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MONTRÉAL – John Tortorella ne passe jamais par quatre chemins, et on se doutait que ça ne changerait pas, jeudi, surtout avec la position précaire dans laquelle se retrouvent les Flyers de Philadelphie au classement.

« Je ne parle jamais de séries avec vous, je n’aime pas en parler », a lancé le coloré entraîneur, à quelques heures d’un duel important contre les Canadiens de Montréal, au Centre Bell (19 h HE; RDS, TSN2, NBCSP). « Mais j’en parle présentement parce que c’est ce que nous visons. »

Ayant les yeux rivés sur une présence en éliminatoires, Tortorella n’hésite donc pas à prendre des décisions difficiles, même si elles sont susceptibles de faire jaser. 

Reste que les résultats ne sont pas au rendez-vous pour Philadelphie dernièrement. Avec trois défaites à leurs quatre derniers matchs (1-1-2), les Flyers n’ont plus qu’un point d’avance sur les Capitals de Washington au troisième rang dans la section Métropolitaine, et la tâche pourrait se compliquer dans la dernière ligne droite. 

« Je fais jouer les 20 qui le méritent. Il n’y a rien à suranalyser. Il faut simplement trouver une façon d’obtenir des points, a tranché Tortorella. Si le personnel d’entraîneurs considère que tu fais partie des 20 [joueurs partants] pour un soir en particulier, eh bien tu joues. »

Sa décision de laisser de côté le capitaine Sean Couturier pour deux matchs, il y a un peu plus d’une semaine, est évidemment un sujet qui est revenu sur la table, jeudi.

« On a plusieurs discussions et nous ne sommes pas toujours d’accord sur toutes les décisions », a commenté le directeur général Daniel Brière lorsque questionné au sujet de Couturier. « À la fin de la journée, c’est lui l’entraîneur. Moi, je lui fournis les joueurs, et lui, il décide qui est en uniforme et combien de temps (de glace) il accorde aux joueurs. Je ne me mêle pas de ça. 

« Dans le cas de Sean, ce n’est jamais quelque chose de facile à voir, mais je lui donne beaucoup de crédit pour la façon dont il s’est comporté à travers tout ça. Le fait de ne pas vouloir déranger l’équipe, de vouloir aider, c’est tout à son honneur. »

Brière souhaite évidemment voir son équipe participer à la danse du printemps, mais il voit surtout le portrait d’ensemble de sa jeune formation d’un très bon œil. 

« Il y a plusieurs raisons qui expliquent la position dans laquelle on se retrouve aujourd’hui, alors que l'on fait partie des huit premiers dans l’Association de l’Est. C’est encore mieux que ce qu’on imaginait, a-t-il admis. On parle des joueurs, mais il ne faut pas oublier le travail de nos entraîneurs. C’est une des grandes raisons qui expliquent pourquoi on est ici aujourd’hui. »

Malgré quelques différends occasionnels, Brière reste convaincu que Tortorella est la personne idéale pour diriger les Flyers. 

« Quand on l’a engagé, je voyais les rumeurs disant que Tortorella n’était pas bon avec les jeunes. C’est tout le contraire, a louangé Brière. Je pense que c’est excellent pour un jeune joueur qui a peu d’expérience de travailler avec un coach comme John, parce qu’il lui montre la façon d’être un professionnel. Il lui demande d’être à 100 pour cent soir après soir. Tu ne peux pas prendre de soirée de congé avec lui. 

« Il est capable de leur faire savoir que s'il peut être dur avec eux, leur futur et leur développement sont tout de même très importants pour lui. Je ne sais pas exactement comment il fait, mais c’est ce qui m’impressionne. Les gars savent qu’il est dur, mais ils respectent le fait qu’il veut le meilleur pour eux. »

Encore des fleurs entre Tortorella et St-Louis

De passage à Montréal, Tortorella n’a pas raté l’occasion de s’entretenir avec Martin St-Louis pour parler de hockey et prendre des nouvelles de sa famille.

« Nous venons de nous parler, c’est toujours génial de le voir, a dit Tortorella. Et je suis tellement content que les choses se soient placées pour Mason et pour sa famille. J’en ai parlé avec Marty et je suis vraiment heureux que sa famille se porte bien. »

St-Louis est revenu derrière le banc des Canadiens pour le match contre l’Avalanche du Colorado, mardi, après une absence d’un peu plus d’une semaine pour prendre soin de son fils, victime d’un accident pendant une partie de hockey. 

Comme il l’avait fait un peu plus tôt cette saison et l’an dernier, Tortorella a tenu de bons mots à l’endroit de celui qu’il a dirigé avec le Lightning de Tampa Bay entre 2000 et 2008. 

« Il va tellement être un bon entraîneur. Il possède un des esprits les plus intéressants quand il est question de hockey, a-t-il louangé. […] Je lui ai parlé avant de venir vous voir et il m’expliquait certaines des choses qu’il fait avec son équipe. C’est tellement plaisant pour moi de pouvoir discuter avec lui en tant qu’entraîneurs et de voir où il est rendu. Vous êtes entre bonnes mains (à Montréal), je vous le dis. »

Les Canadiens et les Flyers n’en sont pas au même stade en termes de résultats, mais il y a des similitudes à dresser entre les deux jeunes formations. 

« Je pense qu’on est au même niveau en ce qui a trait à l’implantation de la culture, a estimé St-Louis. Bâtir une équipe, ça commence avec la culture dans le vestiaire, et c’est un aspect que j’ai appris de "Torts".

« Au chapitre de la stratégie et de la livraison du message, je vais être moi-même, je ne vais pas être Torts. Il connaît une longue carrière remplie de succès et je suis sûr qu’il a évolué au fil du temps. Je vais probablement faire la même chose en vivant des expériences et en apprenant de celles-ci. »