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LAVAL- Anthony Richard a déjà vécu la frénésie d'un match de séries éliminatoires à la Place Bell de Laval, mais il ne l'a jamais expérimenté du bon côté de la force.

Il fera vite de constater que ça vient avec ses avantages quand la série de première ronde face aux Comets d'Utica prendra son envol, mercredi. D'abord, il ne se fera pas conspuer par la marée de partisans vêtus de blanc - un gain en soit - et, surtout, il n'aura pas à faire face au Cayden Primeau des séries.
« Ça devient frustrant quand tu affrontes un gardien qui fait les arrêts et qui t'empêche de marquer un gros but, a dit celui qui s'alignait avec le Crunch de Syracuse, l'an dernier. C'est ça qui avait fait défaut contre Laval. Cayden faisait les arrêts importants, alors je suis extrêmement content de l'avoir de mon côté.
« J'ai l'impression que des matchs de haute pression comme ça font ressortir le meilleur de lui. C'est dû au fait qu'il est tellement préparé et cérébral. Ça ne l'affectera pas, des matchs aussi importants que ça. »
Le jeune gardien avait regardé le premier match de la série de deuxième ronde contre le Crunch au bout du banc - une défaite de 5-3 - avant d'entrer en scène et de signer l'arrêt de mort de la bande de Richard. Il n'avait accordé que huit buts lors des quatre matchs suivants, une prémisse au long printemps de son équipe.
Primeau avait guidé les siens jusqu'au septième match de la finale d'association face aux Thunderbirds de Springfield, en maintenant une moyenne de buts alloués de 2,17 et un taux d'efficacité de ,936.
« Il est la raison pour laquelle on s'est rendus loin l'an passé en séries, a évoqué l'attaquant Rafaël Harvey-Pinard. Il a été époustouflant. Il était là soir après soir, il faisait les arrêts clés - et c'était au moins trois ou quatre par match. Il a joué un gros rôle dans notre parcours. »
Reste à savoir si l'Américain pourra répéter ses exploits derrière une équipe qui s'est qualifiée pour la danse printanière au tout dernier match de sa saison, après une campagne plus en dents de scie que la précédente.
« Je suis très confiant, et nos joueurs ont confiance en Primeau, a souligné l'entraîneur Jean-François Houle. Il a été très solide à ses trois derniers départs. Si ça n'avait pas été de lui… On a accordé plus de 40 lancers pour trois matchs de suite, ce qui ne nous arrive pas souvent. »
On peut se permettre de compléter la phrase du pilote québécois : si ça n'avait pas été de lui, le Rocket ne serait pas en train de se préparer pour les séries. À ses trois derniers départs, des matchs d'une importance capitale pour le Rocket, Primeau a signé un jeu blanc et repoussé 39 lancers à deux occasions.
Si c'est un avant-goût de ce qui s'en vient, c'est de bon augure pour la formation lavalloise.
« C'est une chose qui me rend fier, a amorcé le principal intéressé. Tu veux être calme dans ce genre de situations et tu veux te retrouver dans ce genre de situations. Tu veux te nourrir de la confiance de l'équipe et l'équipe veut se nourrir de la confiance de son gardien. […] Je vois bien la rondelle en ce moment. »
Primeau n'a pas toujours été au sommet de son art, ses derniers mois, mais il semble s'en approcher au moment où ça compte le plus. Avec sa moyenne de 3,04 et son efficacité de ,909 en 41 départs, il a affiché des chiffres très similaires à ceux de l'an dernier (33 MJ : 2,94 - ,909).
« Il a eu des hauts et des bas, a analysé Houle. Il a été à l'écart du jeu pendant au moins un mois à cause d'une blessure, et c'est sûr que ça l'a affecté. En début d'année, on ne jouait pas aussi bien devant lui. Ç'a été un peu dur, mais il s'est replacé. […] Quand il joue en confiance, c'est un très bon gardien. »