Stuart Skinner EDM

EDMONTON – Stuart Skinner n’est pas un gars de chiffres.

Le gardien des Oilers d’Edmonton n’est pas particulièrement inquiet de sa moyenne de buts alloués ou de son pourcentage d’arrêts. Pour lui, tout ce qui compte, ce sont les victoires et les défaites.

Malgré une moyenne de 3,09 et un taux d’efficacité de ,887 cette saison, Skinner regarde plutôt sa fiche de 8-6-2 en 16 départs et, surtout, son dossier de 7-3-1 au cours des 11 derniers matchs.

« Honnêtement, je ne pourrais pas vous dire le pourcentage d’arrêts moyen dans la Ligue et ce que ça veut dire d’être en dessous de la moyenne, a dit Skinner. Le jeu des statistiques est délicat. Pour moi, le plus important est de signer des victoires. Tu peux accorder huit buts, mais si tu gagnes 9-8, tu as quand même les deux points – et je ne suis pas en train de dire que je veux accorder huit buts. Je pense que les victoires sont la chose la plus importante. »

Parfois, il est facile d’oublier que Skinner, âgé de 26 ans, en est seulement à sa troisième saison complète avec Edmonton. À sa saison recrue, il s’est emparé du rôle de numéro un au détriment de Jack Campbell, avant de se tailler une place au Match des étoiles de la LNH 2023 et d’être finaliste au trophée Calder, remis à la recrue de l’année, derrière le gagnant, l’attaquant du Kraken de Seattle Matty Beniers.

La saison dernière, Skinner a de nouveau volé le rôle de numéro un à Campbell, puis il a aidé les Oilers à connaître une séquence de 16 victoires consécutives, la deuxième plus longue dans l’histoire de la LNH. Il a ensuite contribué au parcours de l’équipe jusqu’au match no 7 de la finale de la Coupe Stanley, une défaite de 2-1 contre les Panthers de la Floride.

« Je vais dire que quand il est à son mieux et que ses chiffres sont bons, il n’a aucune idée de ce que sont ses statistiques », a affirmé l’entraîneur Kris Knoblauch. « Quand nous avons gagné 16 rencontres de suite l’année dernière et que son pourcentage d’arrêts oscillait autour de ,950 durant cette séquence, je parie qu’il ne savait même pas quel était son pourcentage. Parfois, des joueurs savent quand les choses vont bien et ils vont ignorer leurs statistiques quand ça va mal, mais je suis convaincu que ça n’intéresse pas Stu. Il veut simplement aider l’équipe à gagner. »

Skinner a connu un mauvais début de saison, à l’image des Oilers, mais il retrouve ses repères. Il a effectué 27 arrêts dans une victoire de 4-1 contre l’Avalanche du Colorado samedi et il devrait obtenir le départ de nouveau quand les Oilers vont conclure leur voyage en affrontant les Golden Knights de Vegas mardi (22 h HE; SN1, HULU, ESPN+).

Avant la victoire au Colorado, Skinner avait stoppé 32 lancers dans un gain de 6-2 contre les Rangers de New York le 23 novembre.

« J’aime mon jeu, a mentionné Skinner. Évidemment, il y a des aspects sur lesquels je dois travailler et des choses que nous devons améliorer collectivement, mais en général, je dois me concentrer sur le processus me permettant de m’améliorer chaque jour. »

Skinner a perdu quatre de ses cinq premiers départs cette saison (1-3-1), alors que lui et les Oilers avaient des problèmes d’inconstance. Knoblauch a admis que la plaie causée par la défaite en finale n’avait pas complètement guéri au début de la saison.

Les Oilers semblent avoir tourné la page. Ils débarqueront à Vegas forts d’une séquence de trois victoires et d’une fiche de 7-2-1 en 10 rencontres. Skinner a eu un impact dans ce revirement de situation pour les Oilers (13-9-2) et il est en train d’étoffer sa candidature pour représenter le Canada à la Confrontation des 4 nations 2025. Les formations pour le tournoi, qui se tiendra du 12 au 20 février à Montréal et à Boston, seront connues mercredi.

« Je ne sais pas vraiment comment je vais me sentir si je suis pris ou non, a indiqué Skinner. Évidemment, ce serait génial de représenter son pays à la Confrontation des 4 nations. Je sais que j’aurai quelques coéquipiers qui vont y aller. Ce serait un exploit extraordinaire pour moi de participer au tournoi. Jouer contre les meilleurs joueurs au monde est quelque chose que tu souhaites toujours faire. »

Dans tous les cas, février apportera son lot de belles émotions pour Skinner. Lui et son épouse Chloe attendent leur deuxième enfant en février. Il sera donc à la Confrontation des 4 nations ou à la maison pour passer du temps avec son nouveau-né.

« Il y a du positif et du négatif dans tout, a expliqué Skinner. Si je fais partie de l’équipe, ce sera extraordinaire d’affronter les meilleurs joueurs, un rêve devenu réalité. Mais en même temps, je raterais des moments avec mon bébé. Si je ne suis pas choisi, ce sera un très mauvais sentiment, mais je passerai du temps avec mon nouveau-né. C’est la vie; il y a du positif et du négatif dans tout ce qui t’arrive. »

Skinner voit toujours le verre à moitié plein. Il tente de demeurer positif, peu importe ce qui se présente à lui, et il reste décontracté.

Ça peut être difficile à faire dans un marché comme Edmonton, où les gardiens sont souvent les boucs émissaires dans les moments difficiles. Ç’a été le cas lors des trois premières saisons de Skinner avec Edmonton, même s’il est allé au Match des étoiles, qu’il a été finaliste au trophée Calder et qu’il est passé à une victoire de soulever la Coupe Stanley.

« Je me coupe de tout et je dis à tout le monde autour de moi que je n’aime pas vraiment en parler non plus, a-t-il dit. Soit c’est ta faute et c’est la fin du monde, soit tu es le meilleur gardien au monde. Ces montagnes russes peuvent être très dangereuses pour un gardien. Ton égo peut te jouer des tours quand tu entends ces choses-là. Ça peut te déprimer comme ça peut te faire penser que tu es exceptionnel. Dans les deux cas, ce n’est pas vrai. »

Une chose qui n’a jamais diminué pour Skinner est le soutien de ses coéquipiers. Les Oilers n’ont pas toujours été responsables défensivement devant leurs gardiens cette saison, ce qui a parfois fait mal paraître Skinner et son auxiliaire Calvin Pickard.

« Il y a assurément des soirs où nous n’avons pas suffisamment soutenu notre gardien », a convenu le défenseur Darnell Nurse. « C’est à nous d’être plus constants devant eux, afin qu’ils voient le même genre de lancers chaque soir et qu’ils en tirent de la confiance.

« Nous avons confiance en lui. Il a tellement bien joué pour nous dans des situations de haute pression au cours des dernières années. Nous lui faisons confiance. Il est tellement un bon gardien. »