Tous les mardis, notre chroniqueur Anthony Marcotte revient sur la dernière semaine du Rocket de Laval, ainsi que sur l'actualité de la Ligue américaine de hockey. Il permettra aux partisans de suivre assidûment ce qui se passe dans l'antichambre de la meilleure ligue de hockey au monde.
Un choix de premier tour à Montréal attirera toujours son lot de curiosité. Les gens veulent savoir comment se développent les sélections de l'équipe appelées à faire gagner les Canadiens dans les années futures. Le cas de Michael McCarron ne fait pas exception. Bien que plusieurs aient lancé la serviette dans son cas, son début de saison est pourtant très encourageant chez le Rocket de Laval.
Dès le départ au camp d'entraînement après son retour dans la Ligue américaine de hockey, McCarron semblait être un nouvel homme. Il ne s'est défilé devant aucune question et, repentant, il a même avoué ne pas s'être présenté suffisamment prêt au camp de l'équipe la saison dernière. Réalisant ses erreurs, le grand Américain comptait profiter de cette nouvelle page blanche à Laval pour relancer sa carrière.
Marcotte : Version 2.0 de Michael McCarron
L'imposant attaquant américain s'illustre depuis le début de la saison avec le Rocket de Laval
© David Kirouac/Icon Sportswire via Getty Images
Son nouvel entraîneur Joël Bouchard utilise souvent l'expression « mes joueurs avaient de bonnes intentions » et tout ça colle bien à McCarron depuis le début de la saison. Principalement utilisé au centre du deuxième trio avec Alexandre Alain et Hunter Shinkaruk (Daniel Audette se retrouvait à sa place samedi contre les Thunderbirds de Springfield), il voit également de l'action sur la deuxième vague de l'avantage numérique. Il a marqué de belle façon ses deux premiers filets de la saison, vendredi soir.
« Je suis content d'avoir mis ça de côté (ses premiers buts), c'est assurément un poids de moins sur mes épaules », a-t-il laissé entendre après la défaite de 5-3 de son équipe contre les Thunderbirds, vendredi soir. « Par contre, je préfère mettre l'accent sur le rendement de l'équipe présentement. On ne peut pas perdre une avance comme celle-là en troisième période. »
« Je commence une page blanche avec lui. Je n'ai pas de problème avec son jeu, son attitude et son leadership. Ce n'est pas moi qui joue, c'est lui qui tient le bâton, mais je le pousse comme tous les autres » s'est résumé à dire Bouchard.
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La preuve que le début de saison de McCarron (deux buts et trois aides en sept rencontres) fait l'unanimité, même ses coéquipiers sont prêts à admettre que le grand gaillard a pris du galon.
« Il travaille très fort. Tu vois qu'il veut réussir. C'est un gros bonhomme qui fait de la place sur la patinoire. Il est aussi intimidant à affronter. Je pense que notre trio connaît un bon départ et il faut que ça continue », a soutenu Alexandre Alain, lui-même auteur de ses premiers points de la saison ce week-end.
À seulement 23 ans, était-il trop tôt pour capituler dans son cas? Peut-être bien. La saison est encore jeune, mais McCarron montre de très bons signes jusqu'à maintenant.
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L'histoire se répète pour le Rocket. Coupable d'un criant manque d'opportunisme, la troupe de Joël Bouchard n'aurait jamais dû faire cadeau des quatre points aux Thunderbirds au cours du dernier week-end. L'équipe a encore eu nettement le dessus aux tirs au but (75 à 36!) et dans les chances de marquer, mais n'a toutefois pas été récompensée pour ses efforts. Signe qu'il n'y a aucune panique pour l'instant dans le vestiaire, c'est un entraîneur avec le sourire aux lèvres qui s'est présenté devant les médias après la deuxième défaite en moins de 24 heures de son équipe, samedi.
« Je suis extrêmement fier des gars, de notre effort, a déclaré Bouchard. Dans une séquence de trois matchs en quatre soirs, d'arracher trois performances comme ça… On devrait avoir plus qu'une victoire en poche (gain de 5-2 contre Hartford, mercredi).
« J'ai adoré notre attitude sur le banc. Des fois, quand ça ne va pas bien, ce n'est pas long qu'on sert le bâton et qu'on se frustre. Ce n'était pas notre cas. Je pense que les gars comprennent que ça fait partie de notre processus. Présentement, on pousse tellement pour aller chercher un but, qu'on ouvre légèrement la porte et on se fait compter. C'est le début de la saison. Tant que l'intensité et les chances de marquer vont être là, on va être correct. »
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Kenny Agostino a inscrit le plus beau but de l'année dans toute la LAH, samedi après-midi à la Place Bell. De toute beauté! On vous invite à regarder ça!
If you missed Kenny Agostino's end-to-end power play goal last night for @RocketLaval...you're going to want to watch this one. pic.twitter.com/Lshy8zWLNe
— American Hockey League (@TheAHL) October 21, 2018
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Le Barracuda de San Jose connaît un excellent départ dans la section Pacifique, alors que l'équipe n'avait pas encore perdu en temps réglementaire avant de subir un premier revers dimanche. Incidemment, trois Québécois font directement partie des succès de cette équipe.
Envoyé à San Jose dans la transaction ayant fait passer Erik Karlsson aux Sharks, Francis Perron est en train de sortir de sa coquille. Enfin en santé, l'ancien des Huskies de Rouyn-Noranda est le meilleur marqueur de son équipe avec huit points en six matchs. On pourrait dire la même chose au sujet de Jérémy Roy, déjà cinq mentions d'aide cette saison, lui qui n'a presque pas joué au cours des deux dernières saisons en raison de blessures au genou.
Le gardien Antoine Bibeau est toujours dans l'organisation des Sharks. Partageant la tâche avec la recrue Josef Korenar, Bibeau fait encore partie des meilleurs gardiens de la LAH avec une moyenne de buts alloués de 1,48 et un pourcentage d'arrêts de ,949.
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Le Rocket a rendez-vous avec les Americans à Rochester samedi. Installés au sommet de la section Nord, les Americans misent sur les deux meilleurs marqueurs du circuit jusqu'ici cette saison. Le Suédois Victor Olofsson et un certain Zach Redmond ont respectivement 14 et 12 points en huit rencontres.
Alexander Nylander, qui n'est pas placé au rencart sans contrat comme son frère William à Toronto, connaît lui aussi un bon départ avec huit points en autant de matchs.
Avant sa visite à Rochester, le Rocket fait escale à Toronto mardi soir. Les champions en titre de la Coupe Calder n'ont que deux victoires en sept rencontres dans cette jeune saison.
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La citation de la semaine de Joël Bouchard : « Je ne sens pas les gars dans un esprit de frustration. Ils se comportent comme des professionnels. On n'a pas vu de gestes de frustration, de mauvaises pénalités. Les gars n'ont pas été comme des enfants dans un Toys "R" Us* qui n'ont pas leurs jouets. Pis ça, ça paye à long terme. »