LHJMQ : Dans les coulisses du Centre Bell avec les espoirs

MONTRÉAL - La mêlée de presse est terminée. La plupart des journalistes ont retraité dans leurs quartiers après avoir bombardé de questions les jeunes vedettes de la soirée pendant une trentaine de minutes.

Le calme est revenu dans le petite salle de conférence et quatre des meilleurs espoirs de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) en profitent pour assouvir leur curiosité et peut-être, par la bande, quelques relents de fanatisme.
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Les défenseurs Tristan Luneau, Maveric Lamoureux et Noah Warren ainsi que l'attaquant Nathan Gaucher s'entassent devant la porte qui donne sur le large corridor qui mène au vestiaire des Canadiens de Montréal. Ils sortent leur téléphone cellulaire pour prendre quelques clichés furtifs.
C'est que les joueurs du Tricolore ont commencé à s'échauffer pour leur match face aux Coyotes de l'Arizona en jouant au ballon. Fascinés, les quatre jeunes hommes sont redevenus des gamins en voyant de près les Nick Suzuki, Cole Caufield, Alexander Romanov et compagnie.

« C'est assez tranquille l'échauffement de Suzuki », blague Warren, des Olympiques de Gatineau, en voyant l'attaquant du CH trotter lentement dans le couloir.
Pour le moment, ils ont le droit d'être impressionnés. Mais quand ils remettront les pieds au Centre Bell pour le Repêchage 2022 de la LNH, les 7 et 8 juillet, ce sera à leur tour de faire leur entrée dans la LNH. Ils pourraient même franchir les portes de ce mythique vestiaire et éventuellement s'entraîner avec ceux qu'ils enviaient, mardi.
Cette petite tournée médiatique, organisée par la LHJMQ et les Canadiens, avait comme objectif de les mettre en lumière et d'alimenter encore plus leur désir de parvenir au sommet. Et peut-être aussi leur permettre de se comparer… dans certains aspects, du moins.
« Je pense vraiment que je suis de calibre LNH au ballon », a conclu Luneau, avec une bonne pointe d'humour.
Dans la télé
Tristan Luneau a un horaire bien chargé pour cette tournée qui s'amorce au micro de Mario Langlois, l'animateur de Bonsoir les sportifs au 98,5 FM, en milieu d'après-midi.
Après un entraînement en matinée à Gatineau, l'arrière de 18 ans a pris la route en compagnie de Warren, de son entraîneur Louis Robitaille et son fils Kayden. Au volant, le directeur des communications de l'équipe Olivier Beauregard, alias « Gru », devra s'assurer que son protégé respecte ses engagements à la lettre.
Luneau figure au 10e rang sur la liste de mi-saison des meilleurs espoirs nord-américains du Bureau central de dépistage de la LNH, et il est le joueur le mieux classé du circuit junior québécois. C'est probablement la raison pour laquelle il a rendez-vous avec Luc Bellemare, sur le plateau de l'Antichambre à RDS.
Il brise la glace à la radio, et saute dans la voiture avec un peu de retard, en route vers la première entrevue de sa jeune carrière sur un véritable plateau de télévision. S'il est nerveux, il n'en laisse rien paraître. En fait, on dirait qu'il a simplement hâte de découvrir ce qui se cache habituellement derrière son écran de télé.

Comme il en a l'habitude, il répond aux questions avec aplomb et profite ensuite d'une visite privée de la grande majorité des plateaux dédiés au hockey avec les yeux bien ronds. Le tour de la station culmine sur le plateau de Sports 30, le bulletin sportif qu'il regarde religieusement depuis son enfance.
« C'est fou. C'est le studio que je vois tous les matins, et je suis dedans! », lance-t-il. S'il poursuit sur sa lancée, il risque « d'être dedans » encore plus souvent dans les prochaines années.
Rodger, deuxième prise et selfie raté
« Elle est loin, elle est loin… BONSOIR ELLE EST PARTIE! »
Eux aussi invités à la soirée, Joshua Roy, Xavier Simoneau et William Trudeau - tous des espoirs appartenant aux Canadiens - viennent de se payer tout un trip. Dans le couloir adjacent à la salle de conférence, ils viennent de crier la phrase signature du commentateur Rodger Brulotte, avec Rodger lui-même.
Tout ça après que l'ancien analyste du baseball des Expos les ait invités à rencontrer les légendes Yvan Cournoyer, Guy Lapointe et Réjean Houle dans le salon des Anciens. Pas mal, quand même.
Pour eux, c'est un peu une grande rentrée montréalaise après leur repêchage « en virtuel » de l'été dernier. Comme une deuxième prise - excusez-là.
Les trois ont d'ailleurs reçu les applaudissements les plus nourris quand la bande des sept a été présentée à la foule lors de la première pause publicitaire. Aucun pari n'avait été pris quant à celui qui serait le plus acclamé, mais on se doutait que Roy, le meilleur pointeur du circuit, aurait peut-être une longueur d'avance.

« J'ai hâte de voir », avait-il répondu quand on a blagué à ce sujet avec lui, en route vers la section 107. On n'était pas équipé d'un sonomètre, mais notre ouïe confirme que notre supposition n'était pas mauvaise.
En plus de ce bel accueil, le Tricolore n'a pas manqué d'immortaliser leur passage sur ses réseaux sociaux - au plus grand dam des trois complices. Disons que le trio n'était pas pleinement satisfait du selfie qu'il avait fourni aux Canadiens, et qui s'est retrouvé sur le compte Instagram suivi par… 863 000 personnes.

« Je ne peux pas croire que c'est rendu là-dessus! », s'est exclamé Simoneau en éclatant de rire. Ça ne les a tout de même pas empêchés de gagner des dizaines - voire des centaines - de nouveaux abonnés en quelques minutes. Mince consolation.
Jour de triche
Qui dit invitation des Canadiens, dit loge et dit bouffe. Ou plutôt malbouffe. Au menu dans la salle réservée pour ces athlètes de pointe : pizza, smoked meat, hot-dogs, frites, croustilles et maïs soufflé. On cherche toujours la verdure, mais ç'aura au moins plu à ces jeunes adultes « forcés » de s'accorder un jour de triche.
Au nombre d'entraînements et de matchs qu'ils ont chaque semaine - surtout avec le nouveau calendrier condensé - personne ne leur en voudra de déroger un peu de leur plan nutritionnel.
Mis à part Tristan Luneau, qui aurait probablement tué pour une poitrine de poulet accompagnée de riz et de légumes, toute la bande a semblé bien apprécier le festin. On vous confirme d'ailleurs que les bacs de compost n'ont pas été remplis avec les restes de la loge 5.15.
« J'essaie de trouver le juste milieu quand on n'a pas le choix comme ce soir », a fait valoir Luneau, très soucieux de son alimentation, qui a été la cible de quelques moqueries amicales de la part de ses comparses.

Le jeune homme n'a même pas daigné se lever quand l'alléchant plateau de dessert est arrivé à la porte. Certains de ses homologues ont complètement fait fi du « juste milieu » en commandant deux bonnes pointes de gâteau arrosé d'un coulis. Parce que ce n'est jamais assez sucré.
On taira le nom de ces coupables, à leur demande, mais on précisera quand même qu'il s'agit de deux défenseurs qui mesurent plus de 6 pieds 5 pouces. Faites vos recherches.