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TAMPA - Joe Sakic a été récompensé de la meilleure des manières pour les années où il a dû guider l'Avalanche du Colorado à travers des moments beaucoup plus sombres.

Dimanche, Sakic a vu son équipe remporter la troisième Coupe Stanley de son histoire, et la première depuis 2001, grâce à une victoire de 2-1 sur le Lightning de Tampa Bay lors du sixième match de la finale, disputé au Amalie Arena.
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C'était l'aboutissement de tout le travail acharné qu'il avait accompli depuis son embauche en tant que directeur général et vice-président à la direction des opérations hockey le 10 mai 2013.
À ce moment, le Colorado venait de rater les séries éliminatoires pour une troisième saison consécutive, si bien que Sakic entretenait des doutes quand est venu le temps d'accepter le poste.
« Je n'étais pas certain, mais aujourd'hui je peux dire que je suis vraiment heureux d'avoir pris cette décision, a dit Sakic. Tu fais tes débuts, tu travailles avec de bonnes personnes et tu apprends. Tu veux toujours apprendre plus et t'améliorer. Nous sommes un groupe uni dans le département des opérations hockey. C'est vraiment plaisant de se pointer au travail chaque jour avec tous ces gens. De les voir être récompensés aujourd'hui, c'est ce qui rend le moment encore plus spécial. »
La première saison de Sakic comme DG s'était bien déroulée, puisque l'Avalanche avait remporté le titre de la section Centrale, mais les choses se sont rapidement compliquées et l'équipe a raté les séries lors des trois années suivantes, dont en 2016-17 quand elle a terminé au dernier rang de la LNH avec une fiche de 22-56-4, bonne pour seulement 48 points.
Ce qui a suivi cette catastrophique campagne est la sélection de Cale Makar avec le quatrième choix du repêchage de 2017. Ce dernier vient de remporter le trophée Conn-Smythe à titre de joueur le plus utile des séries éliminatoires, ainsi que le trophée Norris, remis au défenseur par excellence de la dernière saison.
« Ç'a valu la peine », a lancé Sakic pour parler de cette saison décevante. « Pour être honnête, même si ça fait mal, traverser des séquences du genre, c'est ce qui te permet de mettre la main sur un Makar, un (Bowen) Byram (avec le quatrième choix en 2019), et un (Nathan) MacKinnon au premier rang (en 2013). Tu essayes toujours de gagner, mais parfois, tu dois vivre ces moments ardus afin d'obtenir de tels joueurs et te rendre où nous sommes aujourd'hui. Ça valait la peine. Quel parcours incroyable pour ce groupe! »

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Erik Johnson, le joueur avec le plus d'ancienneté chez l'Avalanche, a souligné le calme de Sakic et l'excellent conseiller qu'il est.
« Il est demeuré calme et il ne nous a pas lâchés, a affirmé Johnson. Nous avions terminé au dernier rang de la Ligue en 2016-17, et 'Gabe' et moi sommes allés le voir et nous lui avons dit que nous voulions faire partie de la solution. Il nous a répondu qu'il ne pouvait pas nous faire de promesse, mais il nous a fait confiance et nous avons réussi. Ça valait vraiment la peine. Il a mérité ce qui arrive parce qu'il a bâti une formation gagnante. »
Sakic a salué les joueurs qui ont décidé de ne pas quitter le bateau après la saison 2016-17.
« Les gars qui sont restés et qui ont accepté de faire partie de la reconstruction il y a cinq ans : les Johnson, Landeskog, MacKinnon, (Mikko) Rantanen, je suis vraiment heureux pour eux », a-t-il mentionné.
Comme joueur, Sakic a amassé 1641 points en 1378 matchs en 20 saisons (1988-2009) avec la concession des Nordiques de Québec/Avalanche, ce qui lui a permis de faire son entrée au Temple de la renommée en 2012.
En tant que capitaine, il a mené l'Avalanche à la Coupe Stanley à deux reprises, en 1996 quand il a mérité le trophée Conn-Smythe, puis en 2001, quand il avait aussi mis la main sur le trophée Hart, remis au joueur le plus utile de la LNH en saison, et le trophée Ted Lindsay (alors appelé Lester B. Pearson) à titre de joueur par excellence selon ses pairs.
Maintenant qu'il a connu les deux côtés de la médaille en remportant la Coupe comme joueur et comme dirigeant, Sakic estime que le parcours avait été plus facile lorsqu'il portait des patins.
« Tout ce qui t'importe, c'est d'être prêt pour le match et tenter d'aider ton équipe, a-t-il souligné. Quand je me retrouve assis dans les hauteurs de l'aréna et que je regarde les cinq dernières minutes d'un match, mon cœur bat probablement plus fort que quand j'étais joueur. »
L'anxiété ressentie dans les bureaux n'a toutefois jamais fait son chemin jusqu'au vestiaire, a-t-il dit, en particulier lors de la deuxième ronde contre les Blues de St. Louis, qui ont poussé la série jusqu'au sixième match. Un scénario qui s'est répété contre le Lightning, qui avait forcé la tenue d'une sixième rencontre grâce à un gain de 3-2 lors du cinquième duel, vendredi à Denver.
« Je peux vous dire que les gens du département des opérations hockey étaient probablement plus stressés que les entraîneurs et les joueurs, a raconté Sakic. Nous ne sommes pas en contrôle. Tout ce que nous pouvons faire, c'est regarder le match. Nous tentons d'aider autant que possible, mais ce groupe a tourné la page dès le lendemain. Nous n'avons pas offert notre meilleure performance, mais le match no 5 était vraiment divertissant, à l'image de toute la série, qui a offert de l'excellent hockey et qui a vraiment été excitante pour les amateurs. Hier et ce matin, nous nous sommes préparés pour la partie sans être inquiets. Les joueurs ont vraiment fait de l'excellent travail toute l'année afin de ne pas s'en faire avec le passé. C'est un groupe confiant qui croit en sa manière de jouer, en ses capacités et qui croit qu'il peut battre n'importe quelle équipe. »
Sakic a aussi félicité le Lightning pour son parcours des trois dernières saisons, lors duquel il a remporté 11 séries consécutives avant de finalement plier l'échine contre l'Avalanche.
« J'ai tellement de respect pour Tampa. Ils tentaient de remporter une troisième Coupe de suite. Ça n'a rien de facile. C'était déjà difficile d'y arriver avant le plafond salarial, imaginez maintenant. On se devait de battre le (DG) Julien BriseBois et toute l'organisation. Tout le monde veut être champion. Ils l'ont été deux fois, et maintenant, nous avions la chance de les affronter en finale. La possibilité d'éliminer les champions a rendu cette finale encore plus spéciale pour notre équipe. C'est une organisation incroyable et c'était toute une équipe de hockey. »