Au bout du compte, la décision des Oilers d'Edmonton de ne pas égaler les offres hostiles que le défenseur Philip Broberg et l'attaquant Dylan Holloway avaient reçues des Blues de St. Louis le 13 août a été prise davantage en fonction de l'avenir que du présent.
Broberg, 23 ans, et Holloway, 22 ans, auraient évidemment pu prendre part aux futurs succès des Oilers, comme ils l'ont fait en les aidant à atteindre le match no 7 de la finale de la Coupe Stanley contre les Panthers de la Floride la saison dernière, avant d'arriver à court d'une seule victoire de leur première conquête de la Coupe depuis 1990. Mais en prenant la décision difficile de laisser les deux joueurs autonomes avec compensation se joindre aux Blues, les Oilers gardent les yeux sur la vue d'ensemble, dans laquelle ils devront trouver le moyen de caser Leon Draisaitl, Evan Bouchard et, éventuellement, Connor McDavid sous le plafond salarial à long terme, tout en se donnant une marge de manœuvre suffisante à court terme afin de se donner une autre chance de remporter un championnat cette saison.
Cette marge de manoeuvre comprend trouver une façon de garder Evander Kane et son salaire de 5,125 millions $ loin de la liste des blessés à long terme alors que l'équipe est en train de déterminer si l'attaquant a besoin de subir une intervention chirurgicale pour réparer une hernie sportive.
Tout cela aurait été difficile à faire si Edmonton avait égalé les contrats que les Blues ont accordés à Broberg (deux ans, 9,16 millions $) et à Holloway (deux ans, 4,58 millions $). Alors quand la semaine au cours de laquelle ils devaient prendre une décision a expiré, mardi, les Oilers ont décidé d'accepter la compensation des Blues — un choix de deuxième ronde au repêchage 2025 de la LNH pour Broberg et un choix de troisième ronde en 2025 pour Holloway — et de passer à autre chose.
« Ce n'est pas du tout un reflet de notre opinion des joueurs », a souligné le directeur général des Oilers, Stan Bowman. « Je veux être clair à ce sujet. Ce n'est pas comme si j'avais des inquiétudes au sujet des joueurs. Ce fut une décision d'affaires par rapport à la viabilité, tant à court terme qu'à long terme, de notre formation vis-à-vis du plafond salarial. »
Les deux offres hostiles ont représenté un gros test pour Bowman, peu après son arrivée en poste comme DG des Oilers le 24 juillet pour remplacer Ken Holland, dont le contrat de cinq ans est arrivé à son terme le 1er juillet. Le temps nous dira si les Oilers ont pris la bonne décision à propos de Broberg et Holloway, et plusieurs débats vont sans aucun doute être lancés afin de déterminer si les Oilers auraient pu faire quelque chose de différent avant le 13 août afin d'éviter cette situation.
Mais en regardant vers l'avenir, l'équipe avait des priorités plus importantes, à commencer par Draisaitl, qui entamera la dernière saison d'un contrat de huit ans d'une valeur de 68 millions $ (salaire annuel moyen de 8,5 millions $) et qui pourrait devenir joueur autonome sans compensation le 1er juillet 2025. Bowman a indiqué qu'il avait entamé des pourparlers avec l'agent de l'attaquant de 28 ans, Mike Liut, mais il a refusé d'offrir des détails.
« Il n'y a rien de négatif là-dedans, a-t-il martelé. Je ne veux pas simplement tenter d'établir un échéancier. Nous avons entamé le processus et si nous avons quelque chose à annoncer en cours de route, nous allons certainement le faire savoir à tout le monde. »
Outre McDavid, aucun autre joueur n'est plus important chez les Oilers que Draisaitl, qui a terminé au septième rang dans la LNH la saison dernière avec 106 points (41 buts, 65 passes) en 81 matchs de saison régulière et au troisième rang dans les séries éliminatoires de la Coupe Stanley avec 31 points (10 buts, 21 passes) en 25 parties. Même avec une autre augmentation du plafond salarial de 88 millions $ prévue pour la saison prochaine, le salaire combiné de 7,48 millions $ pour Broberg et Holloway en 2025-26 aurait pu être contraignant pour les Oilers, surtout que Bouchard va lui aussi écouler la dernière saison d'un contrat de deux ans d'une valeur de 7,8 millions $ (salaire annuel moyen de 3,9 millions $). Le défenseur de 24 ans pourra devenir joueur autonome avec compensation avec droit à l'arbitrage le 1er juillet 2025.
C'est également ce jour-là que McDavid aura le droit de signer une prolongation de contrat avec Edmonton. Il reste au capitaine des Oilers deux saisons à son contrat de huit ans d'une valeur de 100 millions $ (salaire annuel moyen 12,5 millions $), et si ce contrat expire avant qu'il n'en signe un nouveau, McDavid deviendra joueur autonome sans compensation le 1er juillet 2026.
Tout cela planait au-dessus des têtes des dirigeants des Oilers alors qu'ils tentaient de déterminer ce qu'ils allaient faire quant aux offres hostiles à Broberg et Holloway.
« Les autres scénarios, dans lesquels nous aurions égalé les deux ou une d'entre elles, nous auraient mis dans une situation très différente en ce qui concerne le plafond salarial pour cette saison, et encore plus dans les années à venir », a expliqué Bowman.
Bowman a également souligné l'importance de ne pas devoir soumettre Kane à la liste des blessés à long terme. Il reste à déterminer si l'attaquant de 33 ans devra rester rater de l'action, mais même s'il a besoin de passer sous le bistouri et qu'il doit être à l'écart pendant une période prolongée, Edmonton s'attend encore à ce qu'il revienne au jeu à un moment ou à un autre cette saison. L'équipe aura alors besoin de la marge de manœuvre nécessaire sous le plafond salarial afin d'accommoder son salaire dans la formation active.
Tant que Kane n'est pas placé sur la liste des blessés et que les Oilers disposent d'une marge de manœuvre sous le plafond salarial, ils accumuleront plus d'espace sur leur masse salariale à mesure que la saison progresse, ce qui leur donnera l'option d'ajouter des joueurs avant la date limite des transactions 2025 afin de renforcer leur formation à l'approche des séries.
« Si tu as un joueur sur la liste des blessés à long terme pendant quelques mois et que tu actives ce joueur plus tard, tu n'auras pas de marge sous le plafond, alors que nous tentons d'en accumuler, a dit Bowman. Tu ne seras pas en mesure d'en amasser beaucoup en un mois. Ce sont tous des facteurs qui ont pesé sur notre décision. »
Une fois la décision prise de ne pas égaler les offres hostiles, les Oilers ont effectué trois transactions pour obtenir de jeunes joueurs. Ils ont fait l'acquisition de l'attaquant Vasily Podkolzin, 23 ans, des Canucks de Vancouver (en retour d'un choix de quatrième ronde en 2025) et le défenseur Ty Emberson, 24 ans, des Sharks de San Jose (en retour du défenseur Cody Ceci et d'un choix de troisième tour en 2025) dimanche, ainsi que l'espoir à la défense Paul Fischer, 19 ans, et un choix de troisième ronde en 2028 des Blues (en retour de considérations futures), lundi.
Le transfert de Ceci, à qui il reste une saison sur un contrat de quatre ans d'une valeur de 13 millions $, a créé plus de marge de manœuvre sous le plafond salarial cette saison. Il laisse également les Oilers sans trois de leurs sept meilleurs défenseurs de la saison dernière, alors que Broberg et Vincent Desharnais (contrat avec Vancouver) sont également partis sous d'autres cieux.
Les Oilers tenteront de se débrouiller, du moins en début de saison, avec les joueurs qu'ils ont sous la main ce moment, dont Emberson et Josh Brown, qui a accepté un contrat de trois ans d'une valeur de 3 millions $ avec l'équipe le 1er juillet.
« Nous avons un groupe différent et nous espérons que certains de ces [défenseurs] pourront émerger et occuper de plus grands rôles, a déclaré Bowman. Mais l'autre chose importante, c'est que cette situation nous donne l'occasion d'accumuler de l'espace sous le plafond de manière à pouvoir aller chercher des joueurs. Si la situation se présente où nous voulons ajouter un joueur à notre équipe, nous pourrions donc la saisir dans ce scénario-ci. »
