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BROSSARD - Jonathan Drouin avait de la difficulté à conjuguer ses verbes au présent, vendredi, lors de son bilan de fin de saison.

L'attaquant qui deviendra joueur autonome dans quelques mois aimerait prolonger son association avec les Canadiens de Montréal, mais on a senti qu'il était résigné à l'idée que son passage de six saisons avec l'équipe de son enfance soit bel et bien terminé.
« Je ne sais pas si je vais revenir, a-t-il lancé d'entrée de jeu. Hier pendant le match, je regardais la foule, le Centre Bell… C'était un peu difficile pour moi. C'était peut-être mon dernier match. J'ai vécu de super belles années, avec des hauts et des bas, et j'en garde beaucoup de bons souvenirs.
« C'est un peu triste d'y penser. Ce sont des choses que je ne contrôle pas. J'essaie de profiter de ces derniers moments si ce sont mes derniers moments. J'ai eu du plaisir et j'ai bâti de belles amitiés. »
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Cela dit, le Québécois de 28 ans est resté évasif quant aux discussions qu'il avait eues avec l'état-major sur son avenir avec l'équipe, se limitant à dire qu'il « allait voir ». Il a toutefois répété plusieurs fois qu'il était ouvert à demeurer à Montréal, peut-être même à mettre de l'eau dans son vin sur l'aspect financier.
Drouin a conclu la campagne avec une récolte de deux buts et 27 aides en 58 matchs, et a affiché une belle constance dans les derniers mois du calendrier, malgré des circonstances pas toujours faciles.
« C'est un des moments où je me suis senti le plus confortable avec les Canadiens, a-t-il souligné. J'ai adoré comment je jouais et comment on pensait la gameen tant que groupe. Martin est un excellent entraîneur et j'ai aimé sa façon de voir le hockey. Le meilleur s'en vient pour l'équipe. »

TBL@MTL: Drouin double l'avance

Reste à voir s'il en fera partie. Avec les jeunes talentueux qui montent en grade, la haute direction de l'équipe pourrait bien décider de le laisser partir pour faire un peu de place à la prochaine génération. Surtout que Drouin n'a jamais vraiment réussi à s'établir dans un rôle purement offensif depuis son arrivée à Montréal.
Quand Marc Bergevin a fait son acquisition du Lightning en retour de Mikhail Sergachev, les attentes à l'égard du jeune prodige étaient élevées. Il avait produit partout où il était passé, et plusieurs comparaient son talent à celui de Nathan MacKinnon, son ancien coéquipier chez les Mooseheads d'Halifax.
Or, mis à part un excellent départ à la saison 2019-20 - ruiné par une blessure causée par une violente mise en échec d'Alexander Ovechkin - on a rarement vu tout ce potentiel se traduire en résultats.
« Je fais encore des cauchemars par rapport à 2019, a lancé celui qui totalisait 15 points en 19 matchs à l'époque. C'est là que les blessures ont commencé. Il y a encore des jours où je me lève et où je pense à cette journée-là à Washington. J'allais bien personnellement et l'équipe se dirigeait vers les séries.
« Mes attentes étaient probablement plus hautes que les vôtres. […] Je pense encore que je peux être un gars d'un point par match dans cette Ligue. »
La question est de savoir si le directeur général Kent Hughes affiche cette même confiance envers les moyens de son jeune vétéran. Une chose est certaine, si ce n'est pas à Montréal, Drouin est optimiste qu'il pourrait tenter d'atteindre son but ailleurs dans la LNH.
« Je ne suis pas inquiet, a-t-il conclu. J'ai montré dans les derniers mois que je peux jouer dans cette ligue et avoir un impact au sein d'une équipe. Je regarde beaucoup de hockey et je fais mes devoirs. Je me vois jouer dans la LNH pendant encore un bout. »
Rien à signaler
De son côté, Cole Caufield n'a pas à se poser les mêmes questions que son coéquipier. Il sait que l'équipe a le désir de s'entendre à long terme avec lui. Suffit simplement de trouver un terrain d'entente.
Celui qui a inscrit 26 buts en 46 matchs - le plus haut total à égalité avec Nick Suzuki - se remet toujours d'une opération à l'épaule qui a mis un terme à sa saison, le 21 janvier. Il a d'ailleurs indiqué que sa guérison progressait bien.
« Je ne suis pas pressé d'en venir à une entente et je ne m'inquiète pas trop pour ça, a-t-il déclaré. Je me concentre sur ma réadaptation et j'essaie de m'améliorer. Je discute parfois avec mon agent, mais les négociations se déroulent entre lui et l'équipe. Ça arrivera quand ça arrivera. »
Encore sous contrat pour sept autres saisons, son complice Nick Suzuki n'a pas caché qu'il aimerait l'avoir à ses côtés pour plusieurs années.
« Je sais que les deux parties veulent en venir à une entente, a souligné le capitaine. J'espère que ce n'est qu'une question de temps. Je sais qu'il adore jouer ici et les partisans l'adorent. C'est un matchparfait. »