Roy Lepage

LAS VEGAS - Yanick Jean a beau être en pleine préparation pour le repêchage de la LHJMQ, il suit avec grande attention les séries éliminatoires de la grande ligue.

L'entraîneur et directeur général des Saguenéens de Chicoutimi n'a pas raté beaucoup de matchs des Golden Knights de Vegas pendant leur parcours jusqu'en finale pour une simple et bonne raison : il aime savourer à distance les succès de son ancien protégé Nicolas Roy.

Le Québécois et sa bande se frotteront aux Panthers de la Floride pour l'obtention de la Coupe Stanley à compter de samedi au T-Mobile Arena de Las Vegas.

« Il y a des gens qui me disent que Nic joue toujours dans une bonne équipe, a lancé Jean, au bout du fil. L'affaire, c'est que tu ne peux pas avoir une bonne équipe si tu n'as pas de gars comme Nic. C'est une des caractéristiques communes des bonnes équipes. »

De l'autre côté du parc des Laurentides, le pilote d'expérience ne pouvait donc qu'acquiescer aux propos de l'entraîneur Bruce Cassidy après le sixième et décisif match de la série face aux Stars de Dallas - une victoire de 6-0 des Knights - quand il a dit que sa troupe ne pouvait pas gagner sans des joueurs comme Roy et William Carrier.

Les deux compatriotes et leur compagnon de trio Keegan Kolesar venaient de sonner la charge pour envoyer la formation du Nevada en finale pour la deuxième fois de son histoire. Ironiquement, Roy venait d'être « rétrogradé » sur la quatrième ligne après avoir passé cinq matchs sur la troisième unité.

Celui qui l'a dirigé pendant ses deux dernières saisons et demie avec les Sags a été le dernier surpris de voir l'attaquant de 26 ans répondre de cette manière.

« C'est à son image, a-t-il observé. Pour lui, ce n'est pas une question d'où il joue dans la formation. Peu importe où tu le places, il va être utile. Il a toujours trouvé une manière de bien faire les choses pour que le coach ait confiance en lui, et de faire les détails pour s'assurer d'avoir une importance pour son équipe. »

Ce dernier point ne fait plus aucun doute. Avec sa hargne, ses habiletés offensives et son intelligence au jeu, le natif d'Amos est utilisé à toutes les sauces par Cassidy. Il remplit non seulement des missions défensives de haute importance, il joue aussi sur la deuxième vague du jeu de puissance.

Roy n'est plus celui qui a récolté 90 et 80 points à ses dernières saisons sous la gouverne de Jean, mais il est tout de même en mesure de contribuer à l'attaque des Knights. Si sa récolte d'un but et neuf points en 17 matchs le prouve, il reste que ce n'est pas principalement ce qu'on attend de lui.

À sa place

Dans une équipe qui compte sur des vedettes de la trempe de Jack Eichel, Mark Stone et Jonathan Marchessault, Roy peut se concentrer sur ce qu'il fait de mieux. Sur ce qui lui a permis de s'établir dans la LNH après avoir glissé en quatrième ronde à son année de repêchage, en 2015.

« Nic était plus utile pour nous en récoltant 80 points dans une saison, en jouant en désavantage numérique et en prenant les mises au jeu en zone défensive qu'en étant un joueur de 120 points purement offensif, a illustré Jean. Il était capable de tout faire au niveau junior, et on voyait le joueur qu'il serait dans la LNH.

« Il avait connu un début d'année difficile à 17 ans, mais il avait été meilleur en deuxième moitié. Dès la saison suivante, il a rapidement prouvé qu'il aurait dû être un choix beaucoup plus élevé. »

Tout ça n'a plus aucune importance. Roy est à quatre petites victoires de réaliser le rêve de tout joueur de hockey, celui de soulever la Coupe Stanley. Si ça se produit, Jean n'a aucun doute que son ancien poulain gardera les deux pieds sur terre, comme il l'a toujours fait.

« Il a toujours été humble, et c'est pourquoi il a toujours été très respecté, a conclu l'entraîneur. Parfois, quand des joueurs commencent à être bons, ils se mettent à jouer avec des lacets jaunes et à faire l'échauffement avec le casque détaché pour se donner un statut.

« Il n'a jamais été comme ça, même s'il était le meilleur à l'époque. Ç'a un impact direct sur sa game et sur sa capacité à jouer n'importe quel rôle. »