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OTTAWA -Jakob Pelletier a toujours été un joueur énergique, un individu rassembleur à la langue bien pendue, adoré de ses coéquipiers. C'est au cœur même de son identité, un peu ce qui lui permet de s'exprimer librement quand il saute sur la patinoire.

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On imagine bien qu'il n'est pas entré dans le vestiaire des Flames de Calgary avec la même fougue qu'aux niveaux inférieurs, mais il commence à prendre sa place après ses sept premiers matchs dans la grande ligue.
« C'est sûr que je suis plus calme un peu, a-t-il lancé avec le sourire dans le vestiaire des visiteurs au Centre Canadian Tire, lundi. J'étais plutôt silencieux pour les premiers matchs, mais après c'est revenu. Pour bien jouer, il faut que je me sente à l'aise, il faut que je parle.
« À partir de mon quatrième match, c'est là que je me suis senti vraiment plus confortable. »
Le naturel est donc revenu au galop. Comme par hasard - ou pas - les bonnes prestations ont suivi.
Pelletier a lentement gagné la confiance de son entraîneur Darryl Sutter. Le pilote l'a récompensé en le jumelant à Nazem Kadri et à Jonathan Huberdeau tout en augmentant substantiellement son temps de jeu, si l'on compare aux sept minutes qu'il a passées sur la glace à ses deux premiers matchs.
La fierté de Neufchâtel en a profité pour inscrire son premier but dans la LNH, contre les Sabres de Buffalo samedi, sur des aides de ses deux compagnons de trio. Un moment « un peu surréel » qu'il a pu partager avec ses parents et l'un de ses frères, qui assistaient à la rencontre.
« J'étais vraiment content pour lui, a commenté Huberdeau. […] On le voit tous, il commence à être plus vocal, et on sait que c'est quelque chose qu'il fait normalement. C'est sûr que c'est différent ici, mais il le fait. Il veut être un leader et encourager les gars. C'est de ça qu'on a besoin dans cette équipe. »

CGY@BUF: Kadri met la table pour le 1er de Pelletier

Engagés dans la course aux séries dans l'Ouest, les Flames ont aussi besoin de buts. Ça tombe bien parce que le Québécois de 21 ans a prouvé qu'il était en mesure de produire partout où il est passé. Il n'a encore que très peu d'expérience dans la LNH, mais il peut assurément ajouter son grain de sel.
Avant son rappel, le 7 janvier, le choix de première ronde en 2019 avait amassé 34 points, dont 15 buts, en 31 matchs avec le club-école des Flames.
« C'est un gars qui est rapide et qui travaille fort, a analysé Huberdeau. Il est en mesure de nous créer du temps avec sa vitesse. On sait qu'il a un flair offensif et qu'il peut la mettre dedans. J'aime qu'il garde la rondelle aussi. C'est pour ça qu'il a été repêché et c'est ce qui fait de lui un bon joueur. »
Il faut croire que Sutter en est arrivé au même constat. Quelques semaines à peine après avoir prétendu qu'il ne se souvenait pas du numéro de son poulain, voilà qu'il lui offre une vraie chance de se faire valoir avec un gagnant de la Coupe Stanley et un marqueur de 115 points, l'an dernier.
« C'est immense pour moi de jouer avec ces deux gars-là, a souligné Pelletier. Huberdeau m'avait texté cet été pour établir le lien. Il est tout simplement à un niveau supérieur. De pouvoir jouer avec lui et Naz, deux super vedettes, c'est une très belle expérience pour moi jusqu'à maintenant. »
Revirement de situation
Ce dénouement heureux aurait sans doute été assez difficile à prédire en début de saison. Après un camp d'entraînement plutôt difficile avec les Flames, Pelletier a été blanchi lors de six de ses huit premiers matchs dans la Ligue américaine. Il savait que ça ne mènerait à rien de bon.
« Je me suis mis trop de pression au camp, et ç'a fait en sorte que je n'ai pas joué du bon hockey, a-t-il reconnu. Mes dix premiers matchs, on aurait dit que je n'étais plus là, j'étais comme perdu. Après un mois, je me suis dit qu'il fallait que je relaxe et que je recommence à jouer. »
Depuis ce temps, il n'a plus regardé derrière. L'état-major des Flames l'a gardé à l'œil en usant de patience avant de finalement juger qu'il était temps de lui offrir cette première audition, dont il semble profiter pour tomber dans les bonnes grâces de son entraîneur.
« On met trop de pression et on parle beaucoup trop des jeunes qui sont rappelés, a opiné Sutter. Il faut être patient avec des joueurs comme Jakob et leur permettre de prendre leur place lentement. S'ils sont prêts, alors on continue. S'ils ne le sont pas, il faut leur donner plus de temps.
« Jakob a de plus en plus de temps de jeu, il joue avec deux bons compagnons de trio. On essaie de le mettre dans une bonne situation pour qu'il produise, et c'est maintenant à lui de le faire. C'est plaisant de le côtoyer, je l'aime beaucoup comme joueur. »