NEW YORK – Les trois opérations à l’épaule gauche de Josh Norris sont maintenant derrière lui. L’attaquant des Sénateurs d’Ottawa s’est même permis de rire lorsqu’il a été interrogé sur son « épaule bionique » cette semaine.
« La dernière opération servait à ajouter des vis. Je suis plus à l’aise maintenant », a-t-il renchéri.
Non seulement Norris est à l’aise, mais il est aussi plus heureux que jamais – heureux d’être en santé, heureux de jouer, heureux de « se sentir bien ».
Lors des deux dernières saisons, il n’a joué que 58 matchs sur une possibilité de 164. Cette saison, il a disputé les 13 rencontres des siens, récoltant huit points (quatre buts, quatre aides) jusqu’à maintenant. Au centre de Claude Giroux et de Drake Batherson sur le deuxième trio, Norris est l’un des attaquants les plus utilisés des Sénateurs (18 min 47 s/match).
« On peut voir à quel point il est libéré d’un poids et qu’il peut maintenant prendre plaisir à se rendre à l’aréna, a souligné Giroux. Il ne tient pas pour acquise sa présence. Nous sommes très heureux pour lui. »
Norris a été opéré une première fois à l’épaule gauche en 2019, après une blessure subie au Championnat mondial junior. Il venait de disputer 17 rencontres avec les Wolverines de l’Université du Michigan avant le tournoi, mais il a ensuite raté le reste de la saison.
Les trois saisons suivantes se sont déroulées sans récidive. Les Sénateurs lui ont même offert un contrat de huit ans et 63,6 M$ (7,95 M$/an) le 14 juillet 2022, après une saison 2021-22 où il avait totalisé 55 points en 66 matchs.
Il était en voie de devenir l’un des meilleurs joueurs des Sénateurs et l’un des meilleurs Américains de la LNH.
Mais le 22 octobre 2022, Norris a subi une subluxation de la même épaule et a été placé sur la liste des blessés de l’équipe pour 38 matchs jusqu’au 18 janvier 2023. Trois rencontres plus tard, il a subi une blessure encore plus grave; l’attaquant a eu recours à la première opération de sa carrière dans la LNH.
Cette saison-là, Norris n’aura joué que huit matchs.
« La première fois que ça arrive, c’est dommage, mais tu essaies simplement de récupérer le plus rapidement possible en faisant les bonnes choses », a-t-il relativisé.
Norris a raté le début du calendrier préparatoire et les trois premiers matchs de la saison 2023-24. Le 18 octobre 2023, il était de retour sur la patinoire. Il a marqué deux buts contre les Capitals de Washington. Tout allait bien.
Mais le 27 février, l’épaule gauche a encore fait des siennes. Probablement la fois de trop pour Norris, a-t-il avoué avec le recul.
« J’ai directement compris ce qui se passait. J’avais mal, mais c’est comme si je ne voulais pas croire que l’histoire se répétait. C’était un sentiment étrange. J’étais très émotif après le match. Lorsque ce genre de blessure se répète constamment, c’est difficile mentalement. »
Le 11 mars, les Sénateurs ont annoncé que Norris avait été opéré de nouveau et qu’il allait rater le reste de la saison.
« Je suis humain. C’est notre deuxième nature de se soucier de notre santé et de notre futur, a-t-il soutenu. J’avais une grande confiance envers mon chirurgien. Je connaissais aussi certains joueurs qui avaient subi le même type d’opération et qui s’en étaient bien tirés. Cette confiance envers le processus m’a apaisé l’esprit, mais la convalescence a tout de même été difficile mentalement. Tu fais encore partie de l’équipe, mais tu n’en fais plus partie concrètement. »
Ses coéquipiers ont néanmoins fait tout en leur possible pour que l’attaquant se sente inclus au sein du groupe, même s’il ne pouvait pas les aider sur la patinoire.
« S’il voulait me parler, j’étais toujours disponible », a assuré le capitaine des Sénateurs, Brady Tkachuk. « C’est normal d’avoir des pensées négatives, un sentiment de déception… Toute l’équipe lui a offert son soutien, des entraîneurs aux joueurs au reste du personnel. C’était notre devoir d’être là s’il avait besoin de nous. »
Ottawa a perdu ses cinq premiers matchs sans Norris (0-4-1).
« Tu as toujours un plan et une vision pour ton équipe, et Norris était l’un des plus gros ‘’morceaux’’ de ce plan, a indiqué Giroux. Lorsque tu enlèves un centre top-6 de ta formation, tu dois espérer que d’autres joueurs lèvent leur d’un cran.
« Aujourd’hui, on peut voir à quel point il nous manquait! »