LAS VEGAS - Brian MacLellan n'est pas du genre à vouloir être sous les réflecteurs, pas même dans la ville des paillettes et du spectacle. Il sera le premier à vous le dire.
Il ne sent pas le besoin qu'on lui donne une tape dans le dos ou d'être le sujet d'un long portrait dans les médias. Et ça ne lui dérange pas de ne pas avoir été nommé finaliste au titre de directeur général de l'année le mois dernier.
Le DG des Capitals MacLellan savoure discrètement la Coupe Stanley
Il évite les projecteurs alors que des décisions importantes concernant Trotz et Carlson se profilent à l'horizon
© Patrick McDermott
Lorsque le monde du hockey retournera sur la flamboyante « Strip » pour la Cérémonie de remise des trophées de la LNH présentée par Hulu au Hard Rock Hotel & Casino le 20 juin, George McPhee des Golden Knights de Vegas, Kevin Cheveldayoff des Jets de Winnipeg et Steve Yzerman du Lightning de Tampa Bay seront en nomination pour ce prix. McPhee est considéré comme le favori à la suite de la saison Cendrillon vécue par l'équipe d'expansion qui a atteint à la surprise de tous la Finale de la Coupe Stanley.
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Si ce scénario devait se réaliser, MacLellan, le directeur général des Capitals de Washington, serait très heureux pour McPhee, un ancien coéquipier et un collègue dans le personnel des Capitals.
Mais MacLellan a quitté Vegas vendredi avec le seul trophée qu'il ait jamais désiré, celui dont il rêvait lorsqu'il était un enfant passionné de hockey à Guelph en Ontario.
« C'est le summum », a dit le dirigeant de 59 ans alors qu'il dorlotait la Coupe Stanley à la suite de la victoire des Capitals 4-3 qui a mis un terme à la Finale face aux Golden Knights en cinq matchs, jeudi au T-Mobile Arena.
Pendant ce temps, McPhee voyait, le cœur brisé, MacLellan et les Capitals célébrer leur victoire. En considérant les exploits des Golden Knights à leur première saison, McPhee était celui qui avait droit aux nombreuses félicitations entre les deux DG à l'approche de la Finale.
« C'est correct, a dit MacLellan en riant. Pour moi, tout ce qui est important, c'est de gagner. Tant que c'est ce qui arrive, j'ai du plaisir. »
La relation entre McPhee et MacLellan était bien connue alors que le duel entre les deux équipes se préparait. Natifs de Guelph, les deux ont joué la saison 1977-1978 avec les Holody Platers de Guelph avant de poursuivre leur carrière dans la NCAA à Bowling Green. Comme DG des Capitals, McPhee a engagé MacLellan en 2000. Puis en 2014, c'est MacLellan qui a remplacé McPhee à la tête de Washington.
Quatre ans plus tard, il est temps que MacLellan reçoive les applaudissements qu'il mérite pour avoir atteint le sommet de sa profession.
On peut penser aux décisions qu'il a dû prendre l'été dernier afin de respecter le plafond salarial. Washington a perdu le défenseur offensif Nate Schmidt à Vegas dans le repêchage d'expansion, a vu les joueurs autonomes sans restriction Karl Alzner (Montréal), Kevin Shattenkirk (New York) et Justin Williams (Caroline) s'entendre avec d'autres équipes, puis il a échangé l'attaquant Marcus Johansson aux Devils du New Jersey, le tout, dans une période de deux semaines au début du mois de juillet.
« Nous avons passé les trois dernières années à construire une équipe pour qu'elle devienne ce qu'elle était l'an dernier, puis nous sommes allés à la limite, que ce soit au niveau des joueurs que des salaires, avait-il expliqué à l'époque. On savait que nous aurions des problèmes éventuellement. Je ne pense pas que ce soit différent des équipes qui ont gagné dans le passé. On se retrouve avec le même lendemain de veille, mais nous n'avons pas gagné de championnat et on doit faire face à cette réalité. »
En réévaluant la situation, il faut féliciter MacLellan pour certaines des difficiles décisions qu'il a prises. Au final, elles ont rendu les Capitals meilleurs.
Avec les départs de Schmidt, Alzner, Shattenkirk, Williams et Johansson, MacLellan a libéré l'argent nécessaire pour s'entendre à long terme avec les piliers que sont Evgeny Kuznetsov, 26 ans, T.J. Oshie, 31 ans, et Dmitry Orlov, 26 ans, l'été dernier.
Kuznetsov, qui a signé un contrat de huit ans d'une valeur de 62,4 millions de dollars, a pris les responsabilités de premier centre à la place de Nicklas Backstrom et a été le meilleur marqueur des séries éliminatoires de la Coupe Stanley 2018 avec 32 points (12 buts, 20 assistances).
Oshie, le fougueux ailier qui a signé une entente de huit ans d'une valeur de 46 millions de dollars, a marqué six buts sur le jeu de puissance, un sommet dans la LNH, lors du parcours jusqu'à la Coupe Stanley des Capitals.
Pour ce qui est d'Orlov, un défenseur à caractère défensif mis sous contrat pour six ans à 30,6 millions de dollars, il a terminé troisième pour le temps de glace en séries (24 :12) chez les Capitals. Seuls les défenseurs John Carlson (25 :38) et Matt Niskanen (25 :23) ont été utilisés plus souvent.
Au final, les trois ont prouvé être des rouages importants de la première conquête de la Coupe Stanley des Capitals en 43 saisons.
« Je suis très heureux de ces signatures en ce moment, ça, c'est certain », a affirmé MacLellan en riant.
Il ressent la même chose à l'égard du contrat de Devante Smith-Pelly, 25 ans, pour un an à deux volets, signé le 3 juillet, une entente au salaire minimum de la LNH de 650 000$. Même si Smith-Pelly n'a marqué que sept fois en saison régulière, il a égalé ce total en séries et a été l'un des héros obscurs de Washington.
« Je pense que nous nous sommes améliorés dans les deux dernières années, a avancé MacLellan. Les vétérans ont été solides, les jeunes ont apporté de l'énergie et nous avons formé la meilleure équipe depuis les quatre années où je suis ici. Le jeu en défensive était incroyable. Tout le monde a fait preuve d'un grand niveau d'engagement. Certaines années, nous avons atteint notre apogée un peu trop tôt et nous nous sommes dégonflés à la fin. Ç'a été le contraire cette année. »
Une fois que l'euphorie du défilé de la victoire des Capitals sera passée, MacLellan fera de nouveau face à des choix difficiles. L'entraîneur Barry Trotz et le défenseur no 1 John Carlson seront libres comme l'air le 1er juillet.
« Nous ferons de notre mieux », a mentionné MacLellan.
Peu importe ce qui surviendra, MacLellan a prouvé qu'il sait appuyer sur les bons boutons.
« Nos jeunes joueurs gagnent en maturité et nos vétérans ont goûté à la victoire, a dit MacLellan. Nous avons appris à composer avec la pression. »
« Je ne vois aucune raison pour laquelle on ne pourrait pas continuer. »