Meilleurs espoirs: Lamoureux et Goyette, d'ennemis à inséparables

KITCHENER -À la veille du Match des meilleurs espoirs de la LCH/LNH, Maveric Lamoureux et David Goyette entrent dans un vieux vestiaire de l'Auditorium de Kitchener transformé en salle d'entrevue pour la journée. Ils ne sont pas très âgés, mais déjà, ils viennent se remémorer le bon vieux temps.

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Cette pas si lointaine époque à laquelle ils se détestaient parce qu'ils croisaient le fer au niveau atome. Cette relation pour le moins tumultueuse au départ, qui s'est transformée en amitié solide et qui les a menés, ensemble, aux portes de la LNH.
« On était les deux meilleurs de nos équipes, s'est souvenu Goyette, qui évolue avec les Wolves de Sudbury dans la Ligue de l'Ontario. Les gens parlaient déjà de nous quand on était jeunes. Il y avait de la compétition chaque fois qu'on s'affrontait parce que lui est à la défense, et moi à l'attaque. »
« Quand il passait de mon bord, je voulais tout le temps en donner plus », l'interrompt le grand défenseur des Voltigeurs de Drummondville en riant.
« Il y avait tout le temps des crosschecksou des affaires de même. Il y a toujours eu une petite compétition entre nous. On ne s'aimait pas au début, mais on s'aime bien maintenant. »
Leur lien a changé du tout au tout à partir du moment où les deux jeunes ont enfilé le même uniforme dans une équipe estivale. Sans les coups de bâton, les mises en échec et la tentation mutuelle de se faire mal paraître, ils sont lentement mais sûrement devenus inséparables.
Des inséparables malgré les chemins différents qu'ont pris leurs carrières respectives, faut-il préciser.
« On a toujours gardé contact depuis qu'on est jeunes, a expliqué Goyette, un natif de Saint-Jérôme. On est de meilleurs amis, on se texte tout le temps. Quand mes parents sont déménagés à Hawkesbury, il est venu me rejoindre l'année suivante et il a habité chez moi. Ç'a été vraiment le funcette année-là. »
C'est ce qui explique le petit détour ontarien d'une saison qu'a effectué Lamoureux, en 2018-19, pour s'aligner avec le Eastern Ontario Wild U15 - le programme qu'avait intégré Goyette, un an auparavant.
« C'était pour jouer avec lui premièrement, mais c'était aussi pour aller à l'école anglaise en même temps, a-t-il précisé. Je ne serais pas allé en Ontario si ça n'avait pas été de lui, et je ne crois pas que je l'aurais fait simplement pour l'école anglaise. Il m'a incité à y aller. »
Leurs chemins se sont à nouveau séparés par la suite quand Goyette a opté pour une équipe de hockey préparatoire scolaire au Connecticut - Selects Academy - et que Lamoureux est rentré au Québec pour s'aligner avec les Élites de Jonquière, dans le midget AAA. Le premier évolue désormais dans la OHL, et l'autre dans la LHJMQ.

Deux ans après cette aventure ontarienne, les voilà de nouveau réunis au sein de la même équipe le temps de quelques jours pour le Match des meilleurs espoirs - cette importante vitrine en vue du prochain repêchage de la LNH.
« Je l'ai tout de suite texté quand j'ai vu les formations, c'est malade, a lancé Lamoureux. J'avoue que ç'aurait été bizarre de jouer contre lui. »
Motivation
Si la haine du début de leur relation a fait place à une bromanceà toute épreuve, une chose est toujours au rendez-vous : la compétition. Mais au lieu d'être dirigée l'un contre l'autre, les deux jeunes hommes s'en servent pour s'élever ensemble au-dessus de la mêlée.
Ils s'entraînent tous les deux avec le préparateur physique Stéphane Dubé, à Boisbriand, au cours de la saison estivale et n'hésitent pas à se donner des conseils en cours de saison.
« On se parle souvent du repêchage, a admis Lamoureux. On est rendus, c'est comme notre rêve de p'tit cul. On a tous les deux de bonnes chances d'être repêchés en première ronde. […] Nos saisons ont moins bien commencé, et on se motivait à s'en sortir en se disant qu'il fallait se rendre au repêchage ensemble. »
« C'est 'cool' de voir qu'on se pousse depuis qu'on est jeunes, a conclu Goyette. On y pense depuis qu'on est hauts de même. On se parle toujours, on se facetimeet on prend des nouvelles. On garde le contact et on se pousse ensemble. »
Crédit photos : Maxime Blouin / LHJMQ