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OSTRAVA, République tchèque - On sentait dès les premiers instants du match face à la Russie que le Canada ne connaîtrait pas sa meilleure prestation au Championnat mondial junior, mais il aurait été difficile de prédire un scénario plus catastrophique.

Une défaite de 6-0 contre leurs éternels rivaux de la Russie, une contre-performance du gardien no 1 Nico Daws et la possible perte du meilleur attaquant de la formation Alexis Lafrenière. Un cocktail explosif.
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« Nous sommes évidemment très déçus de ce match, a indiqué le capitaine Barrett Hayton. Nous n'avons tout simplement pas été à la hauteur et les Russes ont bien joué. »
À l'issue de ce match, les cinq équipes du groupe B présentent une fiche de 1-1 - c'est la première fois que cette situation survient depuis l'instauration du nouveau format du tournoi en 1996.
Les Russes ont inscrit trois buts au premier engagement, les œuvres d'Alexander Khovanov, Pavel Dorofeyev et de Nikita Rtishev, et le Canada ne s'en est jamais remis. Il a ainsi encaissé la pire défaite de son histoire face à ses grands rivaux.
« Ce sont des choses qui arrivent », a simplement déclaré l'entraîneur Dale Hunter à propos de ce revers historique.
C'était le deuxième faux départ des Canadiens en autant de matchs, eux qui ont accordé deux buts aux Américains au premier tiers, jeudi. Ils avaient réussi à s'en tirer en venant de l'arrière pour l'emporter 6-4 à leur premier match, mais ils n'ont tout simplement rien généré offensivement, cette fois.
Ces lents départs sont évidemment une tendance plutôt inquiétante qu'aucun des quatre membres du groupe de leadership ayant défilé devant les médias n'a été en mesure d'expliquer.
« Nous n'étions pas prêts à rivaliser avec eux, a reconnu le défenseur Ty Smith, qui était sur la patinoire pour quatre buts. Les Russes avaient perdu leur premier match et ils étaient désespérément en quête d'une victoire. Nous n'avons pas été aussi intenses et tout s'est mis à débouler par la suite. »
Si ce n'avait été que des trois buts de retard, la situation n'aurait pas été aussi désastreuse. Sauf que dès le retour du vestiaire après le premier engagement, Lafrenière a dû quitter la rencontre en douleur. Hunter a indiqué qu'il n'avait pas plus de détails sur son état de santé et qu'il allait devoir passer des tests.

L'attaquant québécois s'est blessé à la jambe gauche lorsque la lame de son patin s'est plantée dans la glace alors qu'il chutait. Il s'est tordu au sol pendant quelques instants avant d'être escorté jusqu'au vestiaire par des coéquipiers et les médecins de l'équipe.
Le dernier clou
Avec le silence de mort qui régnait dans la foule majoritairement canadienne de l'Ostravar Arena, il était clair que le coup allait être difficile à absorber. Lafrenière avait inscrit un but et trois mentions d'aide lors du premier match du tournoi - une victoire de 6-4 face aux États-Unis.
« Ce n'était pas plaisant de le voir étendu sur la glace, a commenté son compagnon de trio Joe Veleno. Ç'a été silencieux pendant quelque temps dans les gradins. Ce sont des choses qui arrivent au hockey, mais c'est un joueur vraiment dominant dans notre équipe. On espère qu'il ne soit pas blessé gravement. »
Les doutes se sont confirmés peu après. Nikita Alexandrov a battu Daws pour la quatrième fois en 18 lancers, 43 secondes après la blessure du Québécois, pour chasser le gardien de la rencontre.
« Nous avons fait beaucoup d'erreurs défensives, a commenté Hunter. On ne peut pas faire ça contre eux parce qu'ils ont de bons tireurs. Ils ont aussi obtenu des rebonds favorables. Je voulais permettre à Nico de se reprendre, mais j'ai décidé de faire un changement après le quatrième but. »
L'auxiliaire Joel Hofer a été accueilli avec deux autres buts, ceux de Yegor Sokolov et de Grigori Denisenko, et a conclu la soirée avec 14 arrêts. De l'autre côté, le gardien Amir Miftakhov a signé un jeu blanc de 28 arrêts - un premier contre le Canada depuis 1998, une séquence de 134 matchs.
Le Canada aura une journée pour tenter d'oublier ce revers avant de se mesurer à l'Allemagne tandis que les Russes reprendront le collier dès dimanche en croisant le fer avec les États-Unis.