Boudreau

Bruce Boudreau s'ennuie d'être derrière le banc d'une équipe.

L'homme de 65 ans l'a réalisé en regardant les matchs des séries éliminatoires de la Coupe Stanley dans le cadre de son nouveau rôle d'analyste invité au réseau NHL Network, qu'il a entamé le 11 août.

« Tu regardes des matchs et tu vois (l'entraîneur des Hurricanes de la Caroline Rod) Brind'Amour derrière le banc, tu vois (l'entraîneur des Islanders de New York) Barry (Trotz), (l'entraîneur des Bruins de Boston) Bruce Cassidy, des gars que je connais bien, et ils vivent les séries, ils se battent pour leur équipe, a affirmé Boudreau. C'est ce qui te manque quand tu as été impliqué dans le hockey pendant toute ta vie. Quand tu as été entraîneur durant de nombreuses années, tu t'ennuies de pouvoir aller te battre pour ton équipe. »

Vous l'aurez deviné, Boudreau, qui est sans emploi depuis qu'il a été remercié par le Wild du Minnesota et remplacé par l'adjoint Dean Evason le 14 février, aimerait beaucoup diriger à nouveau.

« J'aimerais être de retour derrière un banc le plus rapidement possible, a admis Boudreau. Je sais que j'ai été là pendant un bon bout de temps, mais je n'ai pas commencé avant l'âge de 40 ans, donc je n'ai pas été présent si longtemps et je pense que j'ai encore l'énergie pour le refaire, car c'est ce que j'ai fait durant toute ma vie. J'ai remporté des honneurs, mes équipes ont terminé au sommet de leur section, mais mon but depuis que j'ai quatre ans est de gagner la Coupe Stanley.

« J'aimerais avoir au moins une autre chance d'y arriver. »

Boudreau a confié qu'il n'a discuté avec aucune équipe quant à un poste d'entraîneur depuis qu'il a été remercié par le Wild. En attendant qu'une occasion se présente, il se garde occupé en parlant de hockey au réseau NHL Network. Pour le moment, il le fait à distance depuis son domicile du Minnesota. Plus tard ce mois-ci, il va déménager dans une maison qu'il a achetée à Hershey, en Pennsylvanie, dans la ville où il a conduit les Bears de Hershey, dans la Ligue américaine de hockey (LAH), à la Coupe Calder en 2006.

Voici cinq questions avec… Bruce Boudreau :

Aimes-tu regarder du hockey au mois d'août et l'analyser à NHL Network?

« Le meilleur dans tout ça, c'est que je n'aurais pas vraiment voulu le faire tout de suite après avoir été congédié. Mais il y a eu une petite pause, et j'ai retrouvé l'envie de regarder des matchs et de suivre l'action. C'est très agréable, car ça m'a manqué. »

Qu'as-tu pensé de la ronde de qualification de la Coupe Stanley et des séries éliminatoires jusqu'ici?

« Ç'a été très bon. On veut tous dire que c'était génial et parfait, mais j'ai trouvé que les rencontres du tournoi à la ronde ressemblaient à des parties préparatoires pour certaines équipes. Par exemple, Boston, St. Louis, Dallas et même Washington n'avaient pas l'air de se donner à fond, et je peux les comprendre. Mais il n'y a que Boston qui a été capable de renverser la vapeur (en première ronde) et qui a entamé sa série en gagnant le match no 1. Mais j'ai adoré les séries au format trois de cinq. »

Après avoir été congédié par les Capitals, tu as été embauché par les Ducks deux jours plus tard. Tu as été engagé par le Wild une semaine après avoir été remercié par les Ducks. Cette fois, les circonstances sont très différentes pour tout le monde en raison du coronavirus, mais tu as eu une plus longue pause. Comment as-tu vécu ça?

« Je n'ai pas aimé ça. Quand j'y pense, je n'ai jamais été sans emploi pendant plus d'une semaine durant ma vie. Donc ç'a été beaucoup plus long, et c'est encore pire à cause de la pandémie. Tu peux prendre un pas de recul et enfin voir ce que c'est de ne pas travailler, et je n'aime pas ça. Je suis une personne plutôt active, donc j'ai hâte de m'y remettre. »

Comment vivrais-tu l'expérience de diriger dans un aréna sans partisans, où tout le monde peut entendre ce que tu cries au banc?

« Comme tout le monde, je finirais par m'y habituer. Je vais vous raconter une petite anecdote. C'est exceptionnel de réaliser tout ce qu'on ne remarque pas quand nous sommes plongés dans un match. Quand j'ai participé à la Classique hivernale entre les Penguins et les Capitals (au Heinz Field à Pittsburgh en 2011), il a plu durant toute la rencontre, une pluie forte, mais je n'ai jamais réalisé qu'il pleuvait avant de revoir la rencontre. Bien sûr, je savais qu'il pleuvait, mais je n'avais pas réalisé qu'il pleuvait aussi fort. J'ai été surpris. Je pense que les entraîneurs sont tellement concentrés qu'ils finissent par ne plus entendre les bruits extérieurs. Ils font simplement ce qu'ils ont à faire. »

Il y a eu des moments électrisants en séries jusqu'ici avec des surprises en ronde de qualification et plusieurs parties qui se sont décidées en prolongation au premier tour. T'attends-tu à beaucoup d'autres surprises en séries?

« Absolument! Je pense que ce seront des séries remplies de revirements inattendus. Les matchs sont tellement serrés. Ça démontre toute la parité dans la Ligue. Il y a tellement d'équipes qui sont proches l'une de l'autre. Les partisans vont vivre des émotions fortes jusqu'à la toute fin. À mon avis, beaucoup de séries se régleront en six ou sept rencontres. Peut-être pas en première ronde, mais après, beaucoup de séries vont se décider en six ou sept parties, car la lutte est tellement serrée. »