Troisième choix au total du repêchage 2022 de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), Maxim Massé a conclu sa deuxième saison avec les Saguenéens de Chicoutimi. Nommé recrue de l’année dans la LHJMQ et dans la Ligue canadienne de hockey (LCH) l’an dernier, il est désormais considéré comme un espoir de premier plan par le Bureau central de dépistage de la LNH. Il collabore mensuellement avec l'équipe de LNH.com pour vous faire vivre les aléas de son année d'admissibilité au repêchage.
Bonjour à vous tous!
Les dernières semaines ont été incroyablement occupées depuis notre dernier entretien, alors j’ai beaucoup de choses à vous raconter.
J’ai d’abord participé aux séries éliminatoires de la LHJMQ avec les Saguenéens. Nous débordions de confiance en raison de notre fin de saison, alors que nous avons formé l’une des meilleures équipes de la ligue à partir de Noël. Même si nous étions une jeune équipe, je pense que nous avions tout ce qu’il fallait pour faire un bon bout de chemin en séries.
Nous l’avons prouvé contre Moncton en première ronde, alors que nous l’avons remporté par balayage en quatre matchs, au cours desquels j’ai récolté trois buts et trois passes. Nous nous sommes toutefois fait jouer le même tour par les Eagles du Cap-Breton au deuxième tour. Les premiers matchs au Cap-Breton nous ont joué un peu dans la tête, comme nous n’avons pas été capables de marquer un seul but, et nous avons finalement perdu nos deux matchs suivants à Chicoutimi.
C’est 'plate' de finir la saison de cette manière, mais tout le monde au sein de l’équipe a grandi et a appris de ces séries-là. Nous formons une jeune équipe, nous allons grandir ensemble, et nous allons pouvoir nous servir de cette expérience dans le futur.
Le seul point positif de cette élimination hâtive, c’est que j’ai eu la chance de participer au Championnat du monde des moins de 18 ans en Finlande. Représenter le Canada sur la scène internationale, ça permet toujours de créer des souvenirs inoubliables, surtout qu’on a gagné la médaille d’or. Le monde du hockey est un quand même petit, alors j’ai croisé des joueurs que j’avais déjà rencontrés à un moment ou à un autre, et j’ai tissé de nouveaux liens avec des joueurs que je vais recroiser plus tard dans ma carrière. J’ai vraiment eu beaucoup de plaisir avec eux.
Le tournoi s’est vraiment bien passé. C’est certain que je n’avais pas exactement le même rôle qu’avec les Saguenéens, mais j’ai quand même été capable de m’adapter. Je pense avoir été capable d’apporter ma contribution à l’équipe pour nous aider à remporter les grands honneurs.
J’ai aussi eu la chance d’évoluer avec Gavin McKenna, et je peux vous dire qu’il est très impressionnant. Je n’ai jamais vu un joueur qui a deux ans de moins que nous avoir autant d’impact sur un match. J’ai même pu apprendre des choses de lui, malgré notre écart d’âge. Des joueurs exceptionnels comme lui, on n’en croise pas tous les jours.
Maintenant que la saison de hockey est officiellement terminée, je peux tourner toute mon attention vers le repêchage. Pendant la saison, c’est certain que j’essaie de me concentrer sur le moment présent et sur l’équipe, alors que maintenant, je peux songer davantage à la prochaine étape.
Ça s’est amorcé au Combine la semaine dernière. C’est une semaine qui est exigeante sur le plan mental, avec toutes les entrevues que nous avons avec les différentes équipes – 29 équipes dans mon cas – et sur le plan physique avec les tests. Je pense toutefois que ça s’est très bien déroulé dans l’ensemble. C’est certain que quand tu entres dans une loge avec cinq à dix représentants d’une équipe, ça te fait réaliser que le repêchage approche à grands pas.
J’ai tenté d’être moi-même en entrevue, et de tout donner dans les tests. On m’a souvent demandé si j’avais eu à répondre à des questions bizarres ou loufoques, mais ce n’était pas vraiment le cas. Il y a évidemment eu la question des animaux que posent les Canadiens de Montréal. Pour ceux que ça intéresse, j’ai répondu que je me considérais comme un dauphin à l’extérieur de la glace, et comme un loup sur la patinoire.
J’avais quand même une petite idée de ce qui allait m’attendre pendant les tests physiques, parce que je m’étais pratiqué à les faire à l’Université de Trois-Rivières avant de partir. J’appréhendais évidemment le test Wingate – la fameuse torture sur vélo – puisque j’avais restitué mon dernier repas lors de ma préparation. La même chose s’est produite au Combine, mais l’effort en a valu la peine puisque j’ai pris le deuxième rang sur la centaine d’espoirs présents pour le peak de puissance déployée, et le 17e rang pour la quantité totale de puissance déployée. J’étais associé à Tomas Lavoie des Eagles du Cap-Breton pour les tests physiques. Nous nous sommes encouragés l’un et l’autre… tout en tentant évidemment de se battre mutuellement. C’était une belle ambiance.
Ce fut vraiment une semaine positive dans l’ensemble. C’était le fun de revoir les gars avec qui j’ai gagné l’or il y a quelques semaines, ainsi que les gars du Québec avec qui je n’ai pas tant eu le temps de jaser cette saison. Nous n’avons pas non plus la chance pendant l’année de discuter avec les joueurs européens, alors on en a profité pour faire plus ample connaissance, que ce soit entre deux entrevues dans les corridors de l’aréna, aux soupers, ou encore en jouant au ping-pong et aux poches dans la section où les joueurs peuvent décompresser.
On m’a beaucoup demandé depuis mon retour si j’avais eu un bon feeling avec une équipe au Combine, mais honnêtement je n’en ai aucune idée. C’est difficile de savoir ce qui se passe dans la tête des équipes, et je n’ai toujours pas la moindre idée de l’identité de la formation qui va me réclamer.
Maintenant que l’étape du Combine est terminée, mon sort n’est plus entre mes mains. J’ai fait tout ce que je pouvais, et maintenant le stress commence à embarquer. Ma famille et mes amis y pensaient plus que moi jusqu’ici, mais là je commence à y penser. C’est toujours le fun de voir tous les gens qui sont là pour te soutenir. Je vais avoir une grosse délégation avec moi à Vegas, des gens qui ont toujours été là pour moi, et qui vont être avec moi jusqu’à la fin.
Ce sera ma première visite à Las Vegas, et j’ai bien hâte d’y être, même si je ne sais pas si j’aurai la chance de vivre pleinement l’expérience de cette ville. Mon esprit va être entièrement tourné vers le repêchage, et je risque d’avoir de plus en plus de difficulté à dormir à mesure que le grand jour va approcher.
Parce que quand nous allons nous reparler dans quelques semaines, je saurai enfin quelle équipe m’aura repêché, et quel sera le premier arrêt de ma carrière professionnelle.
À bientôt!
*Propos recueillis par Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com