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COLUMBUS – À l'extérieur d'un amphithéâtre reconnu pour ses coups de canon après les buts, les 13 minutes et 21 secondes de silence ont été assourdissantes au Nationwide Arena, mercredi soir.

Ces chiffres représentaient le numéro 13 porté par Johnny Gaudreau au cours de sa carrière, qui a inclus neuf saisons avec les Flames de Calgary avant les deux dernières avec les Blue Jackets de Columbus, et le numéro 21 porté par son frère, Matthew, quand Johnny et lui étaient coéquipiers à Boston College.

On s’est souvenu des deux frères lors d’une émouvante vigile aux chandelles, après que Johnny, 31 ans, et Matthew, 29 ans, eurent perdu la vie jeudi dernier quand ils ont été frappés par une voiture alors qu’ils se promenaient à vélo à Salem County, au New Jersey.

À Columbus et à Calgary, les deux villes dans lesquelles Johnny Gaudreau a fait sa marque auprès des partisans pendant ses 11 saisons dans la LNH, les gens se sont rassemblés mercredi en mémoire des deux frères qui apportaient toujours de la joie de vivre à l’aréna.

La section à l’est du Nationwide Arena, où un sanctuaire dédié aux Gaudreau s'est développé depuis vendredi matin, était remplie de partisans, mais étrangement silencieuse, à l'exception des murmures et des reniflements des personnes essayant de contenir leurs larmes.

« Vous ne nous soutenez pas seulement dans les moments difficiles et les saisons de hockey, mais quand ça compte le plus », a dit le défenseur Eirk Gudbranson en s’adressant aux gens présents. « Nos cœurs sont brisés en mille morceaux. Il n’y a aucun doute à propos de cela. John était un coéquipier extraordinaire, un ami extraordinaire. »

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Gudbranson, le capitaine Boone Jenner, l'attaquant Cole Sillinger et Don Waddell, directeur général et président des opérations hockey des Blue Jackets, ont tous pris la parole au cours de la cérémonie de 35 minutes qui s'est terminée tout juste après le coucher de soleil.

« C'est évidemment un moment très difficile pour nous tous, y compris pour chacun d'entre vous (les partisans), a mentionné Waddell. Nous avons un groupe spécial dans cette organisation, un groupe spécial de joueurs, et avec vous, nous allons traverser cette tragédie ensemble. »

Avant la vigile, des partisans – plusieurs d'entre eux portant un chandail numéro 13 des Blue Jackets et d'autres portant le chandail numéro 13 des Flames – continuaient à laisser des souvenirs tels que des fleurs, des cartes, et la boisson préférée de Johnny : du Gatorade aux raisins (mauve).

« Il était un ami, un père, un époux, un fils et un frère, comme nous avons tous pu le constater, a souligné Jenner. Il a été un hockeyeur exceptionnel qui jouait avec tellement de passion et de joie chaque fois qu'il sautait sur la glace. Cette même joie se manifestait en dehors de la patinoire.

« Il était un gars tellement plaisant à côtoyer. Il avait un sourire qui pouvait toujours te remonter le moral, peu importe la situation. Ce qui le rendait le plus heureux était d'être avec son épouse (Meredith) et ses deux enfants, Noa et Johnny. Sa famille était tout pour lui. Nous sommes tellement chanceux de l'avoir connu, et nous nous souviendrons toujours de l'homme qu'il était. »

Plusieurs membres des Blue Jackets qui étaient déjà à Columbus à l'approche du début du camp d'entraînement (20 septembre) étaient accompagnés de leur épouse ou de leur copine à la droite du podium.

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Sillinger a mentionné qu'il avait grandi en étant un partisan des Oilers d'Edmonton, mais quelque chose a changé au moment où Gaudreau a rejoint leur rival albertain à temps plein lors de la saison 2014-15.

« Je suis devenu partisan des Oilers-Gaudreau, ce qui était plutôt contradictoire, a-t-il raconté. Mes frères et moi avons beaucoup joué au hockey en plein air en Saskatchewan, et très souvent, nous faisions semblant d'être le numéro 13 des Flames de Calgary. »

Sillinger a été le dernier à prendre la parole avant que les chandelles soient allumées et que les horloges sur la marquise de l’aréna comptent jusqu’à 13:21. Sur la gauche, de l'autre côté de la rue, un écran vidéo géant situé au-dessus d'un garage de stationnement montrait Johnny, Matthew et leurs familles.

À Calgary, des partisans se sont réunis dans les escaliers ouest du Scotiabank Saddledome, où le numéro 13 de Johnny Gaudreau était projeté sur la façade de l’aréna. Gaudreau a passé neuf saisons à Calgary après avoir été repêché par les Flames en quatrième ronde au repêchage de 2011.

« Johnny était un coéquipier et un ami incroyable », a dit le capitaine Mikael Backlund, qui a été le coéquipier de Gaudreau pendant ses neuf saisons avec les Flames. « Je me considère tellement chanceux d’avoir été aux premières loges pour le voir grandir, le voir passer d’un jeune universitaire à un homme. Je me souviens que j’étais assis sur mon divan dans mon appartement de Calgary, alors que j’étais blessé, à regarder le premier match dans la LNH de Johnny Hockey. Évidemment, il a aussitôt marqué un but. »

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En plus de Backlund, le président et chef de la direction de l’organisation, Robert Hayes, le directeur général Craig Conroy, et l’icône de la concession Lanny McDonald ont également pris la parole. Plusieurs joueurs actuels et anciens coéquipiers de Gaudreau avec les Flames étaient présents.

Comme à Columbus, un moment de silence de 13 minutes a été tenu, les gens tenant leurs bras dans les airs avec des chandelles ou des lumières de téléphone.

« C’est une participation incroyable pour Johnny et Matthew, mais je ne suis pas surpris, a affirmé Conroy. Partisans des Flames, dès que nous avons entendu cette nouvelle tragique, vous êtes venus ici (porter des objets commémoratifs), et il y en avait de plus en plus chaque jour. Et de vous voir tous ici ce soir, ça me rend fier d’être un Calgarien, et c’est ce qui rendait Johnny fier de cette ville. »

Gudbranson, le défenseur de Columbus, a également joué avec Gaudreau à Calgary durant la saison 2021-22.

« Sur une note personnelle, il y a une chose dont je vais énormément m’ennuyer », a dit Gudbranson en prenant une pause. « J’avais cette petite tradition avec John, je le prenais dans mes bras en le soulevant et je lui donnais un énorme câlin. Et je ne le lâchais pas tant qu’il ne me disait pas qu’il m’aimait. Et c’était toujours très long avant qu’il le dise.

« Mais je sais aujourd’hui que c’est parce qu’il aimait ces câlins. Il nous manque tellement. Ce n’est pas juste. »

Article écrit en collaboration avec le correspondant indépendant de NHL.com Aaron Vickers

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