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SYRACUSE, New York - Le 17 mars 2017, Michaël Bournival est frappé solidement le long de la rampe par son ancien coéquipier chez les Cataractes de Shawinigan, Yannick Veilleux du Rocket de Laval. Son genou droit a accusé le choc et a tout simplement flanché. Résultat? Déchirure du ligament croisé antérieur et huit mois de réhabilitation. C'est précisément huit mois plus tard que le Shawiniganais a réintégré la formation du Crunch et le hasard a voulu que ça se passe contre le Rocket, samedi dernier.

Bournival n'en était pas à son premier obstacle majeur dans le monde du hockey. Qui ne se souvient pas des commotions cérébrales qui ont miné son passage chez les Canadiens de Montréal? De 2014 à 2016, il n'a pratiquement pas été capable de se faire justice en raison de ses maux de tête et ses nombreux matchs passés dans les gradins.
Chose certaine, il a toujours refusé d'abandonner et il a continué de prendre un soin jaloux de sa condition physique. Voilà pourquoi son entraîneur à Syracuse, Benoit Groulx, n'était pas très inquiet pour lui, malgré la longue période de remise en forme qui l'attendait.
« Bourny, c'est une machine!, a relevé Groulx avec enthousiasme lundi matin au terme de l'entraînement de son équipe au War Memorial Arena. Il y a certains joueurs que tu te demandes comment leur remise en forme va se passer, mais pas lui.
« Dans son cas, quand le docteur nous a dit que ça allait prendre huit mois, bien on s'est dit qu'on allait prendre le temps nécessaire. C'est quand tu prends le temps d'aller le voir à l'entraînement que tu te rends compte que c'est un athlète accompli. Je n'ai jamais douté que Michaël Bournival allait revenir à son meilleur niveau. »
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Pour le principal intéressé, cette sérieuse blessure a été un autre test mental. Sa patience a de nouveau été mise à contribution.
« C'est encore de l'adversité, je dois juste travailler fort pour revenir comme j'étais. Je ne te cacherai pas qu'à certaines étapes (de sa remise en forme), j'étais un peu déçu de mon progrès. Quand tu n'es pas capable de marcher ou de faire des choses très simples, tu te demandes vraiment comment tu vas faire pour revenir comme avant », a soutenu Bournival.
Le temps finit souvent par arranger les choses. Contrairement à une commotion cérébrale, la reconstruction d'un genou permet habituellement d'obtenir un diagnostic précis et un échéancier de remise en forme. Bournival estime avoir reçu un support constant de la part de l'organisation du Lightning qui a accepté de lui accorder un nouveau contrat pendant la saison morte malgré sa blessure. Clairement, l'attaquant de 26 ans l'a beaucoup apprécié.
« Depuis le départ, on avait identifié huit mois de remise en forme. Je savais à quoi m'attendre. J'ai obtenu un suivi constant et je suivais les étapes. Quand je suis embarqué sur la glace la première fois, j'avais l'air d'un gars de ligue de garage qui n'avait pas patiné depuis 50 ans! Je suis vraiment reconnaissant pour tout ce que l'organisation a fait pour moi. »
Un bête accident lui a donc fait perdre huit mois de hockey. Pour Bournival, inutile de revenir sur le passé et d'en vouloir à son ancien coéquipier.
« C'était un jeu bien banal, on se battait tous les deux pour la rondelle et on s'est rentré dedans. C'était vraiment un accident et j'ai tout de suite dit à Yannick (Veilleux) après le match que ce n'était pas de sa faute. Ce sont des choses qui arrivent dans le monde du hockey, et ça aurait pu être n'importe qui. On se parle encore souvent, c'est un ami. Je n'ai aucune rancœur envers lui », a indiqué Bournival.

L'ancien capitaine des Cataractes de Shawinigan semble se plaire à Syracuse, dans un rôle où son leadership est grandement mis à contribution. Le Crunch fait partie des plus jeunes formations de la Ligue américaine et, en plus, il est ravagé par les blessures depuis le début de la saison. À un certain point, Groulx devait composer sans ses trois premiers joueurs de centre.
« C'est évident que Bourny a un rôle très important chez nous, confirme Benoit Groulx. On a une très jeune formation. C'est quelqu'un qui a d'excellentes habitudes de travail et c'est difficilement remplaçable. Il est un exemple pour nos jeunes joueurs et son absence s'est fait lourdement sentir. Je lui ai dit qu'à son premier match, il jouerait 12 minutes… Il en a joué 14. Mais je ne me suis pas excusé! »
Avec Bournival et le fort contingent francophone au sein de l'équipe, le Crunch sera encore une fois dur à battre. La troupe de Benoit Groulx attend du renfort bientôt. Son capitaine, Gabriel Dumont, est à quelques semaines d'un retour au jeu lui aussi. Quand tout ce beau monde sera rentré au bercail, attention.