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Ça fait plus d'un an que le Bureau des gouverneurs de la LNH a approuvé à l'unanimité la vente des Sénateurs d'Ottawa à Michael Andlauer. Depuis, le nouveau propriétaire et le directeur général Steve Staios tentent de mettre l'équipe sur la bonne voie.

Andlauer a pris le contrôle de l'équipe le 21 septembre 2023 et a embauché Staios au poste de président des opérations hockey. Staios a assumé le rôle de directeur général un mois plus tard, en remplacement de Pierre Dorion.

Staios a joué 16 saisons dans la LNH comme défenseur avec les Bruins de Boston, les Canucks de Vancouver, les Thrashers d'Atlanta, les Oilers d'Edmonton, les Flames de Calgary et les Islanders de New York. Il a obtenu 220 points (56 buts, 164 passes) en 1001 matchs et six points (un but, cinq passes) en 33 rencontres des séries éliminatoires de la Coupe Stanley. Il avait même participé au septième match de la finale avec les Oilers en 2006.

Après avoir pris sa retraite en tant que joueur à l'issue de la saison 2011-2012, Staios a entamé son parcours pour devenir dirigeant dans la LNH lorsqu'il a été embauché comme conseiller au développement des joueurs par les Maple Leafs de Toronto en juillet 2012. Il a quitté Toronto en 2015 pour devenir président et directeur général des Bulldogs de Hamilton de la Ligue de hockey de l'Ontario.

Sous sa direction, Hamilton a remporté le championnat de la Ligue de l'Ontario en 2018 et en 2022. Staios est revenu dans la LNH en octobre 2022, en tant que conseiller à Edmonton, puis s'est joint aux Sénateurs après qu'Andlauer eut acheté l'équipe de la famille du défunt Eugene Melnyk.

À l'approche des vacances de Noël, les Sénateurs occupent la deuxième place de quatrième as dans l'Association de l'Est et participeraient ainsi aux séries éliminatoires si elles commençaient aujourd'hui.

Pour leur premier match au retour après la pause, les Sénateurs se déplacent à Winnipeg pour affronter les Jets au Canada Life Centre samedi (19 h HE ; TVAS, SN360, CITY, SNW).

Ottawa ne s'est pas qualifié pour les séries éliminatoires depuis 2017. Staios travaille à faire des Sénateurs une équipe qui peut viser la Coupe Stanley grâce à son jeune noyau, mené par le capitaine Brady Tkachuk.

Le LNH.com s'est entretenu avec Staios au sujet de ses premiers pas avec les Sénateurs et de ses plans pour l'avenir de l’équipe.

Quel bilan tires-tu de ta première année en tant que directeur général des Sénateurs ?

Je pense que nous avons fait un pas, nous avons fait beaucoup de changements, certains plus évidents et d'autres plus subtils. Le processus et les choses que nous avons faites nous donnent l'impression de commencer à construire une base, mais ce n'est qu'une étape et le chemin est encore long.

Lorsque Michael Andlauer t'a nommé à ce poste, avais-tu une vision pour l'équipe et un plan pour arriver là où vous vouliez aller?

Tout à fait. Tu fais une première évaluation, puis tu regardes comment ça évolue. Nous avions une idée de ce à quoi ça allait ressembler et que nous devions faire preuve de patience et franchir des étapes dans la construction de ce projet. Nous avons l'impression que nous en sommes à la première étape.

Nous avons un jeune noyau solide. Les joueurs ne sont plus aussi jeunes, mais pour devenir des prétendants et une équipe de séries éliminatoires, ils ont encore des expériences à vivre. Ce qui est positif, c'est que nous arrivons à la moitié de la saison et que nous avons joué du bon hockey contre de très bonnes équipes. Nous avons connu des moments difficiles, mais nous avons su rebondir, et c'est le genre de choses que le groupe dans son ensemble doit vivre.

Tu as pris de nombreuses décisions cet été. À quel point était-ce important d'attirer Travis Green à Ottawa pour en faire votre entraîneur-chef?

C'était un très bon processus pour moi et pour l'ensemble de l'organisation. Tous les hommes à qui j'ai parlé et que j'ai longuement interrogés sont tous capables de diriger une équipe, et je me suis concentré sur la personne la plus apte à occuper ce poste pour cette équipe à ce moment précis. Je pense que l'expérience de Travis à Vancouver, compte tenu de l'âge du groupe, de sa dynamique et de la façon dont il a pu améliorer l’équipe en général, mais aussi chaque individu en particulier, a été déterminante. Il a des antécédents dans ce domaine, qui remontent à l'époque où il dirigeait dans la Ligue américaine de hockey. Je pense qu'avec le groupe influençable que nous avons ici, les joueurs sont des gars de caractère et ils veulent être encadrés. Travis a vraiment apprécié cela, et le processus d'embauche de Travis a été intéressant. Il y a plusieurs candidats différents qui vous intriguent, mais nous avons vraiment approfondi un certain nombre de points et Travis s'est avéré être, de loin, la bonne personne pour nous.

Pour beaucoup d'équipes, tout commence devant le filet, et tu as réussi à acquérir Linus Ullmark. Quelle importance cette transaction a-t-elle eue pour ton équipe ?

Au départ, nous avons mis des mois à trouver un accord, mais pour moi, il s'agissait de savoir combien d'occasions nous avons d'obtenir un gardien de ce calibre à ce stade de sa carrière, puisque même s'il est établi, il a encore une certaine marge de manœuvre pour continuer à progresser. C'était une priorité. Nous avions trois priorités au début de la saison morte : la première était le gardien, la deuxième était d'équilibrer la défensive et la troisième, que ce noyau méritait certainement, était d'attirer des vétérans pour les entourer et les aider à continuer à grandir et à se développer. Ils ont mérité ce soutien.

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Malheureusement, David Perron, qui a un impact positif sur ce groupe, s'est blessé et nous attendons son retour avec impatience. Nick Jensen était un autre de ces joueurs, et il a probablement apporté un peu plus que ce que nous pensions. Du point de vue de son jeu, nous sommes très heureux, mais aussi du point de vue du leadership.

Avez-vous le sentiment que l'équipe est passée à la vitesse supérieure et qu'elle se trouve aujourd'hui en position pour participer aux séries éliminatoires?

On ne peut pas se projeter trop loin dans cette ligue. Je pense simplement que c'est une bonne chose pour nous de sortir d'une série de défaites et d'être capables d'enchaîner des matchs constants pendant une longue période. C'est important de le souligner. Le problème avec notre équipe, c'est que si deux ou trois joueurs ne donnent pas le meilleur d'eux-mêmes, nous aurons du mal à gagner parce que nous ne sommes pas encore assez bien établis pour pouvoir gagner des parties sans eux. La bonne nouvelle, c'est que lorsque tout le monde travaille bien, nous sommes une bonne équipe.

Votre noyau n'est pas encore dans la fleur de l'âge, alors est-ce important d'avoir ces piliers dans votre équipe et de pouvoir construire autour d'eux ?

Le but est de les entourer de vétérans qui sont déjà passés par là et qui vont continuer à avoir une bonne influence et à être de bons joueurs sur la glace. J'ai parlé à ce groupe de progression interne et avec l'aide de Travis en tant qu'entraîneur, qui responsabilise les joueurs et les encadre correctement, il y a eu beaucoup de progression interne. Si vous regardez chaque joueur de notre groupe principal et son jeu, ils se sont tous améliorés.

Brady Tkachuk est en train de devenir un très bon joueur et leader dans la Ligue. Comment avez-vous perçu son évolution ?

Il est compétitif chaque soir et de façon constante. C'est ce qui fait la qualité de son leadership, puisqu'il donne l'exemple tous les soirs. Je pense qu'il doit continuer à grandir en tant que leader, et on peut voir la maturité dans son jeu. Nous nous nourrissons de ses émotions. Il apprend à savoir quand être ou ne pas être émotif, et cela fait partie du processus de croissance des joueurs individuellement et de l'ensemble du groupe.

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Vous allez devoir disputer neuf matchs consécutifs à l'étranger en raison de la tenue du Championnat mondial junior à Ottawa en décembre et janvier. Qu'est-ce que cela peut apporter à un jeune groupe lorsque vous êtes tout le temps ensemble sur la route ?

Nous avons un bon groupe de caractère et ils aiment être ensemble. C'est un peu différent pour nous en raison du Mondial junior, mais c'est l'occasion pour l'équipe de créer des liens et d'être ensemble. Nous avons quelques jours de repos pour Noël, puis nous nous remettrons au travail.

Personnellement, comment as-tu évolué depuis que tu as accepté le poste de directeur général ?

Cette partie de mon après-carrière de joueur s'est déroulée de manière naturelle. J'ai commencé comme responsable du développement des joueurs chez les Maple Leafs de Toronto et les dirigeants de l'équipe m'ont fait participer à des situations et à des moments importants. J'ai appris très vite à ce poste, à cette époque, à connaître certains processus et cela a assurément façonné une idée de la manière dont je ferais les choses différemment et de certaines choses que j'aimerais faire de la même manière.

Ma décision de quitter la LNH et de retourner dans la Ligue de hockey de l'Ontario a été la meilleure décision que j'ai prise. Beaucoup de gens essayaient de m'en dissuader et pensaient que j'étais fou à ce moment-là, mais l'expérience de pouvoir diriger l'ensemble de l'organisation a été très bénéfique. Dans le junior, comme DG, tu embauches le préparateur physique et le personnel médical, tu t'occupes de l'horaire et tu organises le voyagement en autobus et les familles d'accueil. Tu es donc exposé à une multitude de facettes du sport. Cette expérience m'a permis de me sentir plus à l'aise. Dans la LNH, il s'agit essentiellement des mêmes principes, mais à une échelle différente.