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NEW YORK – Patrick Kane est en santé pour le début d’une saison de la LNH pour la première fois en cinq ans.

Chaque jour, il ressent la différence, physiquement et mentalement. La prochaine étape pour l’attaquant des Red Wings de Detroit sera de montrer au reste du monde du hockey ce qu’il est en mesure de faire après avoir profité d’un été complet pour s’entraîner, ainsi que d’un camp d’entraînement dans sa totalité.

Kane, qui fêtera ses 36 ans le 19 novembre, a récolté une passe au cours des trois premiers matchs de Detroit. Les Red Wings (1-2-0) vont affronter les Rangers de New York (2-0-1) au Little Caesars Arena jeudi (19 h 30 HE; ESPN+, HULU).

« Tout au long du camp d’entraînement, les journées sont dures, c’est difficile pour mon corps, mais ma blessure ne me cause plus d’ennuis », a confié Kane avant la défaite des Red Wings 4-1 aux mains des Rangers au Madison Square Garden lundi. « C’est ce qui est plaisant, ne pas avoir à composer avec de la douleur. Il s’agit d’un élément important pour moi. »

Kane a subi un resurfaçage de la hanche le 1er juin 2023 et a passé les six mois suivants en réadaptation avant d’accepter un contrat d’un an avec les Red Wings le 8 novembre. Il a disputé un premier match avec eux le 7 décembre.

Il a disputé 50 matchs sans ressentir de douleur, marquant 20 buts et ajoutant 27 passes. Il a paraphé une autre entente avec Detroit le 30 juin. Il s’est entraîné sans ressentir de douleur. Il y a des années qu’il ne s’était pas senti aussi bien qu’au cours du camp d’entraînement et des premiers matchs de saison régulière.

« Ne pas avoir à passer l’été en réadaptation et pouvoir m’entraîner comme un véritable athlète, c’est ce qui était le plus important pour moi au cours de la saison morte, et j’étais très enthousiaste par rapport à ça », a affirmé Kane.

La dernière saison morte où il n’a pas ressenti de douleur remonte à 2019. La saison suivante, il avait amassé 84 points (33 buts, 51 passes) en 70 parties avec les Blackhawks de Chicago.

Les Blackhawks ont ensuite participé aux séries éliminatoires dans la bulle d’Edmonton lorsque la Ligue a renoué avec ses activités à la suite de la pause liée à la pandémie de COVID-19. Ils ont remporté une ronde pour la première fois depuis leur conquête de la Coupe Stanley en 2015. C’est toutefois à ce moment-là qu’il s’est mis à ressentir de la douleur pour la première fois à la hanche droite.

Il s’est alors dit qu’il allait être en mesure de gérer la douleur, qu’il allait pouvoir jouer malgré elle, même si ça voulait dire qu’il n’allait pas être exactement le joueur qu’il était depuis qu’il s’était joint aux Blackhawks, celui qui a été sélectionné parmi les 100 plus grands joueurs de la LNH en 2017. Il s’en est toutefois approché en 2020-21, avec 66 points (15 buts, 51 passes) en 56 parties, puis avec 92 points (26 buts, 66 passes) en 78 rencontres en 2021-22.

Kane, qui allait pouvoir se prévaloir de son statut de joueur autonome sans compensation, a été échangé aux Rangers de New York le 28 février 2023 et il a amassé six points (un but, cinq passes) en sept matchs dans le cadre d’une élimination en première ronde contre les Devils du New Jersey. Il a toutefois réalisé à ce moment qu’il était devenu l’ombre du joueur qu’il espérait être lorsque la douleur a commencé à se manifester.

À ce moment-là, une opération devenait sa seule option, non seulement pour prolonger sa carrière, mais aussi pour marcher et vivre normalement pour le reste de sa vie.

Kane est alors devenu le troisième joueur de la LNH à subir un resurfaçage de la hanche et à revenir au jeu par la suite, après Nicklas Backstrom, des Capitals de Washington, en 2022 et Ed Jovanovski, des Panthers de la Floride, en 2014.

Cette intervention a prolongé sa carrière et changé sa vie.

« Il y a assurément des moments où je dois surveiller la situation sur une base quotidienne, pour m’assurer que tout va bien, mais ce n’est plus l’articulation qui me pose problème, et c’était quelque chose que je ne pouvais pas vraiment changer, a expliqué Kane. On peut travailler sur les raideurs autour de cette région, mais quand l’articulation est arthritique, il n’y a rien à faire, sauf faire de notre mieux pour obtenir un peu de soulagement ici et là. L’articulation n’est plus un problème, ce qui est le plus important. »

Le plus grand problème de Kane a plutôt été de gérer l’usure du camp d’entraînement, les longues séances sur la glace, alors qu’il se préparait pour sa 18e saison dans la LNH.

« Je sais que nous blaguons souvent à ce propos, mais il m’a dit qu’il s’agissait du camp le plus difficile de sa carrière, a déclaré l’entraîneur des Red Wings Derek Lalonde. C’est pourquoi il est le type de professionnel qu’il est, un joueur qui aura sa place au Temple de la renommée, parce qu’il s’est présenté ici et m’a dit qu’il en avait besoin. Je crois que ç’a donné tout un exemple à nos jeunes joueurs. »

Kane a indiqué qu’il n’avait pas patiné comme il avait patiné au camp d’entraînement depuis fort longtemps. Même lorsqu’il s’est soumis à plus de 60 séances sur glace à la suite de son opération avant de s’entendre avec les Red Wings la saison dernière.

« Je patinais, mais pas avec ce volume et cette intensité pendant aussi longtemps, a-t-il précisé. C’était bien de mettre ma hanche à l’épreuve, de voir où elle en était. C’est davantage psychologique que physique à ce point-ci. J’ai trouvé que c’était bon pour moi. Je n’avais pas eu de camp d’entraînement l’an dernier. Je me poussais le plus possible, mais j’ai aimé être avec le groupe, avec l’équipe, et bénéficier d’un vrai camp d’entraînement. »

Ce qui était encore plus agréable dans son cas, c’est qu’il n’a pas eu à sauter dans un train en marche. C’est ainsi qu’il s’est senti au cours des deux dernières saisons, d'abord lorsqu’il a été échangé aux Rangers, puis l’an dernier quand il s’est entendu avec les Red Wings.

L’attaquant Alex DeBrincat, qui a joué avec Kane à Chicago entre 2017 et 2022, a mentionné qu’il pouvait voir une différence dans le jeu de son coéquipier et compagnon de trio de longue date en raison de ce camp d’entraînement.

« L’an dernier, lorsqu’il s’est entendu avec nous, il a peut-être eu une semaine pour s’entraîner avec l’équipe, et il a quand même très bien paru. C’est toutefois évident qu’un été complet d’entraînement l’a rendu plus à l’aise et lui a permis de travailler sur certaines choses, a raconté DeBrincat. Il semble très à l’aise et j’espère que nous pourrons bâtir quelque chose. »

Kane, DeBrincat et Dylan Larkin, qui forment le premier trio de Detroit, ont amassé un total combiné de sept points (quatre buts, trois passes) au cours des trois premières rencontres des Red Wings, qui tentent de se qualifier pour les séries éliminatoires pour la première fois depuis la saison 2015-16.

« Il a été très bon jusqu’ici, mais sa présence dans le vestiaire a une énorme importance pour cette équipe, a affirmé Larkin, le capitaine des Red Wings. En tant qu’Américain, j’ai grandi en l’ayant comme idole, et il a choisi de venir jouer avec nous. Il cadre très bien dans notre groupe. Il en veut plus. Il veut être un joueur d’impact. »

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