C'est un rappel que la fameuse « bête noire » n'est jamais bien loin.
À ses débuts dans la Ligue nationale, le portier finlandais avait beaucoup de difficulté à gagner contre les Canadiens. De 2007 jusqu'au début de sa séquence de six victoires en 2016, il présentait une fiche de 4-15-3, une moyenne de buts alloués de 2,77 et un taux d'efficacité de ,906 contre Montréal.
Je suis persuadé que Rask aurait de la misère à expliquer pourquoi il éprouve autant d'ennuis contre ses éternels rivaux. C'est difficile de mettre le doigt sur le bobo à une époque où l'on tente de tout expliquer par des statistiques parce qu'il n'y a rien de plus abstrait que le concept de la bête noire.
Ce n'est pas un calcul mathématique et ce n'est pas rationnel. Pourtant, je ne connais pas grand joueurs qui vous diront que ça n'existe pas. On a tous nos petites bibittes!
C'est un peu un état d'esprit. Dans mon cas, j'avais toujours du succès contre les Islanders, mais les choses se gâtaient quand j'arrivais en Californie. Il y a des endroits où tu te sens un peu moins confortable parce que tu sais même avant que le match commence que tu as rarement de bonnes sorties contre telle ou telle équipe. C'est comme un cercle vicieux.
Ça me fait penser à Jonathan Bernier, qui a battu les Canadiens à Montréal pour la première fois en 12 tentatives, plus tôt cette saison. En 18 matchs en carrière, il n'avait gagné qu'une seule autre fois. Il a au moins réussi à briser la barrière psychologique qu'il avait quand il venait à Montréal. Parfois, c'est tout ce qu'il faut pour s'en sortir.
Quand on est pris dans ce cercle vicieux, il faut simplement foncer, demeurer dans notre routine et tenter de renverser la tendance. Les joueurs de hockey sont fiers et personne n'est prêt à accepter d'entrée de jeu qu'il va perdre parce qu'il affronte sa bête noire. Les Canadiens commencent à se refaire une petite place dans la tête de Rask et ce sera intéressant de voir s'il pourra les chasser de là rapidement dès sa prochaine sortie.
Une question de style
Si on tente d'amener des arguments rationnels à tout ça, il faut aussi se pencher sur les styles de jeu. Ce n'est pas un secret pour personne, il y a des styles de jeu qui conviennent mieux à des gardiens qu'à d'autres.
Contre une équipe qui met davantage l'accent sur le jeu est-ouest, c'est mieux de favoriser un gardien plus mobile et qui a plus de facilité à se déplacer. Contre une équipe plus grosse qui joue de manière moins scientifique, on peut opter pour un gardien plus gros et moins mobile.
C'est logique et ç'a évidemment une grande influence sur le rendement du gardien en question.
J'ai été gardien et entraîneur des gardiens dans la LNH, et quand vient le temps de prendre des décisions, il arrive souvent qu'elles soient prises en fonction de la fiche des gardiens. C'est une question de succès et il n'y a rien de plus normal pour une équipe qui veut gagner.
Où est passée la défensive?
C'est la question qu'a dû se poser Jakob Markstrom quand il a vu Brayden Schenn, Alex Pietrangelo et Jaden Schwartz s'amener à 3-contre-0 lors de la prolongation du match de lundi entre les Canucks et les Blues. Vous me direz que la séquence s'est évidemment terminée par un but, mais attention, c'est passé très près de ne pas fonctionner.