchs avec le Wild du Minnesota, l'an dernier. C'est un gagnant de la Coupe Stanley, et nous étions prêts à payer ce prix. »
Compte tenu de la situation dans laquelle se retrouve l'organisation montréalaise, Staal peut presque être considéré comme une aubaine. Même s'il a concédé des choix de troisième et de cinquième ronde dans cette transaction, le CH a toujours 12 choix sous la main en vue du prochain repêchage.
Il faudra maintenant voir si l'ancien capitaine des Hurricanes de la Caroline retombera dans la fontaine de Jouvence, comme l'an dernier, ou bien s'il poursuivra au rythme moribond qu'il avait chez les pauvres Sabres, où il a été limité à trois buts et sept aides en 32 rencontres.
Pour le reste, Bergevin a une fois de plus indiqué que ses emplettes étaient terminées. Ou pas.
« Pantoute, c'est fini. On n'a plus d'argent, on a maximisé la masse salariale, a lancé Bergevin avec un sourire en coin. […] On a encore du temps d'ici à la date limite et on travaille toujours dans le but d'améliorer l'équipe. »
Le grand manitou a ajouté qu'il ne tentait pas de libérer de l'espace sur sa masse salariale, tout en précisant que certaines équipes étaient prêtes à absorber des salaires encombrants à condition d'obtenir certains atouts en retour. Il ne faudrait pas fermer les livres trop rapidement.