« Une équipe c'est pas juste un joueur, c'est tout le monde, enchaîne-t-il. Tout le monde a eu un rôle à jouer en 1993, l'affûteur de patins comme les autres. Nous avons tous poussé dans la même voie. Tous sans exception, nous avons travaillé à l'unisson.
« C'est le plus grand enseignement de notre triomphe. C'est ce que je retiendrai jusqu'à la fin de mes jours. »
C'est également la grande leçon qui colle à peau de Patrick Roy depuis un quart de siècle.
« Nous avions un leader en (l'entraîneur) Jacques Demers qui nous a fait croire qu'il n'y a rien d'impossible », relate-t-il à LNH.com. « Dès la première journée du camp d'entraînement, il nous avait lancé que nous allions surprendre le monde du hockey. Sur la glace, je me souviens que plusieurs gars s'étaient regardés avec le sourire en coin. On a pensé que Jacques n'avait pas regardé notre formation comme il faut. Il y avait de "maudites" bonnes équipes dans la LNH, comme les Bruins de Boston et les Penguins de Pittsburgh.
« Mais en s'exprimant de la sorte, Jacques voulait que chacun d'entre nous prenne un engagement ferme à l'endroit de l'équipe, continue Roy. Tout au long de la saison, il est revenu à la charge afin de s'assurer que nous gardions le cap sur l'objectif. C'est le type de culture qui me suit encore après toutes ces années.
« Les gars se sont soudés dans ce contexte, il régnait une chimie incroyable entre nous et les habitudes de travail n'ont pas cessé d'être meilleures. C'est la recette pour aspirer aux grands honneurs. »
COUPE 1993 : Un vote de confiance qui allait tout changer | Une date inoubliable, des liens indestructibles
Lebeau convient d'emblée que Demers a été le ciment du groupe, un des grands responsables de la conquête.
« Il était comme un bon père de famille que personne ne voulait décevoir. Il avait le don de soutirer le maximum de chacun en adoptant une approche humaine, mais tout en se montrant exigeant. Il a été bon pour nous, bon pour moi. Depuis qu'il a été frappé par la maladie il y a quelques années, nous pensons énormément à lui. »
Demers devrait participer d'une façon ou d'une autre aux célébrations marquant le 25e anniversaire de la conquête en fin de semaine, à Montréal. L'ancien capitaine Guy Carbonneau et l'ancien défenseur Patrice Brisebois sont les instigateurs des retrouvailles.
« À toutes les fois que nous nous retrouvons, c'est toujours comme si nous ne nous étions jamais quittés, dit Lebeau. C'est incroyable, on se revoit après 10 ou 15 ans et c'est comme si nous avions été dans le vestiaire ensemble la veille avec la Coupe Stanley. Les liens qui nous unissent sont plus forts que tout. »
L'équipe s'était réunie une première fois afin de souligner le 10e anniversaire en 2003.
« Ç'avait été de belles retrouvailles en 2003, se souvient Muller. Nous nous étions retrouvés ensemble et nous avions pu nous rappeler de beaux souvenirs. Au fil des années, ces moments heureux nous reviennent à l'esprit, surtout à ce temps de l'année, quand la Coupe Stanley est gagnée. C'est plus difficile de regrouper tout le monde, mais c'est toujours très agréable de se revoir. »
Desjardins, qui tâte de l'immobilier en profitant de la nature des Laurentides à Saint-Adolphe-d'Howard, ne sera pas de la partie parce qu'il est en voyage en Italie. Quelques autres manqueront à l'appel.
Sur l'historique photo d'équipe avec la Coupe, il n'y a que deux disparus: l'attaquant Todd Ewen (2015) et le préposé à l'équipement Eddy Palchak (2011).