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GREENBURGH, N.Y. – Alexis Lafrenière est prêt à passer au prochain niveau à l’aube de sa cinquième saison dans la LNH. Et les Rangers de New York veulent lui donner la chance de le faire.

Mais ce n’est pas si simple.

Lafrenière est sorti de l'ombre la saison dernière en récoltant 57 points (28 buts, 29 passes), dont 51 points à forces égales. La prochaine étape serait de voir ce qu'il peut faire en se retrouvant sur la première vague du jeu de puissance. Un casse-tête auquel est confronté l'entraîneur Peter Laviolette alors que les Rangers continuent de se préparer pour leur premier match de la saison régulière contre les Penguins de Pittsburgh mercredi (19h30 ET; TNT, Max).

« C'est une question d'équilibre et de dosage, a déclaré Laviolette. Vous avez un jeu de puissance qui a été le troisième meilleur [de la Ligue l'an dernier] et qui a même été premier pendant de longues périodes, alors vous devez considérer cela. »

Lafrenière, premier choix du repêchage 2020, a excellé la saison dernière en tant qu'ailier droit sur un trio complété par le joueur de centre Vincent Trocheck et l'ailier gauche Artemi Panarin.

Panarin a mené les Rangers avec 120 points (49 buts, 71 passes), dont 75 à forces égales. Trocheck a pris le deuxième rang de l'équipe avec 77 points (25 buts, 52 passes), dont 52 à égalité numérique. Les trois coéquipiers ont établi des sommets personnels dans la LNH pour ce qui est du nombre de points en une saison.

Panarin a pris le premier rang parmi les attaquants des Rangers pour le temps de glace à forces égales (16:31), Trocheck était deuxième (16:24) et Lafrenière troisième (15:58).

« Je n'ai pas séparé cette ligne, et la raison pourquoi nous ne l'avons pas fait, c'est parce qu'elle a été efficace et productive pour nous, a expliqué Laviolette. Ils se complètent bien. Ils sont tous un peu différents, mais ils pensent tous le jeu de la même façon. Ç’a été payant. »

Toutefois, Lafrenière a été limité à 1:17 de temps de glace en supériorité numérique par match puisqu'il n’a jamais eu sa chance au sein de la première unité composée de Trocheck, Panarin, Chris Kreider, Mika Zibanejad et Adam Fox.

Les Rangers ont terminé au troisième rang de la Ligue avec un taux d'efficacité de 26,4 pour cent en avantage numérique. Kreider (18), Zibanejad (12), Panarin (11), Trocheck (11) et Fox (6) ont marqué 58 de leurs 65 buts en supériorité numérique.

La raison invoquée par Laviolette pour ne pas démanteler le trio Panarin-Trocheck-Lafrenière est la même que celle pour laquelle il n'a jamais modifié la première unité d'avantage numérique, et qu'il ne le fera probablement pas au début de la saison.

« 80 à 85 % du temps, nous avons aimé le travail de notre jeu de puissance, a affirmé Laviolette. Il était bon. Il était efficace. Quand cette première unité, qui peut être si dangereuse, est sur la glace, on ne pense pas trop à la deuxième vague. »

Mais Laviolette sait aussi que pour qu'un joueur comme Lafrenière améliore ses statistiques et devienne potentiellement un marqueur de 35 ou 40 buts cette saison, le temps de glace en avantage numérique est essentiel.

La saison dernière, 22 joueurs ont compté 35 buts ou plus; tous, à l'exception de Jonathan Marchessault (huit), qui évoluait alors avec les Golden Knights de Vegas, ont inscrit au moins 10 buts en supériorité numérique. Lafrenière a marqué plus de filets à égalité numérique que neuf de ces 22 joueurs.

« Je pense qu'il est capable de changer un match à lui seul, a mentionné Panarin. Il a tout ce qu'il faut. Ce n'est pas seulement une ou deux choses positives. Il peut patiner. Il peut tirer. Il peut faire des passes. Il peut lutter pour la rondelle. Il sait tout faire ».

Lafrenière aimerait se retrouver sur la première vague d'avantage numérique.

« Je pense que c'est ce que tous les joueurs veulent, a-t-il déclaré. Mais je ne m'en préoccupe pas vraiment. Je vais répondre présent dès qu'on m'appellera. »

Diplomatique, certes, mais on ne peut ignorer l'intérêt personnel de Lafrenière d’améliorer ses statistiques de la saison dernière.

Il écoule la dernière année d'un contrat de deux ans doté d'un salaire moyen de 2,325 millions $. Il pourra devenir joueur autonome avec compensation le 1er juillet 2025.

Lafrenière a vu des joueurs au profil similaire au sien, des jeunes de 22 ans comme l'attaquant des Red Wings de Detroit Lucas Raymond et l'attaquant des Hurricanes de la Caroline Seth Jarvis, signer de lucratifs contrats de huit ans au cours des dernières semaines.

Raymond a accepté un contrat de 8,075 millions $ par saison, alors que Jarvis a dit oui à une entente de 7,42 millions $ par année. Ils sont tous les deux des réguliers sur la première unité d'avantage numérique de leur club.

La saison dernière, Raymond a joué 2:43 par match en avantage numérique et Jarvis 2:56. Les deux ont devancé Lafrenière au classement des marqueurs; Raymond a terminé la saison avec 72 points et Jarvis 67, mais à forces égales, c'était plus serré avec le Québécois : Raymond 56, Lafrenière 51 et Jarvis 44.

Lafrenière a maintenu que son contrat n'est pas une préoccupation pour lui en ce moment, que ce sujet reviendra plus tard, mais il est clair que d'obtenir du temps de jeu en avantage numérique ne devrait pas lui nuire.

Au détriment de quoi, et de qui? Ce sont les questions que les Rangers se posent actuellement.

« Il faut tout évaluer, a dit Laviolette. C'est à ça que servent le camp d'entraînement et les matchs préparatoires. C'est le début de la saison, et nous sommes en train de tout évaluer ça et trouver des solutions. »