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OTTAWA – Quand on y pense, il y a quelque chose de très logique à voir Ethan Gauthier et Mathieu Cataford percer la formation d’Équipe Canada junior alors que Sylvain Favreau, qui les a dirigés tous les deux, sera derrière le banc comme entraîneur adjoint.

On n’insinue pas ici qu’ils aient gagné leur place uniquement en raison de leurs liens. Loin de là.

Mais ils y sont quand même un peu grâce à l’influence que le pilote des Voltigeurs de Drummondville a eue sur leur carrière respective. Et ça tombait sous le sens que ce soit lui, entre autres, qui cogne à la porte de leur chambre d’hôtel pour leur annoncer que leur rêve d’enfance devenait réalité, vendredi.

« Juste la petite accolade que j’ai donnée à Sylvain, c’était spécial, a raconté Gauthier, qui joue sous ses ordres à Drummondville. J’ai eu la chance d’évoluer avec lui durant la dernière année et demie. Il m’a beaucoup aidé sur les détails de ma game. C’est un coach qui m’a fait confiance dans les gros moments. »

Quand il parle de gros moments, Gauthier fait sans doute référence à leur conquête du Trophée Gilles-Courteau avec les Voltigeurs, l’an dernier. L’espoir du Lightning de Tampa Bay avait été fumant pendant ce parcours, menant les siens pour les points, et avait répondu présent quand ça comptait.

Il n’y aura pas d’enjeu beaucoup plus grand qu’au Championnat mondial junior. Le tournoi aura lieu en sol canadien, à Ottawa, et le Canada voudra faire oublier la cinquième place de la dernière édition. Compter sur un joueur qui sait faire la différence ne sera pas un luxe.

« Ethan est un gars qui se lève dans les grands moments, a vanté Favreau, plus tôt cette semaine. On l’a vu en séries l’an dernier, et même quand il évoluait à Sherbrooke à ses premières années dans la Ligue. Je sais qu’il est capable de jouer un gros rôle aux deux extrémités de la patinoire. »

Le lien qui unit Favreau et Cataford remonte à un peu plus loin.

L’attaquant avait fait ses premiers pas dans la LHJMQ sous la tutelle du natif d’Orléans, avec les Mooseheads d’Halifax. Ils ont fait équipe pendant deux saisons, atteignant même la finale du Trophée Gilles-Courteau avant que Favreau ne quitte pour Drummondville.

C’est d’ailleurs au terme de cette année-là, qui s’est conclue avec une défaite crève-cœur en finale, que Cataford avait été sélectionné au troisième tour par les Golden Knights de Vegas.

« Il sait ce qu’il fait, a commenté Cataford, qui enfile désormais le chandail de l’Océanic de Rimouski. Il met beaucoup l’accent sur le développement de ses joueurs. Parfois, à 16 ans, je me demandais pourquoi je jouais sur un quatrième trio. Il m’expliquait que ça faisait partie du processus.

« Maintenant, je comprends mieux pourquoi il prenait ces décisions-là. Ça m’a beaucoup aidé. »

Le temps de la récolte

Ce n’est pas un hasard si, quelques minutes plus tôt, le directeur général de la formation canadienne, Peter Anholt, vantait les mérites de Cataford en parlant justement de sa polyvalence. L’état-major de Hockey Canada l’a sélectionné même s’il a été limité à un petit match au camp de sélection en raison d’une blessure.

Ça en dit long sur la carte de visite qu’il avait laissée auparavant.

« Mathieu peut jouer à toutes les positions, de haut en bas de la formation, a souligné Anholt. Sa flexibilité et sa polyvalence sont très importantes pour nous. »

S’il avait lu ses propos alors qu’il se questionnait sur son rôle et son utilisation à sa première saison, Cataford aurait vite compris que Favreau avait une vision à long terme pour lui. Sa polyvalence est un atout maintenant, et elle le sera aussi quand il fera le saut au prochain niveau.

« Mathieu a toujours été tellement mature, a observé Favreau. On lui en donnait à profusion parce qu’il était capable d’exécuter. Il peut gagner des mises au jeu, il peut marquer, mais il peut aussi bloquer des tirs et être fiable sans la rondelle. C’est beau de voir sa progression. »

C’est maintenant le moment pour les deux poulains de Favreau de récolter les fruits de leur travail, et de constater le résultat des nombreux conseils prodigués au fil des années.

« C’est un moment spécial comme entraîneur de voir deux gars que j’ai coachés, ici, en même temps. »

Ils ont maintenant l’occasion, tous les trois, d’écrire un nouveau chapitre de leur association.

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