QUÉBEC – Jakob Pelletier a dû surmonter bien des obstacles afin d’atteindre la LNH, mais au moins il était parvenu à éviter les longues absences en raison de blessure.
C’était vrai jusqu’au dernier camp d’entraînement des Flames de Calgary.
Au cours d’un match préparatoire contre le Kraken de Seattle, Pelletier a été frappé par-derrière par Marian Studenic, et son épaule a encaissé le choc avec la rampe. Résultat des courses : opération à une épaule et absence de quatre mois.
« Je suis arrivé au camp et j’étais prêt, j’étais en forme », a affirmé Pelletier lors de son passage au Centre Vidéotron de Québec où il prenait part au Pro-Am Sun Life le 14 août. « Mais j’ai eu une malchance, et il a fallu que j’attende jusqu’en février avant de rejouer.
« Mais je pense que dans une saison comme ça, on apprend quand même. On apprend que dans le sport, tout peut arriver, tout peut changer en une semaine, en une journée, en une fraction de seconde. J’ai pris un peu de recul, j’ai regardé la situation, et tous les sacrifices que j’allais devoir faire pendant ma réadaptation, et c’est ce que j’ai fait. »
Ces sacrifices ont porté leurs fruits, car après quelques matchs de remise en forme dans la Ligue américaine de hockey, Pelletier a finalement disputé un match avec les Flames le 6 février.
Il débordait alors d’enthousiasme et affirme qu’il se sentait au sommet de sa forme. Mais la malchance l’a frappé, quatre matchs plus tard.
« Je suis revenu au jeu et je me sentais bien, a raconté Pelletier. Malheureusement, je me suis blessé à nouveau, et j’ai été à l’écart du jeu pendant [deux] semaines. C’est à ce moment-là que les choses ont pris une pente descendante. »
C’est cette deuxième blessure subie le 12 février qui a fait le plus mal, affirme le natif de Québec. Pas tant sur le plan physique – il est revenu au jeu 12 jours plus tard – mais bien sur le plan mental.
« Le monde pense souvent qu’il faut que tu sois en bonne condition physique pour jouer en hockey, mais si mentalement tu n’es pas en confiance, que tu n’es pas là, je ne pense pas que tu es prêt à jouer ou à performer à 100 pour cent », a-t-il expliqué.
Pelletier a qualifié de « leçon de vie » ce qu’il a eu à traverser tout au long de la saison. Il n’en menait pas large à son retour au jeu, et il a été retourné à la LAH après un passage de 13 matchs avec les Flames pendant lesquels il n’a pu faire mieux qu’un but et deux passes.
S’il est parvenu à remonter la pente, c’est en grande partie grâce à sa famille, mais aussi grâce au soutien de personnes qui vivaient la même chose que lui.
« Il y a deux de mes coéquipiers qui ont été blessés en même temps que moi, dont Jérémie Poirier, qui est Québécois, a confié Pelletier. De son côté, il s’est coupé un tendon, et il a raté cinq ou six mois. Comme nous étions deux Québécois ensemble, on a créé des liens, et on se poussait chaque jour pour revenir plus fort. »
Même joueur, équipe différente
Après un été complet d’entraînement, Pelletier assure qu’il se sent d’attaque en vue du prochain camp à Calgary.
« En fin de saison, ça a quand même été tough, le mental et le moral n’étaient plus là. Mais là, je suis revenu à 100 pour cent, je suis en confiance, a affirmé Pelletier. Je suis le même joueur qu’il y a un an ou deux. J’ai hâte à septembre pour prouver que je peux jouer avec les Flames pendant 82 matchs. »
Si Pelletier affirme qu’il est le même joueur que l’an dernier, on ne peut pas dire que la formation des Flames est la même qu’il y a un an.
Après avoir raté les séries éliminatoires pour une deuxième saison de suite en vertu d’un dossier de 38-29-5, les Flames ont entrepris une réinitialisation – ou une « semi-reconstruction » selon Pelletier – et plusieurs éléments importants de l’organisation se retrouvent sous d’autres cieux.
Le gardien Jacob Markstrom, qui était le gardien partant de Calgary au cours des quatre dernières saisons, a été échangé aux Devils du New Jersey. L’attaquant Andrew Mangiapane, le sixième meilleur pointeur de l’équipe la saison dernière qui a également connu une saison de 35 buts en 2021-22, a été cédé aux Capitals de Washington. L’équipe a préféré échanger des vétérans comme les attaquants Elias Lindholm et Tyler Toffoli ainsi que les défenseurs Chris Tanev et Noah Hanifin, qui allaient tous devenir joueurs autonomes sans compensation le 1er juillet dernier, avant la dernière date limite des transactions plutôt que de tenter de prolonger leur association avec les Flames.
Malgré tous ces changements, Pelletier entrevoit la prochaine saison avec optimisme.
« Je pense que ça va être bon pour les Flames, ça va être un vent de fraîcheur, a-t-il lancé. Il y a beaucoup de jeunes qui arrivent, comme Connor Zary et Dustin Wolf qui ont déjà bien fait. Il y a encore de très bons joueurs comme Jonathan Huberdeau, Nazem Kadri et MacKenzie Weegar. C’est une belle combinaison de gars qui jouent dans la LNH depuis cinq, six, sept ou huit ans et qui performent encore très bien, et de jeunes qui sont affamés et qui veulent apprendre. »
