NEW YORK - Au cours de sa carrière de 13 saisons dans la LNH, Henrik Lundqvist n'a jamais disputé un match au cours duquel les Rangers de New York étaient mathématiquement éliminés des séries éliminatoires de la Coupe Stanley.
Cela pourrait changer cette saison si les choses ne se replacent pas rapidement pour les Rangers, mais rien ne laisse entrevoir qu'un revirement de situation est imminent.
Les Rangers en quête de réponses après un septième revers en huit matchs
Les joueurs demeurent persuadés qu'ils peuvent se qualifier pour les séries éliminatoires
© Abbie Parr/Getty Images
Les Rangers ont perdu 6-1 contre les Bruins de Boston au Madison Square Garden mercredi, alors que Lundqvist a été retiré de la rencontre pour une troisième fois à ses cinq derniers départs, que les cafouillages défensifs de l'équipe ont été importants et que les mauvaises couvertures étaient flagrantes.
« Décevant, frustrant et embarrassant », a résumé Lundqvist.
Le capitaine Ryan McDonagh a ajouté : « Il s'agit probablement de l'une des pires parties de ma carrière, et de l'une des pires auxquelles j'ai pris part avec les Rangers. »
À la lumière de ces déclarations, il convient d'énoncer l'évidence, soit qu'il est de plus en plus difficile pour les Rangers de se convaincre qu'ils sont toujours des aspirants légitimes pour une place en séries, et que l'écart de trois points qui les séparent d'un billet pour le tournoi printanier dans l'Association de l'Est est surmontable.
« Je crois que c'est la clé en ce moment, de ne pas réagir de manière démesurée lorsque les choses vont mal, mais c'est difficile lorsque les choses se passent aussi mal que c'est le cas en ce moment, mais il faut continuer et se concentrer sur les bonnes choses », a avancé Lundqvist.
Les Rangers semblaient en voie de participer aux séries éliminatoires pour une huitième année de suite le 1er janvier, alors qu'ils ont vaincu les Sabres de Buffalo dans le cadre de la Classique hivernale Bridgestone 2018 de la LNH au Citi Field, mais dans le vestiaire, il semble que cela fait une éternité.
Ils ont perdu leurs quatre derniers matchs et sept de leurs huit derniers, toutes des défaites en temps réglementaire. Ils montrent une fiche de 4-11-0 depuis la Classique hivernale, et sept de ces revers ont été subis par un écart de trois buts ou plus, leur dernier étant possiblement le plus cinglant contre des Bruins qui font flèche de tout bois, eux qui présentent un dossier de 27-4-4 depuis le 16 novembre.
Rick Nash a marqué après cinq minutes de jeu pour placer les Rangers en avant 1-0. Boston menait 5-1 avec 10 minutes à écouler à la période médiane.
« Ce fut pathétique, cela ne fait aucun doute, a admis McDonagh. Avec tout ce qui se passe autour de l'équipe, nous devons demeurer concentrés et tenter de jouer un semblant de match complet. Nous n'en sommes même pas près. »
Il a raison, et pour revenir au premier point de McDonagh, il se passe tellement de choses dans l'entourage des Rangers en ce moment qu'il ne serait pas surprenant que la concentration des joueurs soit affectée.
Les blessures se sont multipliées, alors que les défenseurs Kevin Shattenkirk (opéré au genou pour une déchirure du ménisque) et Marc Staal (entorse cervicale) ainsi que les attaquants Chris Kreider (caillot sanguin et résection d'une côte), Pavel Buchnevich (symptômes de commotion cérébrale) et Jimmy Vesey (commotion cérébrale) sont tous à l'écart du jeu.
Lundqvist n'a pu faire la différence, même s'il faut souligner que la situation de l'équipe n'a pas grand-chose à voir avec son rendement. En fait, les Rangers sont encore à trois points d'une place en séries en grande partie grâce à son pourcentage d'arrêts de ,931 et à sa moyenne de buts alloués de 2,34 qu'il a conservés en 31 présences devant le filet entre le 1er novembre et le 21 janvier.
« Nous devons en donner plus, de toute évidence », avait énoncé Lundqvist avant le duel de mercredi.
Des renforts ne sont pas en chemin, à moins que certains des joueurs blessés reviennent au jeu bientôt.
Contrairement aux saisons précédentes, les Rangers devraient être des vendeurs à l'approche de la date limite des transactions 2018 de la LNH, fixée à 15 h le 26 février.
Nash, qui écoule la dernière saison de son contrat, a confirmé lundi avoir soumis aux Rangers sa liste de 18 équipes auxquelles il n'accepterait pas d'être échangé, une exigence de son contrat avant que l'équipe ne puisse l'échanger, ce que l'organisation a clairement l'intention de faire si elle lui a demandé de fournir cette liste.
Le défenseur Nick Holden et les attaquants Michael Grabner et David Desharnais sont fort probablement sur le marché eux aussi puisqu'ils écoulent tous la dernière année de leur entente.
Les rumeurs voulant que McDonagh et l'attaquant Mats Zuccarello, tous deux sous contrat pour la prochaine saison, soient disponibles se multiplient.
« Oui, ce pourrait être un peu différent cette année », a reconnu Lundqvist.
Bien différent.
Depuis le début de l'ère Lundqvist, les Rangers ont échangé leurs choix élevés au repêchage année après année afin d'acquérir des vétérans comme Nash, Martin St-Louis, Keith Yandle et Eric Staal dans l'espoir de s'améliorer suffisamment pour remporter la Coupe Stanley.
Ils y sont presque parvenus. Ils ont atteint la finale de l'Association de l'Est en 2012, la Finale de la Coupe Stanley en 2014 avant de retourner en finale de l'Est en 2015, alors qu'ils ont été éliminés en sept matchs. Ils ont remporté au moins une ronde en séries à sept reprises depuis 2006.
La seule occasion où ils ont raté les séries éliminatoires avec Lundqvist devant le filet est survenue en 2010, alors que les Rangers ont été éliminés lors du dernier jour du calendrier régulier en raison d'une défaite de 2-1 en tirs de barrage aux mains des Flyers de Philadelphie.
Les Rangers ne savent pas comment composer avec la situation qu'ils traversent présentement, et tous les facteurs s'additionnent dans un courant de négativité.
« À l'extérieur de la patinoire, il est de toute évidence difficile de ne pas se laisser affecter par cela, mais ça ne devrait pas avoir une incidence sur notre jeu, a souligné Lundqvist. Une fois à l'aréna, nous devons avoir la même approche. Il le faut. »
Sauf que cela ne fonctionne pas pour le moment, et que les défaites commencent à peser lourd.
« Et c'est normal, a précisé Lundqvist. Si vous êtes à l'aise avec la défaite, vous n'allez jamais gagner. Si perdre ne vient pas te chercher, c'est difficile à digérer. »
Les Rangers pourraient devoir recourir aux antiacides d'ici la fin de la saison s'ils ne peuvent trouver des solutions rapidement.