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CHICAGO – Chris Chelios a travaillé longtemps sur le discours qu’il va livrer quand les Blackhawks de Chicago vont retirer son numéro 7 avant le match contre les Red Wings de Detroit au United Center dimanche (18 h HE; SN, BSDET, NHLN, NBCSCH).

La fille de l’ancien défenseur, Caley Chelios, peut en témoigner.

« Il a probablement procrastiné un peu pour se mettre un peu de pression, et je sais qu’il travaille là-dessus au moment où nous nous parlons », a affirmé Caley, une analyste des matchs des Blackhawks à la télévision. « Il brille sous la pression, comme toujours. Il n’est jamais trop confiant; il ne s’apitoie jamais sur son sort. Nous verrons si ça demeure vrai lors de l’une des soirées les plus importantes de sa vie. »

Il s’agira d’un grand moment pour l’homme de 62 ans, qui a grandi à Chicago et passé neuf de ses 26 saisons dans la LNH avec les Blackhawks (1990 à 1999).

« Je ne sais pas si je peux dire que c’est un rêve devenu réalité parce que ce n’était même pas mon rêve de jouer dans la LNH en grandissant », a dit Chelios le 9 février dernier.

« Mais quand j’y repense aujourd’hui, la chose la plus impressionnante selon moi est que ça se passe dans ma ville natale. C’est ça, le rêve devenu réalité : avoir mon chandail retiré dans la ville où je suis né. »

Chelios sera le neuvième joueur des Blackhawks à recevoir cet honneur, après Glenn Hall (numéro 1), Pierre Pilote (3), Keith Magnuson (3), Bobby Hull (9), Denis Savard (18), Stan Mikita (21), Tony Esposito (35) et Marian Hossa (81).

Repêché en deuxième ronde (40e au total) par les Canadiens de Montréal en 1981, Chelios a cumulé 948 points (185 buts, 763 passes) en 1651 matchs avec les Canadiens, les Blackhawks, les Red Wings et les Thrashers d’Atlanta. Il est deuxième chez les défenseurs pour les matchs joués dans l’histoire de la LNH, derrière Zdeno Chara (1680), et il a remporté la Coupe Stanley à trois reprises – une fois avec les Canadiens (1986) et deux fois avec les Red Wings (2002, 2008).

« Ce sera émotif pour plusieurs raisons, a ajouté Caley. Jeune, il avait pour idole Stan Mikita et il admirait les Blackhawks. […] Je l’ai vu consolider son héritage avec l’équipe qu’il aimait en grandissant devant sa mère, ses enfants, ses petits-enfants et ma mère. Ce sera probablement l’un des plus grands moments de sa carrière. »

Chelios a été intronisé au Temple de la renommée du hockey en 2013 et il a été choisi comme l’un des 100 meilleurs joueurs de la LNH dans le cadre des célébrations du centenaire de la LNH en 2017. Il a aussi remporté le trophée Norris à titre de meilleur défenseur de la LNH en 1989, 1993 et 1996.

« Qu’un gars de Chicago atteigne le plus haut niveau comme lui m’a inspiré », a souligné l’ancien attaquant des Blackhawks, aujourd’hui analyste à la télévision, Eddie Olczyk, qui a lui aussi grandi à Chicago et joué avec Chelios chez les Blackhawks en 1986-87.

« Il n’y avait pas plus compétitif que lui. Quand tu jouais avec lui, tu savais que perdre n’était pas acceptable et que “non” n’était pas un mot à utiliser. Je suis tellement heureux pour lui. C’est génial de voir des gars de Chicago connaître autant de succès et atteindre le plus haut niveau. C’est bien mérité, et je suis fier de pouvoir le connaître, d’avoir été son coéquipier et d’être son ami. »

Chelios venait de terminer sa septième saison avec les Canadiens quand un échange l’a envoyé à la maison. Les Blackhawks l’ont acquis en retour du joueur de centre Denis Savard le 29 juin 1990.

« Honnêtement, avec le stade où nous en étions dans nos carrières et sa longévité, les Blackhawks ont remporté cette transaction, a lancé Savard. Mais je n’aurais probablement jamais gagné la Coupe (avec Montréal en 1993). Qui sait? L’échange a été bon pour nous deux. »

« Les Blackhawks avaient besoin d’un joueur comme lui à la ligne bleue, a renchéri Olczyk. Il affrontait les meilleurs joueurs, et leur identité a changé grâce à “Cheli”. Ils sont passés près (d’un championnat), mais ils ont eu des équipes extraordinaires. Ils avaient connu tout un parcours avant de perdre contre Pittsburgh (en finale en 1992). Cette année-là, ils sont tombés sur une équipe que certains considèrent comme l’une des cinq meilleures de l’histoire. »

Chelios est aussi reconnu pour sa longévité, en grande partie due à sa condition physique optimale. Il avait une routine d’entraînement de 12 semaines durant l’été avec T.R. Goodman, fondateur du Pro Camp Sports.

« Il est l’un des premiers joueurs qui s’entraînaient durant l’été avec des gars comme Laird Hamilton et T.R. Goodman, qui sont devenus bien connus en Californie », a mentionné l’entraîneur des Blackhawks Luke Richardson, qui a souvent affronté Chelios durant sa carrière de joueur.

« Il a donc été capable de jouer beaucoup de minutes dans des situations stressantes en séries, à la Coupe du monde et aux Jeux olympiques. Il ne faisait pas d’erreurs parce qu’il était habitué à jouer malgré la fatigue. Il n’était juste pas aussi fatigué que les autres.

Chelios a dit qu’il avait invité le plus de gens possible à son intronisation au Temple de la renommée parce qu’il croyait que ce serait la dernière des célébrations. Il y en aura finalement une autre dimanche.

« Cette fois, j’invite trois fois plus de gens parce que rien ne pourra battre ça, a lancé Chelios. Il n’y aura rien de plus, pas d’honneur supérieur à celui de voir mon chandail être retiré dans ma ville natale. »