ARLINGTON, Virginie – Avant le repêchage de 2024 dans la magnifique Sphère de Las Vegas, les Sharks de San Jose n’avaient jamais eu le bonheur de parler au tout premier rang. Ils ont brisé la glace avec le choix de Macklin Celebrini, mais cette première vient aussi avec une longue traversée du désert.
Les Sharks ont terminé au 32e et dernier rang de la LNH l’an dernier avec une horrible récolte de 47 points (19-54-9) en 82 matchs. Mike Grier, le directeur général, a lancé son équipe dans une reconstruction. Il a maintenant quelques pierres pour ériger sa fondation avec Celebrini et Will Smith, le quatrième choix au total en 2023.
Celebrini et Smith ont d’ailleurs représenté les Sharks à la vitrine des meilleurs espoirs de la LNH, un événement organisé conjointement par l’Association des joueurs et le fabricant de cartes, Upper Deck.
Shakir Mukhamadullin, un défenseur acquis des Devils du New Jersey dans le pacte pour Timo Meier au mois de février 2023, complétait le trio de joueurs des Sharks parmi les 35 espoirs invités au centre d’entraînement des Capitals de Washington. Le défenseur de 22 ans qui a un nom de famille pratiquement impossible à épeler n’a toutefois pas attiré autant les réflecteurs vers lui.
Celebrini et Smith se doutent qu’ils auront un rôle clé à jouer dans la relance des Sharks. Mais à court terme, le premier de classe du dernier repêchage sait que la patience restera de mise.
« On ne sait jamais ce qui peut arriver, a dit Celebrini. Il s’agit de la meilleure ligue au monde. Même si tu penses compter sur la meilleure équipe, il n’y a aucune certitude. Je crois que nous aurons besoin de quelques années pour construire l’équipe que nous désirons. Mais je n’ai pas la capacité à lire dans l’avenir. Je ne peux rien prédire. »
Le gagnant du trophée Hobey-Baker a aussi sagement repoussé les comparaisons avec Connor Bedard et Juraj Slafkovsky, les deux anciens premiers choix au total avant lui.
« J’ai mes attentes, mais je les garde pour moi, a répliqué l’ancien centre des Terriers de l’Université de Boston. Je n’ai pas à me comparer avec les autres gars (les anciens premiers choix au total). Je sais ce que je peux offrir. Je tenterai simplement de jouer comme je souhaite le faire. Je ne contrôle pas nécessairement tous les résultats. Je voudrai m’améliorer sur une base quotidienne. »
De rivaux à coéquipiers
Pour ses débuts à San Jose, Celebrini partagera une partie de la scène avec Smith, un ancien des Eagles de Boston College.
« Nous avons un bon jeune noyau, a affirmé Celebrini. Il y aura plusieurs occasions pour nous dans le futur. C’est excitant de faire nos débuts ensemble à San Jose. Nous commençons à construire une belle complicité.
« Je jouais contre Will lors des dernières saisons, a-t-il continué. J’ai maintenant la chance de le connaître sur une note personnelle et je passe du temps avec lui. C’est un bon gars. »
« Nous entretenons une relation bien différente maintenant, a renchéri Smith. Nous étions cochambreurs au camp de développement à San Jose, donc nous avons pris le temps de nous raconter des histoires intéressantes. Je ne dirais pas qu’il y avait une animosité entre nous, mais il y avait certainement de la compétition et de la rivalité. »
Celebrini a obtenu 64 points (32 buts, 32 passes) en 38 matchs à son unique saison à l’Université de Boston, alors que Smith a amassé 71 points (25 buts, 46 passes) en 41 rencontres à Boston College. Les deux équipes ont participé au Frozen Four. Les Pioneers de Denver ont toutefois brisé leurs rêves d’un couronnement en l’emportant en demi-finales contre la formation de Celebrini et Lane Hutson (Université de Boston), et en finale contre celle de Smith, Ryan Leonard, Gabriel Perreault, Cutter Gauthier et Jacob Fowler (Boston College).
En plus des deux jeunes joyaux à l’attaque, les Sharks compteront aussi beaucoup sur le gardien Yaroslav Askarov, obtenu dans un échange avec les Predators de Nashville à la fin du mois d’août.
Pour sa première saison à San Jose, Celebrini habitera chez Joe Thornton, l’ancienne grande étoile des Sharks, mais aussi un ancien premier choix au total des Bruins de Boston en 1997.
Celebrini aura le numéro 71 avec les Sharks, alors que Smith portera le 2. Les amoureux de numérologie noteront que l’Américain n’a pas un chiffre très commun pour un attaquant. Il a expliqué son lien avec le deux.
« C’était pour Brian Leetch, a précisé Smith. J’ai grandi comme un partisan de BC (Boston College). C’est différent parce que c’est un défenseur et que je suis un attaquant, mais j’ai joué avec ce numéro toute ma vie. J’aime que ce soit un peu différent. Si je vois des enfants qui jouent à l’attaque le porter, ce sera vraiment cool. Ça voudra dire qu’un changement s’opère. »