Danièle Sauvageau a dirigé la gardienne Kim St-Pierre et conduit l'équipe nationale féminine canadienne à la médaille d'or aux Jeux olympiques 2002 de Salt Lake City, l'une de ses nombreuses réalisations dans le hockey et au-delà du sport.
Elle a pris part à sept éditions des Olympiques comme entraîneuse, elle a agi comme mentore dans plusieurs sports et elle a occupé le rôle d'analyste à la radio et à la télévision, étant la première femme analyste lors de La soirée du hockey. Policière pendant 33 ans au sein de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et pour la Ville de Montréal, Sauvageau est fondatrice, présidente et actuelle directrice générale du Centre de hockey de haute performance 21.02 pour le hockey féminin, basé à Montréal, et elle est également analyste de hockey au réseau RDS.
Dans un témoignage spécial pour LNH.com, Sauvageau partage ses réflexions sur St-Pierre, qui sera intronisée au Temple de la renommée du hockey le 15 novembre.
St-Pierre au Temple grâce à sa combativité et son talent, dit Sauvageau
L'entraîneuse olympique louange la première gardienne à être intronisée
C'est un honneur et un privilège pour moi de présenter Kim, la première gardienne à être intronisée au Temple de la renommée du hockey.
J'ai vu Kim jouer pour la première fois avec une équipe junior masculine à Châteauguay, au Québec, en 1997. Vous n'auriez jamais pu savoir qu'elle était une fille, alors qu'elle s'imposait sur la glace et jouait extrêmement bien.
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Ses performances ont mené à des invitations afin qu'elle participe à des camps de sélection pour le programme de haute performance de l'équipe du Québec, dont j'étais l'entraîneuse. Il s'agissait d'une équipe d'étoiles qui représentait la province annuellement au championnat canadien. À trois occasions, Kim a été retranchée, étant incapable de démontrer ses habiletés physiques et techniques durant les trois jours du camp.
En tant qu'entraîneuse, c'est à moi que revenait la responsabilité de lui annoncer la mauvaise nouvelle qu'elle ne ferait pas partie de l'équipe. Naturellement, Kim était très déçue. Malgré les refus, elle s'est jointe à l'équipe féminine de l'Université McGill lors de la saison 1998-99 et elle a été nommée recrue de l'année.
De dire qu'elle a transformé le hockey féminin à McGill serait un euphémisme. Elle a notamment amorcé une séquence inédite de 106 victoires consécutives du programme, que la gardienne Charline Labonté a poursuivie.
Je suis devenue entraîneuse de l'équipe nationale canadienne après les Jeux olympiques 1998 de Nagano. Même si Kim n'était pas classée parmi les six meilleures gardiennes au pays, je l'ai invitée au camp estival de l'équipe nationale. Lors de la cinquième journée, elle est devenue l'une des meilleures joueuses.
Quelques jours avant les Jeux olympiques 2002 de Salt Lake City, j'ai fait de Kim notre gardienne partante. Malgré huit pénalités consécutives contre les États-Unis dans le match de la médaille d'or, le talent, la combativité et le leadership de Kim ont conduit le Canada à sa première médaille d'or olympique en hockey féminin dans une victoire de 3-2. Ben Smith, l'entraîneur des Américains, a lancé à la blague après le match que ce serait plaisant que je demande à Kim de prendre sa retraite. Elle est demeurée au sein du programme national jusqu'en 2013, remportant l'or aux Olympiques en 2006 et 2010.
Le 23 octobre 2008, Kim a marqué l'histoire lorsqu'elle a remplacé Carey Price, à l'écart en raison de la grippe, lors d'un entraînement avec les Canadiens de Montréal. Elle est devenue la deuxième femme dans l'histoire de la LNH, après Manon Rhéaume chez le Lightning de Tampa Bay, à évoluer avec des joueurs de la LNH.
Portant son chandail numéro 33, en hommage à son idole Patrick Roy, Kim a été mise à l'épreuve. Elle a fait face au puissant tir des poignets d'Alex Kovalev et au boulet de canon de Francis Bouillon qui a effleuré son masque et dévié sur la barre horizontale, une expérience qu'elle a qualifiée d'inestimable.
Kim a appris qu'elle allait être intronisée au Temple de la renommée du hockey en juin 2020, alors qu'elle jouait au golf avec son époux, Lenny, et leurs deux garçons, Liam et Ayden. Elle admet ne pas se souvenir des mots échangés au téléphone avec le président du Temple Lanny McDonald, submergée par les émotions ressenties. À la blague, je lui ai rappelé que rien n'a changé : elle n'écoute encore jamais!
Aujourd'hui, dans nos rôles d'analystes au réseau RDS, je continue d'avoir le privilège de collaborer avec Kim. C'est avec fierté et admiration que je continue d'être témoin de son talent. Elle continue de démontrer sa force de caractère et le professionnalisme, le dévouement et le leadership qui ont fait d'elle une si grande joueuse.
Je me souviens d'avoir rencontré ses parents, André et Louise, il y a plusieurs années et d'avoir remarqué leur bonté et leur humilité. En fait, sa mère est une triathlète titrée, donc j'imagine que Kim avait de bons gènes.
Comment décrire Kim St-Pierre? Kim est Kim. Et oui, elle a finalement fait sa place au sein de l'équipe du Québec en 2002, étant ultimement nommée joueuse par excellence.
Elle est un modèle extraordinaire sur la glace et à l'extérieur, et elle ne saura jamais combien de vies elle a influencées. Son intronisation au Temple de la renommée au sein de la cuvée 2020 est une récompense tellement méritée pour ses performances comme athlète, mais aussi pour la personne et la pionnière qu'elle est.