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NASHVILLE- Le sentiment de déception qui habitait Ethan Gauthier au terme de la première ronde s'est évaporé en l'espace d'un instant, jeudi, quand il a été sélectionné par le Lightning de Tampa Bay au 37e échelon.

La liste de raisons qui justifiaient son bonheur était plutôt exhaustive.

« J'ai eu une petite déception hier parce que je pensais que j'avais des chances de sortir en première ronde, mais c'est vite oublié, a-t-il lancé en souriant. Je regardais l'ordre de sélection en début de deuxième ronde et j'espérais que ce serait Tampa. Ils savent bâtir des équipes gagnantes et leur style convient au mien.

« Je sais que c'est une organisation qui donne des opportunités aux Québécois. On entend parfois que des équipes nous négligent, mais ce n'est pas leur cas avec (le directeur général) Julien BriseBois et (l'adjoint au directeur général) Mathieu Darche. Ils ne me feront pas de cadeau, ce sera à moi de faire ma place. »

Il aurait été difficile d'imaginer un tel scénario avant le début de l'encan.

Plusieurs croyaient que Gauthier serait réclamé dans la dernière portion de la première ronde, et le Lightning n'avait pas de droit de parole avant le 37e rang. L'état-major de la formation floridienne n'avait même pas rencontré le jeune homme à la séance d'évaluation des joueurs en se disant qu'il ne serait plus disponible.

Leurs doutes étaient légitimes puisque le natif de Drummondville a quand même amassé 30 buts et 39 aides en 66 matchs avec le Phoenix de Sherbrooke, et a retenu l'attention tout au long de la saison grâce à son style de jeu physique et hargneux.

« On s'attendait à ce qu'il se fasse repêcher en première ronde et on ne sentait pas le besoin de le rencontrer parce que l'on connaît bien son père Denis et sa famille », a révélé BriseBois en entrevue avec LNH.com. « On avait beaucoup d'informations sur lui, on le suit depuis longtemps et on sait qu'il peut nous aider à gagner. »

Celui qui s'alignera maintenant avec les Voltigeurs de Drummondville avait toutefois discuté avec BriseBois et Darche dans les coursives du Bridgestone Arena après la première ronde, alors qu'il tentait de se remettre de la montagne russe d'émotions qu'il venait de vivre.

« Je lui ai simplement dit que je comprenais que son ego en prenait un coup, mais que ce qui comptait vraiment était d'aller dans la bonne organisation pour lui, a raconté BriseBois. Je lui ai dit qu'il allait peut-être réaliser que de ne pas avoir été sélectionné en première ronde était la meilleure chose pour lui. »

La prophétie du grand manitou du Lightning semble s'être réalisée. À défaut d'être monté sur le podium mercredi, Gauthier pourra au moins se dire que son nom était au sommet du tableau de chasse du Lightning. À partir de maintenant, tout ça n'a plus d'importance. Il peut regarder vers l'avant.

« Je sais que je suis aussi bon ou meilleur que les joueurs qui sont sortis hier, et je suis convaincu que Tampa va le reconnaître quand je vais me présenter au camp, a-t-il promis. Il n'y a pas meilleure organisation. »

Morin à Calgary

Étienne Morin en est un autre qui avait espoir d'entendre son nom mercredi, mais qui a dû patienter jusqu'au 48e échelon avant d'être réclamé par les Flames de Calgary.

« J'étais un peu déçu, mais je m'en attendais un peu, a-t-il avoué. Je ne peux pas demander mieux, je suis le premier défenseur réclamé par Calgary. J'avais eu une très bonne rencontre avec eux. »

Le défenseur des Wildcats de Moncton ira rejoindre son ami Jérémie Poirier, lui aussi natif de Valleyfield, et l'attaquant Jakob Pelletier, qu'il ne connaît pas personnellement, mais qui lui avait tout de même envoyé un message texte pour le féliciter pour sa saison et pour lui souhaiter bonne chance au repêchage.

Sa sélection est venue couronner une excellente saison au chapitre offensif au cours de laquelle il a récolté 72 points, dont 21 buts, en 67 matchs.

« C'est comme si j'avais eu un blackout, a-t-il rigolé. C'est une belle récompense pour toutes les années de travail, les entraînements à six heures du matin et les longues heures de route. […] Mes parents étaient plus stressés que moi, c'était drôle de les voir. Je suis sûr qu'ils sont vraiment contents et que le stress n'est plus là! »