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« J’ai comme projets d’apprendre la guitare et le russe. Je ne sais pas si je réussirai à concrétiser l’un des deux ou les deux, mais je veux y consacrer des efforts. J’ai quand même beaucoup de temps libre et je dois occuper mon cerveau dans les prochaines années. »

Pour la guitare, Hendrix Lapierre n’aura probablement pas un mentor au sein du vestiaire des Capitals de Washington, mais il pourrait se dénicher de bons professeurs pour améliorer ses connaissances dans la langue maternelle d’Alex Ovechkin. 

À l’entraînement jeudi matin à la veille d’un match contre les Flyers de Philadelphie au Capitol One Arena, Lapierre a patiné au centre d’un trio flanqué d’Ovechkin à sa gauche et d’Ivan Miroshnichenko à sa droite. Il avait aussi sa place sur la première vague au cours des exercices d’avantage numérique.

Lapierre a fait la découverte des nouveaux trios de Spencer Carbery à son arrivée au complexe d’entraînement des Capitals à Arlington, en banlieue de Washington. 

« C’est très spécial, a dit Lapierre en entrevue téléphonique à LNH.com. Quand j’ai regardé les trios pour l’entraînement sur le tableau, j’étais vraiment heureux. Le petit gars de 5 ou 10 ans en moi avait déjà rêvé de ce scénario. Je ne sais pas s’ils garderont les mêmes trios pour notre match contre les Flyers, mais si c’est le cas il s’agit d’une superbe occasion. Je me retrouverais avec une idole de jeunesse au sein de mon trio et un gros espoir en Ivan. Mais je ne me fais pas trop d’attentes. On ne sait jamais ce qui peut survenir. »

« Ovi ne m’a pas trop parlé, a-t-il poursuivi. Je jase avec lui de temps en temps, mais pour l’entraînement, c’était plus routinier. Je me concentre sur mon jeu et mes affaires. Peu importe avec qui je joue, je serai prêt. Il m’a glissé quelques mots de motivation, mais il ne m’a pas parlé du système ou de trucs précis. »

À son dernier match, un revers de 8-3 contre les Red Wings de Detroit, Lapierre a marqué son cinquième but de la saison, et un troisième en deux matchs, mais un premier sur une passe du capitaine.  

« Pour être honnête, je ne l’ai pas trop réalisé dans le feu de l’action, a-t-il souligné. J’étais juste heureux de marquer. J’ai compris un peu plus tard que la passe provenait d’Ovi, un des meilleurs joueurs de l’histoire. Je vais prendre une passe de n’importe qui pour obtenir un but, mais j’ai trouvé ça le fun. Je vis de beaux moments depuis deux matchs et je veux poursuivre sur ma lancée. »

Pour revenir au sujet de son désir d’apprendre une troisième langue avec le russe après le français et l’anglais, Lapierre a déjà des notions de base. 

« Mon Russe n’est pas super. Mais j’ai déjà essayé de l’apprendre. C’était il y a quelques années, en 2020 de mémoire. Le projet a pris le bord puisque je trouvais ça trop difficile. J’ai suivi des cours pendant près d’un an et demi sur Babel. Je le faisais pratiquement une fois par jour. J’ai appris de petits mots et des phrases, mais je ne peux pas entretenir une discussion.

« Quand je me suis fait repêcher par les Capitals (22e choix au total en 2020), je savais qu’il y avait plusieurs joueurs russes à Washington et j’avais un peu de temps à perdre. J’ai donc eu l’idée de suivre des cours. Après, il y a eu la quarantaine et j’avais encore plus de temps. »

Si Ovechkin maîtrise parfaitement la langue de Shakespeare, ce n’est pas le cas pour Miroshnichenko, un choix de premier tour (20e) des Capitals en 2022. 

« Ivan a amélioré son anglais quand on compare avec son arrivée au camp cet automne où il ne disait pratiquement pas un mot, a précisé Lapierre. Je trouve ça le fun pour lui, il se dégêne. Il peut plus s’épanouir. Et quand je veux le faire rire, je lui dis de petits mots en russe. » 

Un quatrième rappel

Âgé de 22 ans depuis le 9 février et à sa deuxième saison chez les professionnels, Lapierre a maintenant fait le trajet entre Hershey et Washington à quatre reprises cette saison. Il a joué 21 matchs avec les Bears (cinq buts, 12 passes) et 27 matchs avec les Capitals (cinq buts, cinq passes). 

« Chaque fois que tu te fais rappeler ou que tu redescends dans la Ligue américaine, tu apprends de nouvelles choses, a précisé l’ancien des Saguenéens de Chicoutimi. Je veux rester le plus longtemps possible, mais parfois c’est un concours de circonstances comme le retour au jeu d’un blessé qui te force à retourner en bas. Pour l’instant, c’est un petit échantillon avec deux rencontres, mais je me sens bien et en confiance. Je sens que j’ai ma place. Je veux le montrer à tout le monde. J’ai comme objectif de prouver que je peux avoir un impact positif au sein de l’équipe dans une course pour les séries. » 

Un rare repas maison

Mercredi soir, Lapierre a passé du temps avec Pierrick Dubé, un autre attaquant qui désire s’accrocher avec les Capitals, chez un autre coéquipier au sein de l’équipe. 

« Nous avons soupé chez Beck Malenstyn, a raconté Lapierre. Je jouais avec lui l’an dernier à Hershey. Il vient d’avoir un enfant, il a juste cinq semaines. J’étais heureux de manger un souper préparé maison. Je suis rendu à près de 85 jours cette année dans la LNH et j’ai fait une seule fois mon épicerie. Au lendemain de mon épicerie, j’ai appris que je retournais à Hershey. Je mange donc plus souvent au restaurant. Je ne cours plus de risques. »

Lapierre et Malenstyn, un ailier de 26 ans qui a joué 56 matchs cette saison avec les Capitals, ont gagné la Coupe Calder l’an dernier à Hershey. Pour le Québécois, c’était une expérience en or.

« C’était incroyable. Quand tu gagnes, c’est une forme de développement. J’ai vécu une année vraiment formatrice. Je regardais les plus vieux dans le vestiaire pour voir comment ils géraient les émotions en séries après une victoire ou une défaite. Ils avaient la qualité de tourner la page rapidement. J’ai compris bien des choses. Nous avons gagné le septième match de la finale de la Coupe Calder en prolongation à Coachella Valley. C’était tout un trip. C’était le plus beau moment de ma carrière. J’ai grandi comme joueur, surtout en apprenant des moments stressants. »

Au septième match, une victoire de 3-2 en prolongation, Lapierre avait marqué le deuxième but des Bears. De son propre aveu, il avait connu son meilleur match de la série lors de cette rencontre ultime contre les Firebirds, l’équipe-école du Kraken de Seattle.