BROSSARD – Au moins, Josh Anderson sait qu’il a l’appui des partisans des Canadiens de Montréal.
La salve d’applaudissements nourris que le vétéran attaquant a reçue du public au cours de la séance des tirs de barrage, mercredi, a eu l’effet d’un bouillon de poulet qui réchauffe l’âme pour lui.
« D’entendre les cris de la foule a été plutôt cool », a commenté Anderson en trouvant le moyen d’esquisser un sourire, jeudi.
Au point où il est rendu, mieux vaut presqu’en rire que pleurer. Après 29 matchs, l’Ontarien natif de Burlington demeure incapable d’acheter un but contre un gardien cette saison. Le seul but qu’il montre à sa fiche a été inscrit dans un filet abandonné, en fin de match.
« C’est très difficile, je ne vous le cacherai pas », a admis celui qui a atteint le plateau des 20 buts la saison dernière. « À la maison, c’est très dur de me sortir ça de la tête. J’avais l’habitude de regarder du hockey à la télé, mais là j’essaie de regarder d’autres choses. »
La déveine d’Anderson a atteint d’autres sommets dans le match contre les Penguins de Pittsburgh, mercredi. Il a raté une occasion unique en deuxième période, en cognant à la porte trois fois sur la même séquence. On s’est dit en voyant ça qu’il ne réussirait plus jamais de but. Il a obtenu une autre belle occasion en troisième période.
Quand l’entraîneur Martin St-Louis a appelé son nom au 12e tour de la séance des tirs en fusillade, Anderson a réalisé qu’il avait toujours les partisans dans son camp. Malheureusement pour lui, il n’a pas pu les remercier en déjouant le gardien Alex Nedeljkovic. Jansen Harkins allait trancher le débat pour les visiteurs au tir suivant.
Si, en apparence, l’ailier âgé de 29 ans touchant un salaire annuel moyen de 5,5 millions $ garde un bon moral, il ne cache pas que la disette le hante.
« Je ne peux pas m’empêcher de penser à quel moment je m’en sortirai, a-t-il réitéré. Je m’accroche en redoublant d’ardeur et en multipliant les lancers au but à l’entraînement, en me disant que ça va finir par débloquer. Je reste concentré sur tout ce que je dois faire et je me défonce. »
Le soutien du coach
Il peut se consoler en se disant qu’il a également le soutien de ses coéquipiers et du personnel d’entraîneurs. St-Louis a dit qu’il continuera de lui faire confiance tant qu’il lui démontrera qu’il n’a pas baissé les bras.
« Il n’y aura pas de problème tant qu’il affichera une bonne attitude, qu’il aura de bonnes habitudes de travail et qu’il s’impliquera comme il le fait », a énoncé le ‘coach’, en indiquant que les encouragements des spectateurs à l’endroit d’Anderson mercredi lui avait « fait chaud au cœur ».
« Le seul moment où je pourrais envisager de le retrancher de la formation, c’est si je remarquais qu’il a abandonné, a-t-il précisé. À partir du moment où tu abandonnes sur toi-même, j’abandonnerai sur toi. »
La confiance en un joueur qui se cherche a toutefois ses limites. L’entraîneur a fait remarquer qu’il a restreint dernièrement le temps de jeu d’Anderson en supériorité numérique, en le reléguant au sein de la seconde unité.
« Quand la confiance est à son plus bas niveau, c’est comme si vous regardiez par l’ouverture d’un rouleau de papier de toilette, a imagé St-Louis, geste à l’appui. En pleine confiance, on dirait que vous avez même des yeux derrière la tête. »
Dans le cas d’Anderson, on pourrait dire qu’il ne voit plus clair…
Les Canadiens (12-13-4) sont de retour en action, samedi (19h HE; TVAS, CITY, SNE). Les Islanders de New York seront les visiteurs.
Jeudi, il y avait plusieurs absents à l’entraînement : les attaquants Christian Dvorak, Jake Evans et Brendan Gallagher, le défenseur Mike Matheson ainsi que le gardien Cayden Primeau. On a parlé de soins thérapeutiques pour chacun. C’est à espérer qu’un virus ne soit pas en train de se propager chez les joueurs, comme c’est le cas dans quelques autres vestiaires de la LNH en ce moment.