Juraj Slafkovsky, qui a été le premier choix au total du Repêchage de la LNH 2022 par les Canadiens de Montréal, a accepté de partager mensuellement avec LNH.com les dessous de sa vie de hockeyeur professionnel. Pour une troisième année déjà, il discute de sa saison sur la glace, mais aussi de ses expériences à l'extérieur de la patinoire.
Bonjour à vous tous,
Je vous écris pour une première fois en 2025. Alors j’en profite pour vous souhaiter une joyeuse année avec un peu de retard.
Pour notre équipe, le début de l’année 2025 rime avec bonheur. C’est génial de nous retrouver dans le mix, dans le portrait pour une place en séries. Nous le disions avant le début de l’année, mais il n’y avait pratiquement personne qui croyait en nous.
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Nous nous retrouvons dans la course, mais nous savons très bien qu’il reste un long chemin à parcourir avec encore 42 matchs. Nous ne voulons pas devenir fous avec ça, nous gardons les deux pieds sur terre. Nous devons nous concentrer simplement sur notre prochain match. Martin St-Louis nous le dit souvent. Ça ne sert à rien de regarder trop loin.
Même si nous gardons une vision à court terme, nous nous sentons bien. Nous gagnons à un très bon rythme et nous avons du plaisir. Il y a une énergie contagieuse.
J’ai le sentiment que c’est possible de croire à une participation aux séries. J’aime notre façon de jouer, nous respectons notre plan de match et nous faisons les jeux que nous pratiquons lors de nos entraînements. Nous avons aussi du succès contre les bonnes équipes de la LNH, pas juste les formations plus faibles. Dans le passé, nous heurtions parfois un mur contre les grosses équipes. Ce n’est plus le cas. Pour moi, il s’agit d’un bon signe.
Je sens qu’il y a eu un réveil dans notre jeu collectif depuis un mois. Je n’ai plus la date par cœur (12 décembre), mais nous jouons du bien meilleur hockey depuis la défaite de 9-2 contre les Penguins à Montréal. Nous nous n’écroulons plus en cours d’un match. Avant, nous pouvions mal jouer pendant vingt minutes ou quarante minutes. Maintenant, je sens que si nous avons un ralentissement, ça dure quatre ou cinq minutes. Nous trouvons des façons pour nous relever après quelques mauvaises présences.
Encore de l’inconstance
Sur une note personnelle, je sens que la constance représente un enjeu pour moi. Je peux jouer un bon match et j’ai ensuite deux mauvaises rencontres. J’étais horrible contre les Blackhawks à Chicago et contre l’Avalanche à Denver et j’ai ensuite joué un bon match contre les Canucks.
J’aimerais dire que j’ai les réponses pour mieux gérer ma constance. Mais je n’y parviens pas. Je cherche des explications. Je peux simplement baisser la tête et foncer. Je dois travailler encore plus fort. Je ne veux pas blâmer mon jeune âge (20 ans) pour cette inconstance. Il n’y a aucune excuse.
Je sens toutefois que je finirai par m’en sortir. Quand on y pense, c’est pratiquement juste ma deuxième saison dans la LNH. À ma première année, j’avais manqué plusieurs matchs en raison d’une blessure en fin de saison (39 matchs).
Même si je me cherche pour la confiance, je demeure dans un bon état d’esprit. Et les victoires m’aident beaucoup. Quand nous venons de gagner un match, je ne me pose pas une centaine de questions si je viens de jouer un match moyen. Je regarde des vidéos et je veux m’améliorer, mais ça ne me gruge pas autant d’énergie qu’après un revers. Je peux dormir. Quand un match vient de se finir, il n’y a rien que je peux changer dans ce match. Il fait partie du passé. Je dois penser au futur et c’est tout.
D’ici les prochaines semaines, j’aurai comme objectif d’éliminer les mauvaises présences dans un match. Je ne deviendrai pas un joueur parfait. Je peux avoir neuf bonnes présences et neuf mauvaises présences. Au prochain match, je voudrai avoir douze bonnes présences et six mauvaises présences. Et à l’autre match, je viserai 15 bonnes présences et trois mauvaises présences. Comme je le dis, il n’y a aucun joueur de parfait, mais nous devons toujours pourchasser la perfection.
La magie de Lane Hutson
Je n’ai pas le choix de vous parler de mon coéquipier, Lane Hutson. Je peux vous faire une prédiction assez facile. Il sera tout un défenseur dans la LNH. Il est déjà très bon.
Il y a quelques semaines, un journaliste m’avait demandé après une grosse défaite si je payerais pour regarder les Canadiens de Montréal. Je n’avais pas eu trop le temps d’y réfléchir. Maintenant, je peux dire que je payerais juste pour regarder Lane. J’aimerais le voir réussir ses passes soulevées (saucer pass en anglais). Il sort des jeux complètement fous.
Lane et moi avons été repêchés la même année en 2022. J’étais le premier choix et il était le 62e choix. Selon moi, Lane a un talent générationnel. Il change déjà l’image de notre équipe. J’aime le dire à la blague, mais je l’aurais choisi au premier rang. Et parfois, je me serais repêché au 62e rang!
Le départ d’un bon ami
Une semaine avant Noël, les Canadiens ont échangé Justin Barron aux Predators de Nashville. Si dans le passé, le CH échangeait des joueurs plus vieux, cette fois, c’était un jeune coéquipier. J’avais grandi au sein de l’organisation avec Barron. Pour les premiers jours après la transaction, j’étais triste. Je réalisais que je ne rejouerais probablement plus jamais avec lui. Je me disais que j’étais pour le voir pour quelques soupers sur la route, mais c’est tout.
J’ai perdu un bon ami en JB (Justin Barron), mais nous venons d’ajouter un très bon défenseur avec plus d’expérience en Carrsy (Alexandre Carrier). Wow, il a déjà tout un impact sur la glace, mais aussi à l’intérieur du vestiaire. Un bon joueur part, mais un autre bon joueur arrive. C’est la réalité du hockey. Nous sommes chanceux d’ajouter une pièce à notre casse-tête comme celle de Carrsy.
*Propos recueillis par Jean-François Chaumont, journaliste principal LNH.com