GALLAGHER BADGE DUHAMEL

BROSSARD – Après trois saisons marquées par les blessures et une diminution de son apport offensif, Brendan Gallagher est, sans artifice, l’un des principaux moteurs de l’attaque des Canadiens de Montréal depuis le début de la saison.

Au chapitre statistique, ses deux buts inscrits face aux Bruins de Boston la semaine dernière ne rendent pas, à eux seuls, justice au travail du vétéran de 32 ans. Ses 17 chances de marquer selon le site Natural Stat Trick, un sommet d’équipe, parlent davantage d’elles-mêmes. Mais c’est surtout le virage derrière ces chiffres qui impressionne l’entraîneur Martin St-Louis.

« Depuis que je dirige Gally, j’ai vu une grosse évolution à partir de l’an passé dans sa manière de jouer la game, a-t-il d’abord imagé. Je le vois toucher la rondelle à des places où il ne la touchait pas auparavant. Il était toujours autour du but. Et quand il était ailleurs, le jeu ne continuait pas tout le temps. Maintenant, il est aussi à l’aise ailleurs. »

« Gally joue la game et quand tu joues la game, tu touches à la rondelle. Quand tu touches à la rondelle, ta confiance augmente. Et quand ta confiance augmente, tu produis plus », a enchaîné l’instructeur.

À 32 ans, l’usure du temps semblait déjà avoir incommodé Gallagher, longtemps reconnu pour sa combativité et sa capacité d’être constamment à fond de train en poursuite de la rondelle. Le natif d’Edmonton a vite constaté qu’il allait devoir changer son approche pour rester utile à une équipe de la LNH, en l’occurrence au CH.

« Je ne prends pas la décision de jouer différemment, je n’ai simplement plus le choix, a-t-il indiqué. Le jeu et la ligue changent. Ce n’est plus la même chose qu’il y a 10 ans, lors de mes premières saisons. Tu adaptes ton jeu de manière à connaître du succès. Tu cherches un moyen d’aider l’équipe. Ça, ça ne change pas. »

Gallagher vit ce semblant de rédemption aux côtés de Josh Anderson et de Jake Evans, eux-mêmes deux vétérans forcés de se réinventer pour conserver leur utilité au sein de l’équipe, surtout depuis que les jeunes Emil Heineman et Oliver Kapanen cognent à la porte.

« Jake est intelligent. Il comprend le jeu et il est toujours en bonne position », a vanté Gallagher au sujet de son coéquipier.

« Josh est quant à lui puissant, fort, a-t-il ajouté. Il fait reculer les défenseurs, les rabroue dans un coin dans l’espoir de récupérer la rondelle.

« On se fie aux forces de chacun sans essayer de forcer le jeu et c’est bénéfique pour nous. On réussit à avoir un impact sur le jeu et ça doit continuer. »

Car Gallagher est lucide : sa tenue actuelle n’est pas garante de sa place dans la formation pour l’entièreté de la saison. Ils sont plusieurs à lorgner une place sur les deux trios de soutien de l’équipe. Les Québécois Alex Barré-Boulet et Joshua Roy ont un rappel du Rocket de Laval en tête. Patrik Laine devrait revenir au jeu d’ici le mois de janvier et Rafaël Harvey-Pinard, d’ici décembre. Et pour l’instant, Heineman et Kapanen ne font rien pour perdre leurs responsabilités actuelles.

« Si tu ne penses pas que tu peux te faire voler ta place, c’est là que tu arrêtes de pousser, de travailler, de te développer et d’évoluer, a énuméré St-Louis. Il n’y a pas un moment dans ma carrière où je n’ai pas eu peur de perdre ma place. »

« Je ne serais pas ici si je ne pouvais pas endurer et même apprécier une telle compétition, a abondé Gallagher. La LNH est remplie d’athlètes compétitifs. Si tu ne l’es pas, tu vas te faire tasser assez vite. »

Struble prêt à jouer, Dach absent

On ignore si le trio de Gallagher, Evans et Anderson restera intact, car l’attaquant Kirby Dach était absent de l’entraînement mercredi. Dach est en « journée de traitements », a indiqué le Tricolore sur ses réseaux sociaux. St-Louis n’a pas donné de précisions à ce sujet. Le statut du joueur de centre en vue du match de jeudi contre les Kings de Los Angeles au Centre Bell devrait se clarifier à la prochaine séance matinale.

Le défenseur Jayden Struble est d’ailleurs complètement remis d’une blessure au haut du corps, a confirmé St-Louis. Il pourrait jouer dès demain. Arber Xhekaj ou Justin Barron pourraient écoper du retour de leur coéquipier.

Montréal est le dernier arrêt d’un périple de cinq matchs des Kings dans le nord-est du continent. L’équipe a subi un revers de 8-7 à Ottawa lundi et s’apprête à affronter les Maple Leafs à Toronto mercredi soir.