Lafreniere-Hayton-Lepage

OSTRAVA, République tchèque -Alexis Lafrenière aurait probablement échangé un rein contre la chance de disputer au moins un autre match dans l'uniforme du Canada au Championnat mondial junior, et ç'a paru à son retour au jeu, jeudi, cinq jours après avoir subi une blessure au genou gauche.

L'attaquant québécois a multiplié les coups d'épaule, il s'est replié comme s'il n'y avait pas de lendemain, il a effectué de brillantes feintes et s'est même permis de se chamailler en fin de match. Avec tout ça, on a presque oublié qu'il a marqué un but et récolté une aide pour aider les siens à disposer facilement de la Slovaquie 6-1 et à accéder à la demi-finale du tournoi pour la 20e fois en 22 ans. Le Canada croisera le fer avec la Finlande en demi-finale.
Lafrenière n'a laissé absolument aucun doute sur sa condition physique en écrasant un adversaire contre la bande à sa toute première présence. On savait alors qu'il connaîtrait un bon match.
« Je n'étais pas nerveux (en le voyant frapper), c'était tout le contraire », a déclaré l'entraîneur adjoint André Tourigny, qui a généreusement accepté de s'adresser aux médias francophones après le match.
« La pression est tombée quand on a vu qu'il était à l'aise sur la glace, qu'il finissait ses mises en échec et qu'il travaillait comme ça. On s'est dit qu'il était vraiment à cent pour cent. Il ne ressentait pas de douleur. Les derniers jours ont servi à nous assurer de prendre toutes les précautions médicales nécessaires. »
Si le tournoi du potentiel premier choix au prochain repêchage de la LNH semblait terminé lorsqu'il a quitté la rencontre de samedi contre la Russie, rien n'y a paru contre les Slovaques. Il a été le deuxième attaquant le plus utilisé (16:40) et a été tout aussi dominant que lors du premier match face aux États-Unis.
Il avait alors récolté un but et trois mentions d'aide et s'était aussi impliqué physiquement. Ç'a été du copier-coller contre un adversaire beaucoup moins intimidant, avouons-le.
« Je voulais revenir au jeu et ma blessure n'était pas une inquiétude, a commenté Lafrenière. C'est un tournoi que je rêve de jouer depuis que je suis jeune et ç'a vraiment été plaisant de rejouer. Ç'a été difficile de regarder les matchs dans les gradins, mais je devais suivre le processus pour revenir.
« […] On n'avait pas établi de temps de jeu précis. C'est l'entraîneur qui décide et je fais avec le temps que j'ai. C'était pas mal ça le plan. J'ai joué à ma façon et je pense que ç'a bien été. »
Hayton, avec deux buts et une aide, Connor McMichael, Jacob Bernard-Docker et Liam Foudy ont aussi participé à la fête pour les Canadiens alors que le gardien Joel Hofer n'a cédé qu'une fois sur 18 tirs - celui de l'ancien du Phoenix de Sherbrooke Oliver Okuliar.
Le capitaine Hayton a été nommé joueur du match, mais le sujet de l'heure était évidemment le brio de l'attaquant québécois.
« On a vu son impact dès le départ, a vanté Dylan Cozen, auteur de deux aides. C'est tellement un bon joueur, il a toujours la tête haute et il cherche à faire le bon jeu. C'est une menace constante quand il a la rondelle. Vous avez vu ce qu'il a fait ce soir, c'est une force de la nature. »
Devant le filet de la Slovaquie, le gardien du Phoenix de Sherbrooke Samuel Hlavaj n'a pu faire de miracle et a vu son match prendre fin après avoir alloué un sixième but sur 30 lancers. Samuel Vyletelka a été parfait devant 14 tirs en relève.
Foote expulsé
Sur une note moins positive, Hunter a dû se débrouiller sans un premier trio complet - cette fois à partir de la 53e seconde de jeu - quand Nolan Foote a été expulsé du match pour avoir asséné un « coup à la tête et à la région du cou » à l'attaquant Kristian Kovacik, une décision discutable des officiels.
La première unité a toujours été démantelée à l'exception du premier match contre les Américains en raison des deux matchs qu'a ratés Lafrenière. Foote a aussi reçu une pénalité de cinq minutes alors que Kovacik est revenu au jeu par la suite et a été utilisé durant plus de dix minutes.
Le Canada a d'ailleurs écoulé ces cinq longues minutes, notamment grâce à un arrêt spectaculaire de Joel Hofer, et n'a jamais regardé derrière par la suite.
« On a commencé avec un gros désavantage numérique et ç'a amené de l'urgence dans notre jeu, a dit Tourigny. Ç'a été une bonne chose d'avoir ce genre d'urgence en partant. On a passé le test et on a ensuite marqué de gros buts dans les moments-clés. »
Il faudra maintenant voir ce que sera la décision du comité de discipline de la FIHG. À la reprise, il semble plutôt que ce soit le dos du Slovaque qui ait encaissé l'impact, mais on n'en serait pas à une première surprise. Un dossier à suivre.