LHJMQ : Élizabeth Mantha brise une autre barrière
L'arbitre de 31 ans intégrera le groupe d'officiels du circuit junior québécois en deuxième moitié de saison
Après être devenue l'une des dix premières femmes à arbitrer un match de la Ligue américaine de hockey (LAH), en octobre dernier, voilà qu'elle deviendra la première femme à officier des rencontres de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ).
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Le circuit a annoncé, mardi, que la Longueuilloise de 31 ans intégrera son groupe d'officiels pour la deuxième moitié de la saison, qui devrait reprendre quelque part vers la fin du mois de janvier.
« Ç'a été une grosse année », a-t-elle déclaré en entrevue avec LNH.com. « Je ne m'attendais pas à monter si vite et à me retrouver dans la Ligue américaine, et maintenant dans la LHJMQ. En même temps, je me dis qu'il était temps qu'on voie des femmes! C'est souvent le commentaire qu'on reçoit aussi.
« Il était temps que d'autres ligues emboîtent le pas. Ce n'est que du positif. »
Maintenant qu'elle a goûté au hockey professionnel - elle arbitrera son quatrième match dans la LAH cette fin de semaine - certains pourraient voir sa nomination au niveau junior comme un pas de recul dans son ascension vers la LNH. Et pourtant, c'est tout le contraire.
Plus de matchs de haut niveau sur une base régulière signifient plus d'expérience, et aussi, plus de visibilité.
« C'est une autre étape pour moi », a expliqué la sœur de l'attaquant des Capitals de Washington Anthony Mantha. « C'est un avancement. Je suis toujours à la recherche de matchs professionnels ou de haut calibre pour continuer de m'améliorer. C'est un pas en avant en ce sens. Je veux toujours en avoir plus et constamment avoir du meilleur hockey. »
Toujours dans une optique de diversité et de développement des talents d'ici, les succès de Mantha sur les patinoires de la province et chez les professionnels ont inspiré la LHJMQ à lui faire une place au sein de sa brigade d'officiels dès cette saison.
Le directeur de l'arbitrage Richard Trottier lui a lâché un coup de fil au mois de décembre, et ils ont tenu des rencontres pour finalement en arriver à l'annonce de mardi.
« C'est un beau tremplin pour elle », a avancé le directeur des communications de la LHJMQ, Maxime Blouin. « Elle aura l'occasion de façonner son expérience d'arbitrage régulièrement dans notre ligue en comparaison avec la LAH ou il y avait moins d'opportunités. Elle va prendre plus d'expérience et de galon.
« On le voit dans d'autres sports. On a fait de la place aux femmes dans les niveaux mineurs et elles ont ensuite été vues chez les professionnels dans la NBA et dans la NFL. Elles sont capables d'avoir le même jugement que les hommes et d'officier les matchs aussi bien qu'eux. C'est une belle façon de démontrer qu'elles ont leur place. »
Suivez la leader
Mantha prend très au sérieux son rôle de précurseure. Elle est souvent la « première » à faire éclater les plafonds de verre dans le domaine de l'arbitrage au hockey et elle est désormais bien consciente qu'elle trace le chemin pour plusieurs autres qui suivront.
Elle écrira d'ailleurs une autre page d'histoire de la LAH, dans quelques jours, quand elle fera partie d'un premier quatuor égalitaire avec sa collègue juge de ligne Kirsten Welsh.
« C'est le fun pour moi, évidemment, mais je veux vraiment défoncer les barrières pour les prochaines qui s'en viennent, a-t-elle plaidé. Plus il y a de ligues qui emboîtent le pas, mieux ça va être pour les officielles dans le futur. […] Ça m'a pris un peu de temps à réaliser l'impact que je pouvais avoir au début.
« Mais quand j'ai vu que des petites filles d'un peu partout au Canada et aux États-Unis m'écrivaient pour me féliciter après mon premier match dans la LAH, je me suis dit ''wow''. C'est pour ça qu'on le fait. »
La voie qu'elle continue de tracer pourrait bien la mener jusqu'aux Jeux olympiques de Pékin, le mois prochain. Elle poursuivra ensuite son développement, et on a la vague impression qu'elle continuera de gravir les échelons jusqu'à ce qu'on lui fasse une place au plus haut niveau.
« Jamais je n'aurais pensé me rendre où j'en suis, a-t-elle conclu. Personne n'avait jamais atteint ces niveaux. Par le passé, les expériences de ''combine'' avec la LNH nous permettaient de rêver, mais on s'est souvent demandé si ça s'adressait vraiment à nous.
« J'espère qu'avec les femmes qui arrivent chez les professionnels, la porte s'ouvrira éventuellement pour des postes dans cette ligue. »