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QUÉBEC - Le nom de Louis Crevier vous sonne peut-être une cloche.
Soit vous le connaissez parce qu'il détient le titre du joueur le plus grand de la LHJMQ du haut de ses 6 pieds 8 pouces, ou bien vous faites partie des courageux qui ont regardé le dernier repêchage assez longtemps pour voir les Blackhawks de Chicago le sélectionner avec un choix qui appartenait initialement aux Canadiens.

Un petit rappel pour ceux qui auraient manqué ce coup du sort. Alors que plusieurs réclamaient que la formation montréalaise sélectionne enfin un Québécois avec son choix de septième ronde, elle a conclu une entente avec les Hawks qui l'ont fait à leur place au 188e échelon.
« Je savais que j'avais des bonnes chances d'être repêché, mais plus ça avançait et plus je commençais à avoir un doute, s'est souvenu le défenseur des Saguenéens de Chicoutimi. […] Sur le coup, je n'ai pas eu le temps de penser que c'était le choix des Canadiens. C'est drôle de voir que ç'a fait un petit 'buzz' après.
« Tout ça était hors de mon contrôle, et je suis vraiment content d'appartenir aux Blackhawks. J'avais eu de bonnes entrevues avec eux et il faut croire qu'ils m'aimaient bien dans l'organisation pour réaliser une transaction… même si ce n'était pas l'échange de l'année. »
Le Tricolore a obtenu un choix de septième ronde en 2021, et les Blackhawks ont mis la main sur un des meilleurs spécialistes défensifs du circuit junior québécois. Surtout sur un joueur qui laisse entrevoir de belles choses et qui ne cesse de faire des pas de géant dans son développement - excusez-la.
« S'il y a un mot qui le caractérise, c'est progression, a commenté son entraîneur Yanick Jean. J'ai rarement dirigé un joueur qui a connu une telle amélioration en trois ans. Il grandissait encore, il n'y a pas longtemps. Il fallait tout simplement lui laisser le temps d'apprivoiser son corps.
« C'est exactement la raison pour laquelle son développement a été un peu plus long, et c'est aussi pourquoi il va continuer de s'améliorer à 24 ans. On ne connaît pas encore son potentiel, mais je suis convaincu qu'il est très haut. »
C'est ce qui explique que le jeune homme de 20 ans a dû se contenter d'une simple invitation au camp de développement du Lightning de Tampa Bay à sa première année d'admissibilité au repêchage. Mais ce n'est pas parce qu'il était passé sous le radar que les recruteurs des Hawks avaient jeté la serviette dans son cas.
Ils ont vu un joueur différent et plus impliqué à sa deuxième campagne, et ils n'ont pas hésité à prendre une chance à peu de risques quand l'occasion s'est présentée.
« J'avais un rôle plus limité à ma première saison, et j'ai mis du temps à me mettre en marche, a reconnu Crevier. J'ai développé mon côté défensif, mais je n'avais pas généré beaucoup de choses offensivement. L'an dernier, j'ai amélioré tout ce qui est défensif et j'ai été confronté aux meilleurs trios adverses.
« J'ai trouvé mon identité et mon style de jeu, et j'ai pu prouver mon efficacité en défensive, ce que je n'avais pas nécessairement fait à ma première année. »
Un contrat dans la mire
Ça ne veut pas dire que le travail est terminé pour autant. Maintenant qu'il a passé l'étape du repêchage, son objectif est désormais de décrocher un contrat professionnel d'ici la fin de la prochaine campagne. Ce nouveau défi vient avec autant, sinon plus, de pression que le premier.
La bonne nouvelle, c'est que le gentil géant s'en sert à son avantage et que ça s'est immédiatement répercuté sur son jeu, parole de Yanick Jean.
« Ça amène une certaine pression, mais aussi beaucoup de motivation, a lancé Crevier. Mon but, ce n'est pas seulement d'être un choix de septième ronde qui ne va rien faire. Je veux grandir dans l'organisation des Blackhawks et je mets toutes les chances de mon côté. »
Pour ce faire, il vient de connaître la meilleure saison de sa carrière au chapitre de la production avec une récolte de 14 points, dont six buts, en 26 rencontres. Entendons-nous, il n'est pas devenu un quart-arrière purement offensif, c'est simplement une corde de plus qu'il a naturellement ajouté à son arc.
« Il sait que la priorité dans son jeu est de défendre, a conclu Jean. Il s'améliore tellement constamment que c'est normal qu'il devienne plus menaçant offensivement. Quand tu as des bonnes mains, un bon coup de patin, un bon sens du hockey et que tu mesures 6 pieds 8 pouces, tu es choyé par la nature. »