Bedard scrum badge lepage

PITTSBURGH – Il suffit de passer une journée dans l’entourage des Blackhawks de Chicago pour comprendre qu’il n’y a pas que sur la patinoire où Connor Bedard devra composer avec moins d’espace.

Dans le vestiaire aussi. Et ce n’est pas parce que ses coéquipiers prennent trop de place.

Il fallait voir l’attroupement de journalistes et de caméramans – que l’on appelle affectueusement des machinistes – entassés comme des sardines autour du jeune homme après l’entraînement matinal précédant son premier match, mardi, pour saisir l’ampleur de l’engouement qu’il suscite.

L’équipe des communications des Blackhawks avait choisi de tenir le point de presse du jeune homme de 18 ans dans un vestiaire adjacent à celui de l’équipe. Il avait son propre vestiaire, et ce n’était pas suffisant.

« Il gère ça de façon incroyable, a commenté le directeur général Kyle Davidson. L’intérêt est très fort, certainement plus que tout ce que j’ai vu pour un jeune joueur. Il manœuvre à travers ça avec un niveau de maturité plus élevé que celui d’un jeune de 18 ans.

« C’est impressionnant à voir. Et les choses n’iront pas en s’améliorant avec des arrêts à Boston, Montréal et Toronto cette semaine. Je n’ai aucun doute qu’il continuera d’aborder ça comme un pro. »

Bedard skates

Une anecdote résume d’ailleurs à la perfection l’ambiance de carnaval qui régnait autour de celui qu’on décrit depuis des années comme le prochain talent générationnel. 

Pendant qu’un collègue lui criait une question en provenance de l’arrière du troupeau, un machiniste grimpé sur une chaise pliante a vu cette dernière remplir sa fonction secondaire au bien mauvais moment. Il s’est agrippé à un collègue au sol pour éviter de tomber face première aux pieds de Bedard, causant la commotion pendant quelques instants.

On en voit des choses pendant une saison de hockey. Mais on ne voit pas souvent un chaos de la sorte. Bon joueur, le jeune homme a pris quelques secondes pour s’assurer que l’homme qui a absorbé le poids de la chute de son collègue allait bien après le point de presse. Un gentleman. 

Bien que ce cirque puisse paraître anormal pour la grande majorité de la population, Bedard y est désormais habitué. On a eu la chance de le voir à l’œuvre sur la glace et devant les médias au Championnat mondial junior à deux reprises, et l’engouement était similaire – à plus petite échelle.

C’est cependant la première fois qu’on le voit si détendu et à l’aise devant les caméras. Malgré l’importance du moment, il s’est permis quelques répliques cocasses en plus de fournir des réponses plus étoffées que ce à quoi il nous avait habitués.

Est-ce le résultat d’une simple amélioration ou a-t-il été mieux préparé par l’équipe de communications des Hawks? Nul ne le sait.

Il sera intéressant de voir comment elle l’entourera tout au long de cette première saison. Il sera le centre d’attention partout où il ira, et nos espions à Chicago nous disent que les médias de la ville entière assistent aux entraînements et aux matchs de l’équipe. Il n’aura pas beaucoup de répit, à l’instar de ses prédécesseurs Sidney Crosby et Connor McDavid.

« Toute l’organisation, de l’état-major à l’équipe des communications, a le bien-être de nos joueurs à cœur, a assuré Davidson. Toutes les décisions sont prises dans leur meilleur intérêt et nous nous assurons qu’ils n’aient pas plus de responsabilités que ce qu’ils sont en mesure de gérer. »

Pendant que les Blackhawks prendront soin de Bedard, les journalistes, eux, devront faire attention aux machinistes et mettre un frein à leurs envies de témérité.

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