OTTAWA – Axel Sandin-Pellikka en est rendu au stade de son développement où il semble avoir trouvé le parfait équilibre entre sa volonté de soutenir l’attaque et ses responsabilités à la ligne bleue.
Le défenseur de 19 ans en fait la démonstration depuis le début de la saison avec Skelleftea, dans la Ligue de Suède (SHL), et il a manifestement l’intention de poursuivre sur sa brillante lancée à sa troisième participation au Championnat mondial junior.
« Je pense que je joue un style de jeu un peu plus mature, a dit celui qui porte le 'C' sur son chandail. Je ne prends pas trop de risques. Quand une situation se présente, je laisse aller mes instincts. Je ne tente pas de déjouer trois gars à la fois. C’est souvent plus facile de choisir le jeu simple. »
Ça ne veut pas dire que le jeu simple ne rapporte pas ses dividendes. Bien au contraire.
Avant de s’envoler vers Ottawa, le défenseur, que les Red Wings de Detroit ont repêché en première ronde (17e) en 2023, était le meilleur pointeur de son équipe et menait tous les défenseurs de la SHL avec ses 22 points, dont huit buts, en 25 matchs. Il a rapidement éclipsé sa récolte de 18 points en 39 rencontres, l’an dernier.
Pour mettre les choses en perspective, Sandin-Pellikka est en voie d’écraser le record de points de Nils Lundkvist (31) pour un défenseur de moins de 20 ans dans la SHL. S’il maintient cette cadence, il pourrait même se hisser dans le top-5 des meilleures campagnes pour un joueur de moins de 20 dans la SHL.
« Skelleftea est l’une des meilleures équipes de la Ligue, et il est probablement le meilleur défenseur dans l’équipe en ce moment, a précisé l’entraîneur suédois, Magnus Hävelid. Il est un peu plus vieux, mais il faut se rappeler qu’il est toujours d’âge junior. Il a toutefois acquis de l’expérience à travers les années.
« Il ne force pas le jeu, il joue la game. Il est dans une bonne situation en ce moment. »
En sachant ça, la gigantesque prestation qu’il a offerte en ouverture de tournoi est un peu moins surprenante. Le capitaine des trois couronnes a réussi un tour du chapeau et amassé une aide dans un gain de 5-2 des siens contre la Slovaquie. Il a d’ailleurs décoché 11 des 34 tirs de son équipe dans cet affrontement.
C’est le signe d’un jeune homme qui a développé une confiance quasi inébranlable en ses moyens.
« Je suis un peu plus calme cette année, comparativement à ma première participation à 17 ans, a-t-il évoqué. J’étais assez nerveux à l’époque. Maintenant, je suis plus confiant. Je suis plus âgé et j’ai le ‘C’ sur ma poitrine, un bel honneur. Je suis excité de la chance qui se présente à moi. »
Derrière le banc pour chacune des présences du défenseur au Mondial junior, Hävelid a été un témoin privilégié de la progression de son poulain. Il l’a vu gagner en maturité, au point d’être nommé défenseur du tournoi l’an dernier, alors que l’évènement était présenté en Suède.
« Il connaît bien le plan de match désormais, et il connaît son rôle avec nous, a expliqué le pilote. Il fait aussi partie du groupe de leaders, il agit comme un entraîneur de plus cette année. Pour lui, l’important, ce n’est pas la production. Il veut marquer des buts importants, c’est sûr, mais je veux qu’il mène ce groupe.
« Il est arrivé ici avec une belle confiance et un calme rassurant. Voyons voir comme il gérera tout ça. »
Un autre exploit à sa portée
S’il réussit à maintenir le rythme tout au long de la compétition, Sandin-Pellikka pourrait de nouveau mettre la main sur le titre de défenseur du tournoi. Il deviendrait le deuxième joueur de l’histoire à récolter cet honneur deux fois, après Viacheslav Fetisov en 1977 et en 1978.
« Je ne pense pas du tout aux honneurs individuels, a-t-il répondu quand on l’a questionné à ce sujet. Je veux seulement le meilleur pour mon équipe et remporter l’or. »
Sandin-Pellikka et sa bande ont le couteau entre les dents.
Le capitaine était là en 2023 quand le pays a été exclu du podium, et il a vécu l’affront d’une défaite en finale face aux États-Unis, l’an dernier – un dur revers de 6-2 devant ses partisans. Il veut être le visage de l’édition qui ramènera l’or au pays pour la première fois depuis 2012.
« Je suis convaincu qu’on a une chance et c’est la mentalité que nous avons, a-t-il conclu. Ça fait longtemps qu’on a gagné ce tournoi, alors on va faire tout ce qu’on peut pour y arriver. L’or est tout ce qui compte. »