Leo-Carlsson

BUFFALO- Les entrevues lors de la séance d'évaluation de la LNH ne sont plus aussi faciles qu'auparavant.

« Nous avons dû faire appel à des sources externes, des professionnels, pour nous aider avec nos techniques d'interrogatoire, car les joueurs sont plus prêts », a mentionné le directeur général adjoint des Sénateurs d'Ottawa Trent Mann. « Nous utilisons des personnes spécialisées en ressources humaines, car il s'agit de leur champ d'expertise. Nous tentons continuellement de nous améliorer chaque année afin de ne pas faire du surplace et compter sur ce que nous faisions par le passé. »

C'est vrai. Les joueurs sont non seulement plus forts et plus rapides sur la glace, ils sont plus intelligents et vifs à l'extérieur. Après avoir terminé la phase des entrevues au KeyBank Center plus tôt cette semaine, 100 joueurs ont subi des tests vendredi et samedi au LECOM HarborCenter.

Prochaine étape : le repêchage 2023, prévu les 28 et 29 juin au Bridgestone Arena de Nashville.

« Ce n'est pas une mince tâche d'amener plus de 100 joueurs de partout dans le monde à un même endroit, d'organiser leur horaire, leurs repas et leur hôtel, a ajouté Mann. Chaque année, il y a un peu plus d'efficacité dans le processus. J'ai beaucoup de respect pour ce qu'ils accomplissent ici. »

Voici 10 choses à retenir de la séance d'évaluation de la LNH :

L'inspirant Leo Carlsson

Leo Carlsson, qui espère devenir le septième joueur né en Suède à être repêché dans le top-3, n'est pas seulement un joueur de hockey exceptionnel, mais aussi un inspirant porte-parole pour les personnes aux prises avec du bégaiement.

Le joueur de centre de 18 ans, classé au premier rang sur la liste finale des patineurs internationaux du Bureau central de dépistage de la LNH, bégaie depuis qu'il est jeune, mais il en parle ouvertement dans l'espoir d'aider les jeunes et les moins jeunes qui composent avec ce trouble de la parole.

« Je l'ai eu facile. […] On ne se moquait pas de moi lorsque j'étais jeune, car je jouais au hockey, a raconté Carlsson. Mon conseil est de rester calme. Quand tu parles, tu dois être calme, c'est la chose la plus importante, selon moi. Quand je parle le suédois, je ne bégaie pratiquement plus, mais c'est encore présent quand je parle l'anglais. »

Motivé par papa Fantilli

Giuliano Fantilli, le père d'Adam Fantilli, pressenti pour être le deuxième choix au total du repêchage 2023, est celui qui a fourni à son fils la motivation nécessaire dans son parcours jusqu'au plus haut calibre de hockey.

« Je suis le père un peu fou au hockey », a lancé Giuliano à LNH.com. « Lorsqu'Adam et son frère (Luca) étaient jeunes, je leur ai rapidement fait découvrir le hockey et je les ai fait patiner parce que j'adore ce sport. Je suis un grand partisan des Bruins de Boston et de Cam Neely. […] En fait, je voulais qu'Adam joue comme lui. Je lui ai fait regarder des vidéos de Neely et je lui ai parlé de l'importance d'être un joueur complet. Nous mettions souvent l'accent sur le jeu défensif, les mises en jeu et tous les petits détails du hockey parce qu'ils sont très importants.

« Mon épouse trouvait que j'en faisais un peu trop, mais à l'âge de 12 ou 13 ans, je savais qu'ils me diraient s'ils voulaient continuer à jouer ou non. Comme père, la dernière chose que je voulais entendre quand ils avaient 13 ou 14 ans était : "Pourquoi ne m'as-tu pas plus poussé?"

Fantilli (6-2, 195; deuxième sur la liste finale des patineurs nord-américains), qui vient de terminer sa première saison à l'Université du Michigan, a remporté le trophée Hobey-Baker à titre de meilleur joueur de la NCAA.

« Mon père m'a poussé à idolâtrer des joueurs comme Cam Neely, Eric Lindros et Mark Messier. […] Des gars qui étaient des joueurs complets, a expliqué Fantilli. C'est le type de joueur que je voulais être en grandissant. Il y avait un petit quelque chose de différent dans leur jeu, et j'aimais beaucoup ça chez Neely. »

Bedard n'est pas inarrêtable

Le centre des Pats de Regina Connor Bedard, pressenti pour être le premier choix au total, a mentionné que le centre des Wheat Kings de Brandon Nate Danielson est probablement le joueur admissible au repêchage qui a été le plus difficile à affronter cette saison dans la Ligue de hockey de l'Ouest (WHL).

« Il y a plusieurs joueurs, mais je pense que mon choix serait Danielson, a dit Bedard. Son trio était toujours opposé au mien et il était toujours à mes trousses, donc il est celui qui m'a le plus rendu la vie difficile. »

Danielson (6-1, 185; septième) a été le meneur des Wheat Kings avec 33 buts et 78 points en 68 rencontres cette saison. Bedard a obtenu 10 points (quatre buts, six passes) en quatre gains contre Brandon cette saison.

« Il ne me lâchait pas durant tout le match, a poursuivi Bedard. Il est tellement rapide et habile que si tu commets un revirement, il va s'emparer de la rondelle et créer quelque chose à l'autre bout de la patinoire. Il est un excellent joueur, et la lutte a été plaisante entre nous deux. »

Et qui a donné du fil à retordre à Danielson?

On a également demandé à Danielson de nommer son adversaire le plus coriace dans la WHL avant de lui dire que Bedard l'avait choisi en répondant à la même question.

« C'est évidemment Bedard, mais excluons-le de cette liste parce que tout le monde va le choisir, donc de mon côté, je dirais probablement [le centre des Warriors de Moose Jaw] Brayden Yager (5-11, 166; 11e), a répondu Danielson. Il est très habile offensivement et créatif, et il possède un excellent lancer. Il est également responsable dans sa zone. »

On a demandé à Danielson ce qui l'a rendu aussi efficace contre Bedard.

« J'aime bien jouer sur 200 pieds, donc je voulais être dur avec lui défensivement, mais tu ne peux pas l'empêcher complètement de créer des choses, a expliqué Danielson. J'ai tenté de pratiquer mon style de jeu, d'être robuste contre lui et de tout faire pour le contenir. »

La résilience de Lipinski

Jaden Lipinski, des Giants de Vancouver, n'a jamais été repêché dans la WHL, mais il a trouvé le moyen de se hisser parmi les espoirs du repêchage 2023.

Le centre droitier (6-3, 204; 49e) a été découvert par Vancouver au moment où l'équipe évaluait un autre joueur dans un tournoi en Arizona. L'équipe l'a mis sous contrat le 9 avril 2021.

« Peu de joueurs peuvent se targuer de la même chose, mais je pense que ça en dit long sur les étapes que j'ai franchies, a-t-il indiqué. Quand tu n'es pas repêché, c'est facile de t'apitoyer sur ton sort, mais c'est plutôt ce qui m'a motivé. »

Lipinski a amassé 51 points (19 buts, 32 mentions d'aide) et inscrit huit buts en avantage numérique en 66 rencontres cette saison. Il a grandi à Scottsdale, en Arizona, où il a vécu pendant 15 ans avant de se joindre à Vancouver.

Gajan excelle devant le filet

Le gardien slovaque Adam Gajan, l'une des plus grandes surprises du Championnat mondial junior 2023 de la FIHG (CMJ), jouera avec les Gamblers de Green Bay, dans la Ligue de hockey des États-Unis (USHL), la saison prochaine.

Le joueur de 18 ans (6-2, 167), sixième sur la liste finale des gardiens nord-américains, a eu du succès au début de la saison avec le Steel de Chippewa, dans la North American Hockey League, avant de s'engager avec l'Université Minnesota-Duluth le 2 décembre. Il a été prêté à Green Bay le 6 décembre, et 11 jours plus tard, on a lui demandé de sauter dans un avion pour aller représenter son pays au CMJ en Nouvelle-Écosse.

« C'est mieux pour ma progression de jouer des matchs dans la USHL et de travailler avec un entraîneur des gardiens, a argué Gajan. Je devrais jouer la majorité des matchs, donc nous verrons comment ça va se passer. »

Dans quatre départs consécutifs au CMJ, Gajan a montré une moyenne de buts alloués de 2,40 et un pourcentage d'arrêts de ,936 avec un blanchissage. Il a réalisé 33 arrêts dans une victoire de 6-3 contre les États-Unis en ronde préliminaire, le 28 décembre, avant de stopper 53 lancers dans un revers de 4-3 en surtemps contre le Canada en quarts de finale.

« Je suis un gardien imposant, mais je pense que je pourrais encore plus utiliser mon gabarit, donc je travaille sur ma posture pour avoir l'air plus gros devant mon filet, a dit Gajan. Je dois aussi calmer mon jeu. […] Parfois, je me jette un peu partout, donc je dois me faire plus gros et être plus calme. »

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Qui est le meilleur franc-tireur du NTDP?

Les gardiens Carsen Musser et Trey Augustine, de l'équipe des moins de 18 ans du Programme de développement de l'équipe nationale de USA Hockey (NTDP), ont chacun identifié le meilleur franc-tireur du NTDP cette saison.

« Je dirais Ryan Leonard (5-11, 192; cinquième) », a affirmé Musser (6-4, 215), qui est huitième sur la liste finale des gardiens nord-américains. « Il a un tir puissant et pesant. Je dois lui attribuer du mérite. Il fait du temps supplémentaire pour travailler sur son lancer et il est capable de changer son angle de tir. Quand il s'amène, tu penses qu'il va tirer du côté du bouclier, puis il décoche du côté de la mitaine. Son tir est probablement le meilleur que j'ai vu. »

Augustine (6-1, 183), troisième sur la liste finale des gardiens nord-américains, a choisi deux joueurs.

« Leonard, sans aucun doute, mais il y a aussi Danny Nelson (6-3, 202; 22e), a souligné Augustine. Les deux possèdent un très bon tir. Leonard décoche extrêmement rapidement. Il est capable de décocher de différentes positions, donc c'est difficile de prévoir où il va tirer.

« Le lancer de Nelson est semblable. Il est puissant également. »

Stancl, le premier à être mis à l'épreuve

Jakub Stancl a été le premier joueur à terminer la série de tests physiques samedi.

« J'étais un peu nerveux, car j'étais le premier parmi tous les joueurs, a-t-il dit. Mais ça s'est bien passé. Je me suis bien senti. »

Malgré la nervosité, le centre tchèque de 18 ans (6-3, 201; 26e) savait à quoi s'attendre. Il a parlé à des amis déjà repêchés dans la LNH à la maison ainsi qu'à des entraîneurs personnels pour connaître ce qui l'attendait.

« Je pense que ça m'a beaucoup aidé », a affirmé Stancl.

Il a passé la majeure partie de la saison avec l'équipe des moins de 20 ans de Vaxjo, amassant 11 buts et 17 points en 35 parties. Il a récolté une passe en cinq matchs au Championnat du monde des moins de 18 ans 2023 de la FIHG.

Stancl veut calquer son jeu sur celui des attaquants Mikko Rantanen (Avalanche du Colorado), l'un de ses joueurs préférés, Aleksander Barkov (Panthers de la Floride) et son compatriote Tomas Hertl (Sharks de San Jose).

« Je ne suis pas le plus rapide patineur, et ces gars-là ne le sont pas non plus, a-t-il dit. J'essaie de pratiquer le même style de jeu qu'eux. »

Camaraderie universitaire

Les quatre plus jeunes joueurs en division 1 de la NCAA cette saison ont tous pris part à la séance d'évaluation : Fantilli, l'ailier droit de l'Université du Connecticut Matthew Wood, le centre de l'Université du Wisconsin Charlie Stramel et le centre de l'Université du Michigan Gavin Brindley.

« Ils sont d'excellents joueurs et ils ont connu une très bonne saison, donc je pense que ça démontre que le hockey universitaire développe beaucoup de jeunes talents », a souligné Wood (6-3, 193; quatrième). « Nous allons tous connaître du succès. C'est bon pour le hockey universitaire. »

Stramel (6-3, 212; 30e) a récolté 12 points (cinq buts, sept aides) en 33 rencontres.

Brindley (5-8, 165) a pris le cinquième rang au Michigan avec 38 points (12 buts, 26 mentions d'aide) en 41 parties. Il a grimpé de 17 rangs jusqu'au 23e échelon sur la liste finale des patineurs nord-américains du Bureau central de dépistage de la LNH. Il était 40e à la mi-saison.

« Dans la NCAA, il y a des joueurs de 23 à 25 ans qui jouent contre eux chaque soir, a dit Brindley. Ça te montre qu'il te faut de la maturité. Tu constates aussi à quel point ça peut être exigeant pour le corps et à quel point c'est difficile d'affronter des hommes. »

Une application qui facilite la vie des joueurs

Pour la première fois, la LNH a créé une application que les 106 espoirs présents à la séance d'évaluation ont pu télécharger sur leur téléphone. Elle contenait toutes les informations relatives aux entrevues avec les équipes et aux tests médicaux et physiques.

Les réactions ont été positives.

« J'ai trouvé ça génial », a lancé l'ailier droit des Rockets de Kelowna Andrew Cristall (15e). « C'était très facile d'ouvrir ton téléphone, de consulter l'horaire et de savoir où tu devais aller. C'était une façon pratique pour nous de nous retrouver. On passe de plus en plus au numérique, et ça peut devenir dérangeant de toujours tenir une feuille de papier, donc l'application a assurément aidé beaucoup de joueurs. »

L'ailier gauche des Vees de Penticton Bradley Nadeau (17e) a ajouté : « C'est plus facile pour savoir ce qui se passe. Il n'y a rien d'inattendu sur place si tu as l'application. Tu regardais ton téléphone et c'était facile de te retrouver dans les installations et de savoir ce que tu avais à faire. »

\Avec la contribution du directeur adjoint de la rédaction NHL.com Adam Kimelman et de la correspondante indépendante NHL.com Heather Engel.*