Campbell Thibault

Choix de première ronde des Nordiques de Québec au Repêchage 1993 de la LNH, Jocelyn Thibault a disputé 586 matchs au cours de sa carrière de 15 saisons dans la LNH. Il a porté l'uniforme des Nordiques, de l'Avalanche du Colorado, des Canadiens de Montréal, des Blackhawks de Chicago, des Penguins de Pittsburgh et des Sabres de Buffalo, signant 238 victoires. Il a été entraîneur des gardiens de l'Avalanche pendant deux saisons et il est désormais propriétaire du Phoenix de Sherbrooke dans la LHJMQ. Il a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com pour traiter des dossiers chauds devant les 31 filets de la Ligue.

Il n'y a pas si longtemps, les critiques qui émanaient de Toronto ressemblaient drôlement à celles que l'on entendait à Montréal. Les Maple Leafs étaient en proie à un décevant début de saison, et on commençait à penser que l'entraîneur-chef Sheldon Keefe allait payer pour les insuccès des siens.
Avec une fois de plus de grandes ambitions pour son noyau rempli de talent, la formation torontoise affichait un rendement de 2-4-1 et occupait le 22e rang du classement général après ses sept premières rencontres de la saison. Ça sentait effectivement la soupe chaude.
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Mais la tendance s'est rapidement inversée.
Auston Matthews, qui se remettait d'une opération au poignet pendant le camp d'entraînement, est graduellement revenu au jeu après avoir raté les trois premiers matchs des siens, et la machine unifoliée s'est mise en marche.
Le no 34 a inscrit son premier but de la saison le 25 octobre, contre les Hurricanes de la Caroline, et le vent a changé de côté dès le match suivant. Depuis le 27 octobre, les troupiers de Keefe montrent une fiche de 15-2-0 et ont grimpé les échelons jusqu'au deuxième rang de la LNH.
Difficile de ne pas faire un lien entre le retour en santé de l'attaquant vedette et les succès de l'équipe. Il ne faut pas non plus négliger l'impact du réveil offensif de son complice Mitch Marner. Ce dernier avait été limité à une aide à ses huit premiers matchs, et il est parti sur une séquence de six rencontres avec au moins un point à partir de ce fameux affrontement face aux Blackhawks de Chicago, le 27 octobre.
On a souvent tendance à compliquer les analyses, mais le hockey est assez simple au fond. Quand tes meilleurs joueurs sont les meilleurs, l'équipe connaît généralement du succès. Ce n'est pas sorcier!

TBL@TOR: Campbell résiste à Point et Joseph

À travers ce revirement de situation, il faut aussi souligner le brio du gardien Jack Campbell. Il faisait du bon travail malgré les difficultés des siens en début de saison - il affichait une moyenne de buts alloués de 2,39 et une efficacité de ,915 à ses six premiers matchs. Mais à l'instar de l'équipe, le portier de 29 ans est passé au niveau supérieur quand toutes les pièces du casse-tête sont tombées en place.
Au cours de la fructueuse séquence des siens, il a fait passer sa m.b.a. à 1,46 et il a maintenu une impressionnante efficacité de ,953 avec trois blanchissages. Résultat des courses : les Maple Leafs possèdent la neuvième meilleure attaque de la LNH, mais surtout, la troisième meilleure défensive.
Ont-ils finalement trouvé la recette du succès après des années à souffrir défensivement? C'est difficile à dire avec certitude parce que les Leafs n'ont clairement pas été bâtis par l'arrière. Ils ont assurément un système pour défendre, mais leur mentalité n'est pas de gagner des matchs à bas pointage. Ils sont bâtis pour jouer en possession de rondelle, et c'est probablement la meilleure défensive.
Quand une équipe a toujours la rondelle, c'est difficile de se faire marquer, n'est-ce pas? Ce n'est rien de sorcier, encore une fois.
Reste que le travail de Campbell doit être reconnu à sa juste valeur. Des équipes offensives comme les Maple Leafs - même si elles accordent moins de chances - vont souvent en accorder des plus dangereuses alors que le gardien n'aura pas droit à plusieurs lancers de routine pour entrer tranquillement dans son match et prendre confiance. Il doit faire de gros arrêts dans les moments importants et il y arrive à merveille.
La belle histoire se poursuit donc pour le gardien américain. La transaction qui l'a fait passer des Kings de Los Angeles aux Maple Leafs aura changé le cours de sa carrière, et il a saisi l'occasion de faire sa place comme no 1 dans la LNH. Avec les statistiques qu'il affiche cette saison (,943 - 1,72), il ne devrait plus y a voir de doutes quant à son statut.
Il faudra toutefois que les renforts arrivent bientôt pour lui donner un peu de répit. Il a disputé 19 des 24 matchs des siens jusqu'à maintenant, alors que son adjoint Petr Mrazek a passé la majeure partie de la saison sur la liste des blessés. Keefe doit profiter du fait qu'il est en feu présentement pour mettre des points en banque et s'approcher plus rapidement d'une place en séries, mais ça ne pourra pas durer éternellement.
Jarry s'impose aussi
Parlant de gardien occupé, on doit souligner les excellents moments que connaît Tristan Jarry depuis les deux dernières semaines chez les Penguins de Pittsburgh.
Le cerbère de 26 ans, qui totalise déjà 19 matchs, montre une fiche de 5-1-1, une moyenne de buts alloués de 0,99, une efficacité de ,964 et trois blanchissages à ses sept derniers départs. Je suis heureux pour lui parce qu'il avait connu des séries éliminatoires difficiles, l'an dernier.
Il avait promis qu'il arriverait prêt et qu'il apporterait des modifications à son approche et à sa préparation pour rebondir de belle façon. Avec toutes les blessures qu'il y a eu chez les Penguins en ce premier quart de saison, il est assurément l'une des raisons qui expliquent que l'équipe se maintienne dans le portrait des séries.
Je dois vous avouer que je suis assez surpris de voir des gardiens maintenir de tels taux d'efficacité sur d'aussi longues périodes, et aussi d'en voir autant au-dessus de la barre psychologique des ,930 à ce point-ci de la saison. Avec toutes les mesures entreprises par la LNH dans les dernières années pour augmenter le nombre de buts marqués et le talent fou des meilleurs attaquants de la Ligue, il faut leur lever notre chapeau.