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OAKVILLE – Les 30 candidats pour l’obtention d’un poste au sein de la formation canadienne en vue du Championnat mondial junior débarquent un à un à Oakville, en banlieue de Toronto, dimanche, pour prendre part au camp de sélection qui s’échelonnera sur quatre jours.

Quatre petits jours au cours desquels ils devront prouver qu’ils méritent leur billet pour Göteborg, en Suède, où se tiendra le tournoi entre le 26 décembre et le 5 janvier. Ils participeront à quelques entraînements et disputeront un match intraéquipe ainsi que deux rencontres contre les étoiles universitaires du pays.

Au terme de cette très courte évaluation, les dirigeants devraient retenir les services de 13 attaquants, sept défenseurs et trois gardiens.

Voici cinq choses qui seront à surveiller au camp de sélection :

La voie libre pour les portiers québécois?

Pour la première fois depuis le camp de sélection de 2004, deux gardiens québécois font partie des quatre candidats pour l’un des trois postes disponibles devant le filet : Mathis Rousseau, des Mooseheads d’Halifax, et Samuel St-Hilaire, du Phoenix de Sherbrooke.

S’il n’en tenait qu’aux statistiques, ils seraient assurément de la formation finale. Rousseau affiche la meilleure efficacité du groupe à ,934 et St-Hilaire le suit de près à ,920. Domenic DiVicentiis (,875) et Scott Ratzlaff (,889) ne font pas le poids, mais ils appartiennent à des équipes de la LNH – pour ce que ça vaut.

Des quatre, Ratzlaff est le seul à avoir de l’expérience dans le giron de Hockey Canada. Il avait été étincelant à la Coupe Hlinka-Gretzky alors qu’il avait affiché une efficacité de ,976 en quatre matchs.

Rousseau semble tout de même avoir une longueur d’avance pour le poste de partant, lui qui a guidé les Mooseheads jusqu’à la finale du Trophée Gilles-Courteau, l’an dernier, en maintenant une efficacité de ,921.

L’expérience professionnelle à la rescousse

Fait plutôt rare, un seul joueur ayant participé à la conquête de l’or, en janvier dernier, sera au camp de sélection. Owen Beck, l’espoir des Canadiens de Montréal, sera de retour après avoir été rappelé en plein milieu du dernier tournoi pour pallier la blessure de Colton Dach.

Selon les données compilées soigneusement par le collègue Stéphane Leroux, de RDS, cette situation est survenue six fois dans l’histoire et le Canada a tout de même remporté l’or à cinq occasions.

Dans un groupe qui s’annonce peu expérimenté, la présence du défenseur Tristan Luneau et de l’attaquant Fraser Minten sera fort importante. Le premier a disputé six matchs avec les Ducks d’Anaheim et vient tout juste d’être prêté par l’équipe, tandis que Minten a amorcé la saison avec les Maple Leafs de Toronto.

Ce dernier avait été blanchi en quatre matchs avec les Leafs avant d’être renvoyé dans la Ligue de l’Ouest à la fin du mois d’octobre.

Un flanc droit fleurdelisé?

Luneau, Maveric Lamoureux et Noah Warren se retrouveront au camp après avoir été les têtes d’affiche de la cuvée 2022 de la Ligue de hockey junior majeur du Québec au repêchage de la LNH.

Les trois défenseurs droitiers seront en compétition pour l’un des trois postes disponibles sur le flanc droit de la brigade. Ils seront en lutte avec Ty Nelson et Oliver Bonk – si l’état-major veut à tout prix opter pour des droitiers à droite, et des gauchers à gauche.

C’est habituellement le cas chez Hockey Canada, et c’est ce qui nous permet de spéculer de la sorte.

« Je pense qu’on a tous notre place dans l’équipe et qu’on a de très bonnes chances d’y arriver », a lancé Lamoureux à propos des trois arrières québécois. « Depuis qu’on est jeunes, on est les trois meilleurs de notre âge. On est trois gars très compétitifs et on va tout donner au camp. Ce serait vraiment plaisant que ça arrive. »

Sans Connor Bedard, qui brillera à l’attaque?

Finie l’époque lors de laquelle la formation canadienne pouvait compter sur Connor Bedard pour faire la différence dans les moments tendus. Après deux participations éclatantes, celui qui avait amassé neuf buts et 14 aides en sept matchs l’an dernier a gradué chez les Blackhawks de Chicago.

On peut donc se demander qui prendra la relève désormais.

Carson Rehkopf est l’attaquant le plus productif du groupe avec ses 31 buts et 55 points en 31 matchs avec les Rangers de Kitchener (OHL) tandis que Jordan Dumais, des Mooseheads, maintient la meilleure moyenne de points par match (2,94) depuis le début de la saison.

Avec Jagger Firkus (53 points en 27 matchs) et Matthew Savoie (24 points en 11 matchs), ils devraient former le noyau offensif de l’édition de cette année.

Déjà le moment pour Macklin Celebrini?

À la mi-campagne, Celebrini trône au sommet de plusieurs listes en vue du prochain repêchage de la LNH, mais pourra-t-il convaincre les dirigeants de la formation unifoliée de lui faire une place à seulement 17 ans?

Il s’est assurément donné des arguments en marquant 10 buts et en ajoutant 15 mentions d’aide à ses 15 premiers matchs avec l’Université de Boston, dans la NCAA. Dans une équipe qui ne devrait pas compter sur de grandes vedettes offensives, l’occasion est belle pour lui de se tailler un poste.

On dit souvent que le Mondial junior est une compétition essentiellement réservée aux joueurs de 19 ans, question de maturité et d’expérience. Or, des talents d’exception sont tout de même parvenus à laisser leur marque dans la compétition, dont Bedard, l’an dernier.

Alexis Lafrenière, John Tavares, Connor McDavid et Sidney Crosby font notamment partie d’un groupe select d’une vingtaine de joueurs ayant pris part à la compétition avant d’être repêchés dans la LNH.