QUÉBEC – Alex Turcotte a appris, au fil des saisons à ne plus se comparer aux autres. À ne plus s’en faire avec les critiques ou avec ceux qui l’affublent de l’étiquette de « flop ».
L’attaquant y va à son rythme, point final. Et pour la première fois de sa carrière, à l’âge de 23 ans, l’Américain semble sur le point d’amorcer la saison dans la grande ligue et de se tailler un poste à temps plein avec les Kings de Los Angeles.
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« Je me suis longtemps comparé, et ç’a été un problème », a-t-il admis en entrevue avec LNH.com au Centre Videotron, mercredi. « Je ne me soucie plus de ça maintenant. J’ai traversé tellement de choses que ça m’importe peu désormais. Ça m’a, en fait, permis d’avancer et de me concentrer sur moi-même.
« Je suis plus heureux de cette façon et je sens que je joue mieux avec cette mentalité. Chaque joueur a son propre chemin. Je me sens plus fort mentalement et je suis reconnaissant d’être ici. »
Revenons un peu en arrière. Turcotte a fait partie de l’équipe des moins de 18 ans du Programme de développement de l’équipe nationale de USA Hockey (NTDP) qui a marqué l’histoire en produisant pas moins de 17 choix, dont huit au premier tour, lors du repêchage de 2019.
Il a été le deuxième joueur de cette équipe étoile à trouver preneur, cinquième au total, derrière le premier choix de cette cuvée, un certain Jack Hughes. Parmi ses coéquipiers, on retrouvait les Trevor Zegras (9e), Matt Boldy (12e), Spencer Knight (13e), Cam York (14e), Cole Caufield (15e) et John Beecher (30e).
Cinq ans plus tard, Turcotte est celui du lot à avoir disputé le moins de matchs au plus haut niveau, avec un total de 32. Surtout en raison des nombreuses blessures et des commotions qu’il a subies.
- 2020-21 : 32 matchs joués (LAH)
- 2021-22 : 35 matchs joués (27 LAH et 8 LNH)
- 2022-23 : 36 matchs joués (32 LAH et 4 LNH)
- 2023-24 : 55 matchs joués (35 LAH et 20 LNH)
En quatre saisons, donc, il n’a jamais joué plus de 55 matchs, un sommet qu’il a établi l’an dernier en disputant 20 rencontres avec les Kings entre la fin du mois de janvier et la fin de la campagne. Avant ce long séjour, il n’avait que 12 matchs d’expérience dans la grande ligue.
La fin du cycle
Bien malgré lui, Turcotte passait son temps de réadaptation en réadaptation sans jamais pouvoir se consacrer pleinement à son développement. Jusqu’à l’année dernière.
« Il a enfin eu un gros été d’entraînement avant le début de la dernière saison, a expliqué l’entraîneur Jim Hiller. Il a pris 12 livres de muscle et il a fait du très bon travail avec nous en fin de saison. On lui a donné la chance de se jeter à l’eau en le plaçant sur le premier trio avec Anze Kopitar.
« Il vient de connaître un autre gros été et il a gagné cinq livres. Son niveau de confiance a atteint un autre niveau. Il transporte la rondelle, il s’implique physiquement et il a déjà réalisé de beaux jeux en matchs préparatoires. Il est en santé et il a travaillé sur son corps. On verra où ça va le mener. »
Turcotte espère maintenant être en plein contrôle de sa destinée. Si les blessures ont fini de le hanter, il pourrait se donner la chance de devenir le fabricant de jeux doué que les Kings ont vu en lui en 2019. Il s’agirait d’une belle surprise pour une équipe qui semble prête à passer à la prochaine étape au chapitre collectif.
« Avant l’an dernier, je n’avais pas cette confiance », a expliqué celui qui a amassé un but et trois aides en 20 matchs. « Je ne savais pas à quoi m’attendre à ce niveau. En passant quelques mois avec l’équipe, j’ai compris des choses et j’ai vu que je pouvais jouer dans la LNH.
« Je me sens mieux que jamais en ce moment. J’ai bâti cette confiance et j’ai une mentalité positive. Ça ne peut que m’aider pour la saison à venir. »
