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Martin Biron a connu une carrière de 15 saisons dans la LNH et il a signé 230 victoires en 508 matchs, connaissant notamment deux saisons de 30 gains et plus. Il a également atteint la finale de l'Association de l'Est avec les Flyers de Philadelphie en 2008. Le gardien natif de Lac-St-Charles a été sélectionné au 16e rang au total du repêchage 1995 par les Sabres de Buffalo. Il a évolué avec les Sabres, les Flyers, les Islanders de New York et les Rangers de New York. Martin a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com chaque semaine afin de discuter de l'univers des gardiens et d'analyser l'actualité de la LNH.

La situation est particulière. Quand on jette un coup d'œil à travers la LNH, on constate que plusieurs des gardiens qui s'illustrent - et qui s'emparent parfois même du poste de no 1 - ne sont pas nécessairement de gros noms et ont tous des parcours de développement différents.
Ce que ça me dit, c'est que la soixantaine de gardiens qui ont défendu l'un des filets des 31 équipes de la Ligue depuis le début de la saison sont extrêmement talentueux. Mais ce n'est pas que le talent et la technique qui comptent.
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La maturité, l'expérience, la préparation mentale et physique sont tous des aspects déterminants qui font en sorte que n'importe lequel de ces gardiens, à n'importe quel moment, peut faire bonne figure et venir chambouler les choses.
La réalité est très différente qu'à l'époque à laquelle je suis arrivé dans la LNH au tournant des années 2000. En 2018, j'irais même jusqu'à dire que les gardiens de 15 ans sont beaucoup plus talentueux que les gardiens d'expérience qui approchaient la trentaine, il y a à peine 20 ans.
Les gardiens de but au hockey ont probablement connu la croissance la plus rapide tous sports confondus depuis le début des années 90. Ils sont plus talentueux que nous l'étions. Ensuite, c'est de développer les aspects psychologiques, physiques et techniques, mais le talent est là et il est là pour tout le monde.
Cette semaine, j'ai donc décidé de dresser une courte liste de gardiens qui se distinguent jusqu'à présent et qui viennent parfaitement illustrer cette nouvelle réalité.

Cal Petersen, 24 ans - Kings de Los Angeles

Statistiques: 8 MJ; 2,46/,927
Les Kings voulaient être patients avec leur jeune prodige, mais les blessures à Jonathan Quick et à Jack Campbell ne leur ont pas donné le choix.
Le développement de Petersen ne s'est pas fait de manière classique. Après avoir été repêché par les Sabres en 2013 (no 129), il est retourné dans la USHL et a ensuite joué trois saisons à Notre-Dame dans la NCAA. Il ne s'est pas entendu avec les Sabres, il a pris son temps et est devenu joueur autonome au terme de sa carrière universitaire.
Les règlements de la LNH quant aux joueurs américains et européens sont favorables aux équipes. Ils ont quatre ans pour bien évaluer et développer leurs espoirs et décider de leur octroyer ou non un contrat, comparativement à seulement deux ans quand il s'agit d'un joueur provenant de la Ligue canadienne.
Pour le développement d'un gardien, le temps fait toute la différence. Quand tu bénéficies de quelques années supplémentaires pour démontrer ta progression, ça aide beaucoup.
On le voit en ce moment sur la patinoire. On constate que c'est un gars qui est extrêmement mature, qui est très rapide et qui est en plein contrôle de ses moyens. Ce n'est pas comme si c'était un jeune de 20 ans qui se retrouvait dans la LNH; il a 24 ans et il a beaucoup d'expérience et ça lui a permis de s'adapter rapidement.
Il retournera fort probablement dans la Ligue américaine quand Jonathan Quick et Jack Campbell seront de retour, mais les Kings sont assurément rassurés par sa tenue. D'ici deux ou trois ans, je vois bien la transition se faire de Quick à Petersen.

Mikko Koskinen, 30 ans - Oilers d'Edmonton

Statistiques: 11 MJ; 2,26/,924
Voilà un autre gardien qui a connu un développement assez spécial. J'évoluais avec les Islanders quand Koskinen est arrivé dans l'organisation en 2009-10. C'est un grand gardien - il mesure 6 pieds 7 pouces - mais il ne savait pas se servir de sa stature à l'époque. Il avait l'air petit dans son filet et avait de la difficulté à s'adapter à la vitesse de la Ligue américaine.
Il est retourné en Europe, dans la Liiga en Finlande et dans la KHL en Russie, avant de revenir dans la LNH cette saison. Les insuccès de Cam Talbot et les difficultés des Oilers lui ouvrent maintenant la porte.

Surtout avec un nouvel entraîneur comme Ken Hitchcock qui vient d'arriver à Edmonton et qui vise seulement les victoires. Koskinen multiplie les arrêts et les bonnes performances et il vient brouiller les cartes. Hitchcock ne doit rien à personne et je suis convaincu qu'il donnera le filet à celui qui lui donne le plus de chances de l'emporter.
Il a une sorte de carte blanche. Mis à part Connor McDavid, personne n'est intouchable. Tous les autres ont quelque chose à lui prouver. Après tout, il y a plusieurs raisons qui ont mené au congédiement de Todd McLellan. Et la plupart du temps, quand un entraîneur se fait congédier, c'est que le gardien ne fait pas le travail.

David Rittich, 26 ans - Flames de Calgary

Statistiques: 12 MJ; 2,04/,930
Il y a vraiment une différence entre le David Rittich de cette année et celui qui a disputé 21 matchs l'année dernière. C'est là-dessus que les Flames se basent en ce moment pour prendre des décisions.
Mike Smith connaît quelques difficultés cette saison, mais c'est surtout en raison de la progression de Rittich que ces décisions sont facilitées. Les Flames ont quand même de bons gardiens dans l'organisation en Jon Gillies et Tyler Parsons, mais leur développement peut être long. Pour l'instant, Rittich fait le travail et permet aux Flames de gagner du temps.

La formation albertaine est dans une section assez faible et a la chance de terminer au premier rang dans la Pacifique. Elle doit mettre toutes les chances de son côté et Rittich est celui qui lui permet d'aspirer à la victoire match après match.
Les contrats de Smith et de Rittich viennent à échéance au terme de la saison, ce qui fait en sorte que l'organisation peut mettre de côté la loyauté. Ce n'est pas comme si Smith était encore sous contrat pour trois ou quatre ans, alors elle peut y aller avec le gardien le plus performant.

Curtis McElhinney, 35 ans - Hurricanes de la Caroline

Statistiques: 9 MJ; 2,12/,930
McElhinney a vraiment fait du bon travail avec les Maple Leafs de Toronto comme auxiliaire à Frederik Andersen l'année dernière, mais ils ont préféré donner la chance à Garret Sparks - un gardien de 25 ans - de s'établir dans la LNH.
Les Hurricanes ont réclamé McElhinney au ballottage en début de saison et ont désormais sous la main un gardien qui offre du leadership et une stabilité à une jeune équipe, qui a besoin de bons vétérans. Dans les dernières années, les Hurricanes ne l'ont pas eu facile dans le filet avec Cam Ward, Eddie Lack et Scott Darling.
McElhinney était dans une drôle de situation à trois gardiens avec Darling et Petr Mrazek, mais les Hurricanes ont pris la décision de soumettre le nom de Darling au ballottage, jeudi. C'était la chose à faire.

J'ai été dans une situation semblable avec les Sabres alors que je me suis retrouvé avec Ryan Miller et Mika Noronen en 2005-06. C'était plus simple que le système de rotation qu'utilisaient les Hurricanes parce qu'on savait qui était le no 1, le no 2 et le no 3. Noronen était le troisième et nous nous entraînions à deux gardiens.
Si tu as trois gardiens de but, il faut vraiment que tu instaures une définition des rôles et que le troisième n'empêche pas les deux autres d'avoir du temps de qualité à l'entraînement. Tu ne dois pas jongler à trois gardiens et c'est pourquoi les Hurricanes ont soumis Darling au ballottage.

Carter Hutton, 32 ans - Sabres de Buffalo

Statistiques: 20 MJ; 2,63/,917
Ce que j'aime le plus de Carter Hutton, c'est que c'est un vrai leader et pas seulement sur la patinoire. C'est sûr que c'est plus facile d'être un bon leader quand l'équipe va aussi bien qu'en ce moment, mais il l'a fait dès son arrivée à Buffalo cet été. On sentait qu'il était déjà respecté même si ce n'est pas un gars qui avait joué beaucoup de matchs dans la LNH.
Chez les Sabres, ce qui a le plus changé cette saison, c'est le leadership, la maturité et l'expérience, et je pense qu'Hutton est l'un de ceux qui jouent un rôle à cet égard.
Sur la patinoire, c'est un gardien qui remplit bien le filet et qui est imposant devant les tirs. Sa grande force, c'est qu'il lit extrêmement bien le jeu. Comme il ne mesure pas 6 pieds 4 pouces comme certains de ses homologues, il se doit d'avoir une petite longueur d'avance pour se mettre en position parfaite pour faire l'arrêt et c'est ce qu'il fait.

L'expérience qu'il a acquise avec les Predators de Nashville et Pekka Rinne et la chance qu'il a obtenue à St. Louis lui ont assurément permis de développer sa tête de hockey et ça rapporte finalement cette saison.
\Propos recueillis par Guillaume Lepage, journaliste LNH.com*