DawsonMercerLepageLNH011520

HAMILTON, Ontario - Dawson Mercer flotte encore sur un nuage. Les jours passent, mais le sentiment de la victoire ne s'effrite pas. Il ne le fera probablement jamais.
Comme ses 22 coéquipiers d'Équipe Canada junior, l'attaquant originaire de Terre-Neuve est champion du monde depuis que la cloche finale a retenti au Ostravar Arena, il y a 10 jours, confirmant la victoire de 4-3 du Canada contre la Russie en finale du Championnat mondial junior.

À LIRE AUSSI : Meilleurs espoirs : Un premier duel Lafrenière c. Byfield
« Le sentiment que j'ai ressenti sur la patinoire était incroyable, a dit Mercer en marge du Match des meilleurs espoirs, mardi. C'est un sentiment qui ne va jamais disparaître. Je vais chérir ce moment pour toujours. C'est vraiment spécial ce que je vis depuis quelques jours. »
Avec raison. Mercer est apparu sur le radar de Hockey Canada au mois de novembre dernier et a franchi toutes les étapes du processus pour finalement se tailler une place avec l'équipe alors que ses chances d'y parvenir étaient considérées comme minimes, il y a quelques semaines à peine.
Depuis ce triomphe, il est rentré chez lui à Bay Roberts, où il a eu une semaine fort occupée. Deux mises au jeu protocolaires, de nombreux autographes et une visite à son ancienne école primaire avec la médaille d'or pour raconter son parcours.
Troisième joueur terre-neuvien à prendre part au CMJ (après Michael Ryder en 2000 et Luke Adam en 2010), il est devenu une sorte de héros local dans la petite municipalité d'un peu plus de 10 000 habitants. Et dire qu'il n'appartient même pas encore à une équipe de la LNH.
« C'était plaisant de me retrouver dans la même classe avec la même enseignante que j'ai eue, il y a quelques années, a raconté la nouvelle acquisition des Saguenéens de Chicoutimi. Ça m'a permis de prendre du recul et de me rappeler que j'étais l'un de ces jeunes-là il n'y a pas si longtemps.
« Je crois que c'est bien pour eux de voir où je suis rendu dans ma carrière et que ça peut leur donner un coup de pouce. […] Quelqu'un doit bien occuper le rôle de héros local et je suis heureux d'être cette personne. »
Après ce court séjour de trois jours à Hamilton, Mercer mettra finalement le cap vers sa destination finale : Chicoutimi. Le jeune homme a été acquis des Voltigeurs, quelques jours après le CMJ, pour aider les Saguenéens à se rendre jusqu'au bout.
Il n'a toujours pas eu l'occasion de rencontrer ses nouveaux coéquipiers ni de visiter sa nouvelle ville, mais il a au moins pu enfiler son nouveau chandail lors de l'entraînement de l'équipe des Rouges, mardi.
« J'étais excité de mettre le chandail parce que je sais que la transaction est conclue depuis quelques semaines, a relaté celui qui est considéré comme le sixième meilleur espoir nord-américain en vue du prochain encan de la LNH. Le temps était finalement venu de voir de quoi j'avais l'air et je me sentais assez bien. J'ai hâte d'amorcer ce nouveau chapitre. »
Le temps des adieux
Mais qui dit nouveau chapitre, dit automatiquement la fin d'un autre. Après avoir passé deux saisons et demie avec les Voltigeurs, Mercer disputera son premier match à Chicoutimi vendredi et trouvera ensuite le moyen de se rendre à Drummondville pour aller récupérer ses effets personnels.
Ce ne sera qu'un autre arrêt dans le périple qui l'a mené d'Oakville, en Ontario, à Vienne, en Autriche, à Ostrava, en République tchèque, puis dans la bucolique Hamilton au cours du dernier mois.
« Ma vie est assez remplie, mais ce n'est que du positif, a-t-il philosophé. Je vois ça du bon côté parce que chaque joueur de hockey rêve d'être aussi occupé et d'avoir ces opportunités. C'est quelque chose à laquelle nous aspirons tous depuis notre jeune âge. »
Ce sera aussi pour lui le moment de dire au revoir à ses coéquipiers, mais aussi à sa famille de pension. Mercer habitait chez l'ancien défenseur de la LNH, Denis Gauthier, depuis qu'il a été sélectionné par les Voltigeurs en 2017.
« J'habite là depuis longtemps et c'est devenu pour moi une deuxième famille, a-t-il fait valoir. Je suis très près de toute la famille et ils auront toujours une place spéciale dans mon cœur. J'aime Drummondville et je n'ai jamais souhaité quitter, mais ça fait partie des cycles du hockey junior.
« Je dois maintenant mettre tout ça derrière moi et faire en sorte de reproduire tout ce que j'avais là-bas à Chicoutimi. »