Jacques Martin a encore la passion et l'enthousiasme d'une verte recrue
Le doyen des entraîneurs, qui vient de se joindre aux Rangers, reste jeune de coeur
« Je suis jeune d'esprit », balance le Franco-Ontarien âgé de 68 ans en entrevue à LNH.com. « Travailler avec les jeunes, ça me garde jeune. »
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Martin sera servi à souhait pour le nouveau chapitre de sa carrière qu'il amorcera avec les Rangers de New York, à la reprise des activités.
Les Rangers sont une des plus jeunes équipes de la Ligue. Ils sont fort talentueux en plus, avec les Artemi Panarin, Mika Zibanejad, Kaapo Kakko, Igor Shesterkin, Adam Fox et, le dernier de la lignée, Alexis Lafrenière, le tout premier choix au repêchage d'octobre.
Pour Martin, qui bourlingue dans la LNH depuis près de 35 ans, c'est comme un retour vers le futur. Il se revoit, tout jeune adjoint chez les Nordiques de Québec au début des années 1990, côtoyant les vedettes en devenir Joe Sakic, Mats Sundin, Owen Nolan et Peter Forsberg.
Il repense par la suite son arrivée à barre des Sénateurs d'Ottawa, en 1996, et au mentorat qu'il a fait avec les Daniel Alfredsson et Marian Hossa.
Il se transporte à la barre des Canadiens de Montréal, au tournant des années 2010, et il se remémore l'intégration dans la formation des Max Pacioretty et David Desharnais.
« Travailler avec les jeunes, c'est un des aspects les plus le fun du coaching », renchérit celui qui dirige encore son école de hockey à Rigaud, au Québec. « C'est une belle occasion d'avoir un impact sur leur développement, de forger leur caractère et leur personnalité. Les jeunes sont réceptifs et plus malléables que les vétérans. On peut leur inculquer de bonnes valeurs et habitudes de travail. Ils ont plein de choses à apprendre, pas uniquement sur le plan hockey, et on les aide à naviguer dans la Ligue nationale. »
Les générations de hockeyeurs se suivent et ne se ressemblent pas, mais s'il y a une constance, c'est dans la façon de les intégrer dans la LNH. Il faut leur donner le temps, respecter le rythme d'apprentissage de chacun.
En faisant appel à un patriarche du hockey, les Rangers pouvaient difficilement trouver de meilleur remplaçant pour Lindy Ruff, qui a accepté le poste d'entraîneur-chef des Devils du New Jersey. Ruff a secondé le jeune entraîneur des Rangers David Quinn au cours des deux premières saisons qu'il a passées à la barre.
« Je pense que les Rangers étaient à la recherche du même profil d'adjoint que Lindy, c'est-à-dire avec un solide bagage d'expérience et une expertise semblable », estime Martin, qui s'occupera des défenseurs et du jeu en infériorité numérique.
Ce sont les mêmes tâches dont il s'est acquitté comme adjoint chez les Penguins de Pittsburgh au cours des quatre dernières années. Martin, qui a savouré deux conquêtes de la Coupe Stanley avec l'équipe en 2016 et en 2017, s'est retrouvé libre comme l'air après l'élimination des Penguins en séries, mais aucunement prêt à prendre sa retraite.
« Il y a même une autre équipe qui m'avait approché et j'ai dû faire un choix, confie-t-il même. J'ai jugé que c'était un excellent fit avec les Rangers. J'aime leur progression. Ils sont très jeunes. Ils avaient dans la formation quelque chose comme huit jeunes âgés de 21 ans ou moins, la saison dernière. Il y a beaucoup de travail à faire. C'est un beau défi. J'ai très hâte de m'y attaquer. »
La capacité d'adaptation de Martin à l'évolution du sport et des athlètes d'une décennie à l'autre est assurément le secret de sa longévité.
« J'ai su faire les ajustements au fil des années, modifier mon approche et mon style, dit-il. J'ai également de la facilité à m'intégrer dans le groupe avec lequel je travaille. »
Les rigueurs d'une saison et le rythme effréné de la vie sur la route ne l'ont pas usé.
« Nous sommes choyés, tout de même, de voyager comme nous le faisons, sans trop d'attente dans les aéroports, et la vie dans les hôtels ne dérange pas, indique-t-il. J'ai une bonne routine. Je me lève tôt, les journées sont très occupées, mais je prévois toujours un moment pour m'entraîner. Je fais du vélo stationnaire ou de l'elliptique. J'aime également beaucoup utiliser les infrastructures de l'équipe, et prendre des bains chauds et des bains froids. Ça me donne un regain d'énergie », conclut-il.