Hommage Lafleur Laflamme

MONTRÉAL -Guy Lafleur aurait demandé aux gens de cesser de l'ovationner, s'il avait encore été de ce monde. De là-haut dimanche soir, « Flower » a certes été ému aux larmes devant un tel déferlement d'amour.

Pendant près de neuf minutes, avant le début du match entre les Canadiens et les Bruins de Boston, la foule au Centre Bell a honoré la mémoire d'un des plus grands joueurs de la glorieuse histoire de la concession en l'acclamant à tout rompre.
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Toutes les fois que l'annonceur maison Michel Lacroix a tenté de reprendre la parole, les gens ont refusé d'obtempérer en entonnant les « Guy, Guy, Guy » ou les « Olé, Olé, Olé ».
« C'était assez drôle de voir que les partisans ne laissaient pas l'annonceur interrompre l'ovation », a lancé le jeune attaquant Nick Suzuki. « Ça démontre toute l'importance qu'il avait pour la ville et pour la province. Guy est une légende. C'est une soirée dont je me souviendrai toujours. »

Les Canadiens rendent hommage à Guy Lafleur

Les applaudissements étaient assourdissants dès qu'on montrait sur les écrans géants la douzaine d'anciens coéquipiers du « Démon blond », qui prenaient place derrière le banc du Tricolore.
« Il y avait beaucoup d'émotion sur le banc », a raconté l'attaquant drummondvillois Mathieu Perreault. « J'avais le 'moton' dans la gorge et je me retenais pour ne pas verser de larmes. C'est quelque chose que je chérirai pour le reste de ma vie. »
La cérémonie avait commencé par une projection d'images sur la glace avec comme trame sonore la superbe chanson L'essentiel de Ginette Reno. S'en est suivi un montage vidéo des plus beaux moments de la carrière de Lafleur, pimenté de déclarations de Lafleur ainsi sur l'air de My Way de Frank Sinatra.
L'essentiel et My Way étaient les deux chansons préférées de Lafleur.
À la conclusion du montage, la foule s'est brièvement tue et l'amphithéâtre a été plongé dans la noirceur. L'ovation posthume que le public a par la suite réservée à son héros passera à l'histoire. Elle s'est terminée par un bref moment de silence.
« L'organisation des Canadiens a fait de l'excellent travail. Guy est une légende ici et les partisans ont été formidables », a déclaré l'entraîneur des Bruins, Bruce Cassidy. « Ils l'ont acclamé encore et encore. C'était agréable de faire partie d'une soirée semblable, même si c'est triste pour le hockey, particulièrement pour Montréal et pour sa ville natale de Thurso. Ç'a été une merveilleuse cérémonie pour un homme merveilleux », a ajouté Cassidy, qui est natif d'Ottawa.
La cérémonie marque le début d'une semaine de deuil national qui atteindra son paroxysme à l'occasion des funérailles civiques à la Cathédrale Marie-Reine-du-Monde, le mardi 3 mai, au même endroit où la vie d'une autre grande légende de la concession, Jean Béliveau, a été célébrée le 10 décembre 2014.
« La perte de Guy me ramène à la mort de ma mère », a souligné l'entraîneur par intérim du Tricolore Martin St-Louis. « Le hockey m'a aidé à traverser cette épreuve et c'est ce que nous essayons de faire, collectivement. Nous voulons faire le travail en aidant les joueurs et les anciens à se changer les idées. »